Les États-Unis confirment que Trump a ordonné le raid mortel sur Soleimani
Le Pentagone indique que la frappe a été menée pour protéger les troupes américaines en Irak : l'Iran a confirmé également la mort d'un puissant leader de la force Al-Qods
Le département américain de la Défense a confirmé tard jeudi avoir mené une frappe aérienne à Bagdad pour éliminer le puissant général iranien Qassem Soleimani et le chef d’une solide milice pro-Iran en Irak.
Neuf personnes ont été tuées dans ce raid sur l’aéroport international de Bagdad jeudi soir, d’après des officiels irakiens, dont Soleimani, le chef de la force Al-Qods d’élite, et Abu Mahdi al-Muhandis, vice-commandant d’une milice soutenue par Téhéran nommée Forces de mobilisation populaire.
Le Pentagone a indiqué avoir agi sous les ordres du président américain Donald Trump.
« Sous la direction du président, l’armée américaine a pris une mesure défensive décisive pour protéger le personnel américain à l’étranger en tuant Qasem Soleimani », a annoncé un communiqué.
« Le Général Soleimani préparait activement des attaques contre des diplomates et militaires américains en Irak et dans la région. Le Général Soleimani et sa Force Al-Qods sont responsables de la mort de centaines de soldats américains et de la coalition et de milliers d’autres blessés », a ajouté le département de la Défense.
Après la mort de Soleimani, Trump a partagé sur Twitter une image du drapeau américain sans autre explication.
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) January 3, 2020
La télévision d’État iranienne a confirmé la mort de Soleimani, citant un communiqué des gardiens de la Révolution qui fait savoir que celui-ci était le « martyr » d’une attaque d’hélicoptères américains près de l’aéroport, sans élaborer.
Cette élimination survient sur fond de tensions après une attaque perpétrée le soir du Nouvel-an par des milices soutenues par l’Iran contre l’ambassade américaine à Bagdad. Après deux jours d’assaut, elle a poussé Trump à ordonner le déploiement de 750 soldats américains au Moyen-Orient.
Elle a également conduit le secrétaire d’État Mike Pompeo à repousser un voyage en Ukraine et dans quatre autres pays « pour continuer à suivre la situation en cours en Irak et garantir la sécurité des Américains au Moyen-Orient », a déclaré la porte-parole du département d’État Morgan Ortagus mercredi.
L’incursion dans l’ambassade faisait suite à des frappes américaines dimanche qui ont tué 25 combattants de la milice pro-iranienne en Irak, le Kataeb Hezbollah. L’armée américaine a qualifié l’opération de représailles à l’assassinat d’un prestataire de service américain par une attaque à la roquette sur une base militaire irakienne que les États-Unis ont attribué à la milice.
Des officiels américains ont laissé entendre qu’ils étaient prêts pour d’autres représailles en Irak.
« Le jeu a changé », a affirmé jeudi le secrétaire à la Défense, Mark Esper, indiquant aux journalistes que les actions violentes commises par des milices chiites pro-Téhéran en Irak — notamment le tir de roquette du 27 décembre ayant coûté la vie à un Américain — seront confrontées aux forces militaires américaines.
Il a également accusé le gouvernement irakien d’avoir manqué à son obligation de protéger son allié américain dans le cadre de l’attaque sur l’ambassade à Bagdad.