Les hauts responsables se préparent déjà à négocier la 2ᵉ phase de l’accord
Le Premier ministre qatari est pressé ; les chefs du Shin Beit et du Mossad auraient discuté de la 2ᵉ étape en Égypte, 2 semaines avant la date prévue ; Steeve Witkoff devrait aussi participer

Des hauts fonctionnaires des États-Unis, d’Israël et d’Égypte auraient déjà entamé les pourparlers sur la deuxième phase de l’accord de cessez-le-feu qui ouvrirait la porte à la libération des otages à Gaza mercredi, soit environ deux semaines avant la date prévue pour le début des discussions.
Ces informations ont été publiées alors que le Premier ministre qatari Mohammed ben Abdulrahman al-Thani a déclaré qu’il était prêt à entamer dès que possible des négociations sur cette deuxième étape et que Steve Witkoff, l’envoyé du président américain Donald Trump au Proche-Orient, a annoncé qu’il se rendrait dans la région pour faire partie d’une équipe d’inspection déployée à l’intérieur et le long de la bande de Gaza afin de s’assurer du respect du cessez-le-feu.
Le Premier ministre qatari a déclaré à Walla qu’il prévoyait de s’entretenir avec le chef de l’agence de renseignement du Mossad, David Barnea, cette semaine, afin d’entamer des négociations sur la deuxième phase de l’accord : « Nous insistons sur ce point. »
Thani s’est exprimé à Davos, où il participe au Forum économique mondial (WEF) annuel.
Witkoff s’entretiendra également de la deuxième phase à son arrivée, a rapporté Walla.
Un haut fonctionnaire israélien a indiqué sous couvert d’anonymat au site Walla qu’Israël n’avait « aucun problème » à entamer les pourparlers avant le 16ᵉ jour, mais il a averti que ce processus pourrait s’avérer être long.

« Les négociations sur la première phase ont duré des mois. Et parvenir à un accord sur la deuxième phase pourrait également prendre beaucoup de temps », a déclaré ce haut fonctionnaire. Auparavant, des responsables israéliens avaient indiqué que les discussions devaient commencer au 16ᵉ jour de la première phase de l’accord.
Un autre responsable israélien a déclaré au site que le chef de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet, Ronen Bar, et Barnea avaient discuté de l’accord lors de leurs réunions au Caire avec des responsables des services de renseignement égyptiens cette semaine, mais il a noté que le Premier ministre Benjamin Netanyahu n’avait pas encore organisé de réunion sur la deuxième phase de l’accord. Il a néanmoins souligné qu’Israël souhaitait que le plan de cessez-le-feu soit mené à bien.
La chaîne N12 a rapporté qu’au cours de leur déplacement en Égypte, Bar et Barnea avaient spécifiquement discuté des détails de la deuxième phase de l’accord, notamment du nombre de prisonniers de sécurité palestiniens qui seraient libérés pour chaque otage israélien remis en liberté.
Le Qatar, l’Égypte et les États-Unis ont négocié l’accord en plusieurs phases entre Israël et les terroristes du Hamas, et les deux pays arabes ont mis en place un centre de communication au Caire pour éviter de nouveaux affrontements entre les deux ennemis.

Malgré ces développements, le sort des dernières étapes de l’accord de cessez-le-feu reste en suspens. Le ministre d’extrême droite des Finances, Bezalel Smotrich, a déclaré que Netanyahu lui avait promis que les combats reprendraient après la fin de la première phase. Smotrich s’est engagé à ne pas autoriser un accord qui mettrait fin à la guerre avant que le Hamas ne soit détruit.
Même Trump, qui a vanté son rôle dans la conclusion de l’accord, a déclaré lundi qu’il n’était « pas sûr » que le cessez-le-feu à Gaza et l’accord sur la libération des otages seraient respectés au cours des trois phases.
Trump a déclaré mardi qu’il envisageait une visite au Moyen-Orient, mais pas dans l’immédiat.
Les diplomates arabes qui se sont entretenus avec le Times of Israel ont fait l’éloge de Trump et de Witkoff – qui ont tenu des discussions au Qatar et en Israël au cours de la dernière semaine des négociations sur Gaza – en disant qu’ils avaient aidé à mener l’accord à son terme, en particulier en faisant pression sur Netanyahu.
Le Qatar se porte candidat à la normalisation de ses relations avec Israël
Dans une interview accordée à Fox News mercredi, Witkoff a déclaré que la mise en œuvre de l’accord serait plus difficile que l’obtention de l’accord des parties.
« Je vais me rendre en Israël. Je ferai partie de l’équipe d’inspection du corridor de Netzarim et du corridor de Philadelphi », a déclaré Witkoff.
Le nom de Netzarim désigne une bande est-ouest qu’Israël a dégagée pendant la guerre. Elle empêche les Palestiniens de circuler librement entre le nord et le sud de la bande de Gaza. Le couloir stratégique dit de « Philadelphi » sépare l’Égypte de la bande de Gaza.

« C’est là qu’il y a des surveillants extérieurs qui s’assurent que les gens sont en sécurité, que ceux qui entrent ne sont pas armés et que personne n’a de mauvaises motivations », a ajouté Witkoff.
Ses propos semblent être la première confirmation publique de l’implication des États-Unis sur le terrain à Gaza pour aider à maintenir l’accord sur la bonne voie. Witkoff n’a pas précisé qui d’autre pourrait faire partie des équipes d’inspection.
Witkoff a été interrogé sur les pays de la région qui pourraient adhérer aux Accords d’Abraham, une série d’accords conclus au cours du premier mandat de Trump qui ont permis à Israël d’établir des liens avec des pays arabes, notamment les Émirats arabes unis, le Bahreïn et le Maroc. Il a déclaré qu’il pensait que tous les pays de la région pourraient « monter à bord » pour normaliser les liens avec Israël.
Interrogé sur l’identité de certains pays, il a cité le Qatar, affirmant que ce pays du Golfe avait joué un rôle essentiel dans la conclusion de l’accord de cessez-le-feu à Gaza.

« Je pense qu’il est possible de rallier tout le monde dans cette région. Je le pense vraiment. Je pense qu’il y a un nouveau sens du leadership dans cette région », a déclaré Witkoff.
Interrogé sur le nom d’un pays en particulier, Witkoff a répondu : « Je veux dire, le Qatar… Le Qatar a été extrêmement utile dans cette affaire. Le [Premier ministre] Cheikh Mohammed du Qatar, [et ses] compétences en matière de communication avec le Hamas ont été indispensables ici. »
Avec le début de la première phase de l’accord de cessez-le-feu, les discussions sur le « jour d’après » à Gaza se sont intensifiées, de nombreuses personnalités internationales appelant l’Autorité palestinienne (AP) à reprendre le contrôle de la bande de Gaza et à redoubler d’efforts pour parvenir à une solution israélo-arabe globale fondée sur la coexistence entre deux États.
Selon un article publié mercredi dans le journal saoudien Asharq Al-Awsat, basé au Royaume-Uni, Israël aurait accepté de permettre à l’AP de prendre le contrôle du point de passage de Rafah, entre Gaza et l’Égypte, lors des prochaines étapes de l’accord de cessez-le-feu.
Le bureau du Premier ministre a partiellement démenti l’article, accusant l’AP de tenter de « présenter de façon trompeuse le fait qu’elle contrôlerait le point de passage ».
Le fonctionnaire israélien ayant parlé à Walla a déclaré qu’Israël continuerait d’exiger que le Hamas ne soit pas autorisé à gouverner Gaza après la guerre. Selon Walla, l’Égypte a travaillé avec les factions palestiniennes ces dernières semaines pour établir ce qu’elle appelle un « comité civil » qui pourrait diriger Gaza aux côtés de la communauté internationale et des représentants de l’AP.
Le Hamas a libéré trois otages israéliennes dimanche, marquant l’entrée en vigueur de l’accord, mettant ainsi un terme à la guerre qui a débuté le 7 octobre 2023 lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël, tuant plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevant 251 otages de tous âges. Les hommes armés avaient commis de nombreuses atrocités et ils avaient perpétré des violences sexuelles à grande échelle.
La première étape du cadre de l’accord – un accord qui avait été présenté pour la première fois par le président américain de l’époque, Joe Biden, dans un discours prononcé le 31 mai 2024 – prévoit un cessez-le-feu temporaire, la libération de 33 otages israéliens et la remise en liberté de près de 2 000 prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël.

On estime que 91 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre 2023 se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps sans vie de 34 otages dont le décès a été confirmé par l’armée israélienne.
Fin novembre 2023, le Hamas avait relâché 105 civils lors d’une trêve d’une semaine. Quatre otages avaient été remises en liberté précédemment. Huit otages vivants ont été secourus par les soldats et les dépouilles de 40 otages ont été récupérées, notamment celles de trois Israéliens qui ont été tués accidentellement par Tsahal.
Le groupe terroriste palestinien détient également deux civils israéliens entrés dans la bande de Gaza en 2014 et 2015, ainsi que le corps d’un soldat de Tsahal tué en 2014. Le corps d’un autre soldat de Tsahal, également tué en 2014, a récemment été retrouvé à Gaza lors d’une opération militaire israélienne secrète.
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