Les Etats-Unis approuvent la vente « d’urgence » à Israël de 14 000 obus de chars
Ces équipements militaires, accordés sans passer par le Congrès, représentent une valeur de 106,5 millions de dollars
Le gouvernement américain a approuvé « d’urgence », sans passer par le Congrès, la vente à Israël de près de 14 000 obus de chars servant dans sa guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza, a-t-il fait savoir samedi.
Le département d’Etat a notifié vendredi au Congrès, invoquant une autorisation « d’urgence », la vente à son allié israélien de 13 981 obus de 120 mm équipant les chars de combat Merkava engagés dans l’incursion terrestre, selon des communiqués samedi du ministère des Affaires étrangères et du Pentagone.
Ces équipements militaires représentent une valeur de 106,5 millions de dollars.
« Le secrétaire d’Etat (Antony Blinken) a déterminé et justifié dans le détail auprès du Congrès qu’il y avait urgence pour vendre immédiatement au gouvernement israélien ces équipements (…) en se passant de l’examen parlementaire requis par la législation sur le contrôle des exportations d’armements », a indiqué la diplomatie américaine.
Mercredi, le Congrès – divisé avec une Chambre des représentants à majorité républicaine et des sénateurs démocrates majoritaires mais eux-mêmes fracturés – n’avait pas réussi à progresser sur une énorme enveloppe d’aide de plus de 106 milliards de dollars réclamée avec insistance par le président démocrate Joe Biden, comprenant des fonds pour l’Ukraine et Israël.
« Les Etats-Unis se sont engagés pour la sécurité d’Israël et il est crucial pour les intérêts nationaux américains d’aider Israël à développer et à maintenir une solide capacité d’auto-défense », a encore justifié le département d’Etat.
Malgré des relations diplomatiques parfois tendues, Washington est le tout premier soutien d’Israël et lui fournit chaque année depuis 2016, sous la présidence de Barack Obama, 3,8 milliards de dollars d’aide militaire par an.
Les Etats-Unis ont mis leur veto vendredi soir à une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU appelant à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat » à Gaza. Le texte en question ne condamnait pas les atrocités barbares du Hamas qui ont déclenché la guerre. Il avait été préparé par les Émirats arabes unis et le secrétaire général Antonio Guterres a eu recours à l’article 99 pour attirer l’attention du conseil de sécurité de l’ONU – un recours qui n’a pas été utilisé lors de la guerre civile en Syrie ni lors de l’actuel conflit entre Kiev et Moscou et qui a été salué par l’Iran qui finance et fournit en équipement militaire le Hamas, le Hezbollah et les Houthis.