Israël minimise le rôle de l’AP dans l’après-guerre à Gaza, sans pour autant l’exclure
Le bureau du Premier ministre réfute partiellement l'information selon laquelle l'Autorité palestinienne contrôlerait le poste-frontière de Rafah

Selon un article publié mercredi dans le journal saoudien Asharq Al-Awsat, basé au Royaume-Uni, Israël aurait accepté de permettre à l’Autorité palestinienne (AP) de prendre le contrôle du point de passage de Rafah, entre Gaza et l’Égypte, lors des prochaines étapes de l’accord de cessez-le-feu conclu avec le groupe terroriste palestinien du Hamas.
L’article indique que lors de réunions tenues cette semaine au Caire entre des responsables des services de renseignement égyptiens, le chef de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet, Ronen Bar, et le chef de l’agence de renseignement du Mossad, David Barnea, Israël aurait accepté de permettre à l’AP de gérer le point de passage « sous la supervision de la communauté internationale et de l’ONU ». L’article, citant une source au fait des réunions, précise que les arrangements actuels sont temporaires et « ne concernent que cette phase du cessez-le-feu ».
Le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a partiellement démenti l’article, accusant l’AP de tenter de « présenter de façon trompeuse le fait qu’elle contrôlerait le point de passage ».
Toutefois, le cabinet du Premier ministre a admis que l’arrangement actuel au poste-frontière est « adéquat dans la première phase de l’accord-cadre et sera évalué à l’avenir », et que l’AP joue actuellement un rôle limité à ce point de passage.
Selon le cabinet du Premier ministre, l’armée israélienne contrôle actuellement le poste-frontière et « personne ne le traverse sans la supervision, le contrôle et l’approbation préalable de Tsahal et du Shin Bet ». Il précise également que des « Gazaouis non affiliés au Hamas » assurent la gestion technique du point de passage, sous contrôle international, et que l’AP tamponne les passeports des Gazaouis pour leur permettre de quitter la bande de Gaza.
Netanyahu a publiquement refusé d’envisager l’idée que l’AP dirige la bande de Gaza après la guerre, l’accusant de glorifier le terrorisme et de soutenir le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023. Toutefois, de nombreux membres des agences de sécurité israéliennes ont soutenu en privé une telle initiative en raison de l’absence de toute autre solution viable.
En mars 2024, Yoav Gallant, alors ministre de la Défense, aurait déclaré lors d’une réunion du cabinet de sécurité que le gouvernement de l’AP à Gaza était la moins mauvaise des options pour Israël.
S’exprimant lors d’une conférence de presse aux côtés de son homologue italien lundi, le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar n’a pas exclu la possibilité que l’AP puisse assumer un rôle dans la bande de Gaza d’après-guerre, mais il a précisé qu’elle devrait d’abord procéder à de sérieuses réformes.
Si l’AP mettait fin à son soutien au terrorisme, « s’attaquait à ces problèmes et changeait d’attitude, elle serait différente et nous pourrions alors discuter sérieusement ensemble d’un avenir meilleur pour les deux nations », avait précisé Saar.
S’exprimant à la Knesset mercredi, le ministre des Affaires stratégiques, Ron Dermer, a déclaré qu’Israël participait aux discussions sur la vision d’une Gaza d’après-guerre, mais que tout accord de ce type devrait inclure des acteurs internationaux.