Les États-Unis poussent Israël à modifier l’itinéraire de la Marche des drapeaux
Gantz et Lapid comprennent la position américaine, mais n'ont influencé ni Bennett ni Barlev ; un rassemblement similaire a déjà été détourné le mois dernier
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

WASHINGTON – L’administration Biden a fait pression sur Israël pour que la « Marche des drapeaux » de Yom Yeroushalayim soit détournée de la Porte de Damas et du quartier musulman de la Vieille Ville, a déclaré mercredi un responsable israélien au Times of Israel.
Le rassemblement des nationalistes religieux est prévu pour dimanche, le ministre de la Sécurité intérieure Omer Barlev ayant donné son feu vert à l’itinéraire traditionnel de la place Safra au mur Occidental en passant par le quartier musulman.
Les Palestiniens voient le passage par le quartier musulman de la Vieille Ville comme une provocation. Les commerçants palestiniens de la Vieille Ville sont contraints de fermer tôt le jour de la marche pour laisser la place aux marcheurs. Les partisans du rassemblement considèrent qu’elle témoigne de la souveraineté d’Israël sur Jérusalem.
Les efforts déployés par les États-Unis pour influencer les décideurs israéliens n’ont pas encore porté leurs fruits, même si le ministre de la Défense, Benny Gantz, et le ministre des Affaires Etrangères, Yair Lapid, conviennent que le rassemblement comporte des éléments « potentiellement incendiaires », a déclaré le responsable israélien. Les groupes terroristes du Hamas et du Jihad islamique palestinien à Gaza ont menacé Israël contre le passage de la marche.
Le Premier ministre Naftali Bennett et Barlev ont tenu bon, notant que ce parcours n’a rien de nouveau. Ils rappellent également la décision prise le mois dernier d’interdire le passage d’un rassemblement de nationalistes religieux et du député d’extrême droite Itamar Ben Gvir, et suggèrent que l’autorisation de la marche durant Yom Yeroushalayim dimanche soit « une sorte de compromis » pour cette décision, qui a également été prise à la suite de pressions américaines, a déclaré le responsable israélien, ajoutant que des évaluations de sécurité supplémentaires auront lieu dans les jours précédant la Marche des drapeaux.
Répondant à une demande de commentaires, un porte-parole du département d’État a déclaré que « les États-Unis ont exprimé à plusieurs reprises leur préoccupation concernant la récente vague de violence à Jérusalem et à travers Israël et la Cisjordanie. Nous continuons à appeler toutes les parties à faire tout leur possible pour faire preuve de retenue et éviter les actions et la rhétorique provocatrices. »

Une dynamique similaire s’est déroulée l’année dernière avant la Marche des drapeau du jour de Jérusalem, les responsables de Biden ayant fait pression sur le gouvernement israélien, alors dirigé par Benjamin Netanyahu, pour qu’il s’éloigne de la porte de Damas et du quartier musulman.
La situation de Jérusalem n’avait pas bougé jusqu’au jour du rassemblement, où un changement d’itinéraire a été annoncé sous la menace d’une escalade du Hamas. Les organisateurs ont alors déclaré l’annulation de l’événement, bien que des centaines de participants aient afflué dans la Vieille Ville. Peu après, le Hamas a procédé à des tirs de barrage à la roquette pendant le défilé sur Jérusalem, ce qui a déclenché une guerre de 11 jours à Gaza.
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