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Caricatures de Mahomet et mises en garde de Twitter sur la loi pakistanaise

La publication de caricatures de Mahomet est considérée par le code pénal pakistanais comme une insulte au prophète, passible de la peine de mort dans la république islamique

Le logo du réseau social Twitter. Illustration. (Crédit : Leon Neal/AFP)
Le logo du réseau social Twitter. Illustration. (Crédit : Leon Neal/AFP)

Le journaliste canadien Anthony Furey a d’abord cru à un spam lorsqu’il a reçu du service juridique de Twitter un courriel lui indiquant qu’il avait peut-être enfreint la loi pakistanaise en tweetant il y a plusieurs années des caricatures du prophète Mahomet.

Mais le responsable des pages opinion du Toronto Sun s’est renseigné: l’email en question provenait bien de Twitter et la publication de tels dessins est considérée par le code pénal pakistanais comme une insulte au prophète, passible de la peine de mort dans la république islamique.

« Je trouve inquiétant que Twitter puisse permettre à un pays de se plaindre de la sorte. Cela légitime presque ses lois absurdes sur le blasphème », confie à l’AFP M. Furey, dont le tweet incriminé remonte à quatre ans.

Le journaliste se souvient l’avoir publié « juste après une attaque revendiquée par le groupe Etat islamique en représailles aux caricatures », et assure n’avoir plus rien partagé de semblable depuis.

Comme lui, deux éminents détracteurs de l’extrémisme islamique – la militante canado-saoudienne Ensaf Haidar et Mohammad Tawhidi, universitaire musulman australien né en Iran – ont dit avoir reçu cette dernière semaine une mise en garde de Twitter sur les lois du Pakistan, avec lequel ils n’entretiennent aucun lien direct apparent.

Mme Haidar, femme de l’écrivain saoudien Raif Badawi, emprisonné depuis 2012 dans son pays, notamment pour apostasie, accuse le réseau social de vouloir « réduire au silence toute voix disant la vérité ».

Le géant californien lui a écrit à propos d’un tweet datant du mois d’août dans lequel elle accompagnait la photo d’une femme recouverte d’un voile intégral islamique du commentaire suivant : « Retweetez si vous êtes contre le niqab ».

Dans son courriel, consulté par l’AFP, Twitter l’avertit que cette publication est susceptible d’enfreindre la loi pakistanaise, et l’invite à « consulter un avocat à ce sujet ».

« Bas les pattes »

Il s’agissait, pour M. Tawhidi, d’un tweet appelant la police australienne à enquêter sur la radicalisation dans les mosquées à la suite d’une attaque mortelle au couteau à Melbourne en novembre.

« Je ne suis pas du Pakistan, ni citoyen pakistanais. Le Pakistan n’a aucune autorité sur ce que je dis. Bas les pattes », a-t-il réagi sur Twitter en y partageant l’avertissement envoyé par le réseau social.

Contacté par l’AFP, Twitter a justifié ses mises en garde.

« Dans le cadre de nos efforts permanents pour rendre nos services accessibles partout, il peut être nécessaire, lorsque nous recevons des demandes d’une entité officielle, de restreindre de temps en temps l’accès à certains contenus dans un pays donné », a déclaré un porte-parole de la société.

Le Pakistan a par le passé menacé de bloquer le réseau social si celui-ci ne retirait pas du contenu jugé offensant par le gouvernement.

« Nous informons nos utilisateurs qu’ils ont l’opportunité d’examiner la demande juridique et de prendre des mesures pour protéger leurs intérêts », s’est encore défendu le géant de la tech.

Anthony Furey se dit ainsi « content au moins » d’avoir été averti « que le gouvernement pakistanais avait un œil sur (lui) ».

« Une conséquence troublante à tout cela est que même les habitants de pays n’ayant pas de telles lois sur le blasphème pourraient commencer à s’autocensurer par crainte d’être rattrapés par des gouvernements étrangers dans le monde virtuel », nuance le journaliste.

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