Saar et Tajani s’accordent sur le besoin de réformes au sein de l’Autorité palestinienne
Lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue italien, Gideon Saar a déclaré que la politique consistant à « payer pour tuer » devait cesser avant qu'une coopération puisse être mise en place

Le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, n’a pas exclu lundi la possibilité qu’Israël accepte que l’Autorité palestinienne (AP) joue un rôle dans l’administration de la bande de Gaza de l’après-guerre, mais seulement si l’organisme se soumet à un processus de réforme en profondeur.
Lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, à l’hôtel King David de Jérusalem, Saar a détaillé les trois principaux changements qu’Israël exige de l’Autorité palestinienne.
L’AP doit mettre fin à sa politique consistant à « payer pour tuer », a déclaré Saar, en faisant référence aux allocations qu’elle verse aux familles des personnes tuées, blessées ou emprisonnées lors d’actes de violence contre des Israéliens. « L’AP doit cesser d’éduquer les enfants à la haine, d’inciter à la violence contre Israël et de mener une guerre légale contre lui. »
Interrogé par le Times of Israel sur le fait de savoir si, dans le cas où l’AP remplissait ces conditions, Israël pourrait envisager de lui permettre de jouer un rôle dans la bande de Gaza, Saar s’est montré ouvert à cette possibilité.
« S’ils remplissent ces conditions, s’attaquent à ces problèmes et changent d’attitude, l’Autorité palestinienne sera différente et nous pourrons alors discuter sérieusement d’un meilleur avenir pour nos deux nations », a-t-il déclaré.
« Malheureusement, ils ont systématiquement refusé de le faire », a-t-il ajouté. « Non seulement ils n’ont pas apporté la paix, mais ils ont détérioré notre sécurité. Nous devons donc être très prudents et faire de la sécurité de nos citoyens notre principale priorité, et nous serons toujours ravis de trouver un partenaire qui souhaite construire un avenir meilleur avec nous. »
De son côté, Tajani a souligné que l’Italie considère l’Autorité palestinienne comme le seul organe habilité à représenter le peuple palestinien. Toutefois, il a également insisté sur la nécessité pour l’AP de changer de cap et a déclaré qu’il avait réaffirmé ce message lors de sa rencontre avec le Premier ministre de l’AP, Mohammad Mustafa, plus tôt dans la journée.
« Au cours de ma rencontre, j’ai insisté pour que l’Autorité palestinienne s’engage davantage dans ce processus [de réformes] », a déclaré Tajani. « Nous avons besoin de réformes au sein de l’Autorité palestinienne et je pense que [la nomination de] Mustafa est la première étape car il est compétent, il connaît la politique et je le considère comme une bonne personne. »
« À l’heure actuelle, nous devons renforcer l’Autorité palestinienne et je pense que l’avenir de la Palestine passe par une Autorité palestinienne nouvelle et plus moderne », a-t-il ajouté.
Tajani est le premier ministre des Affaires étrangères à se rendre en Israël depuis l’entrée en vigueur, dimanche, du cessez-le-feu à Gaza.
« Je suis ici parce que l’Italie veut soutenir le cessez-le-feu », a déclaré Tajani. « La paix est notre priorité au Moyen-Orient. Nous voulons montrer notre soutien à Israël dans ce moment important et transformer le cessez-le-feu en paix ».

Antonio Tajani a également déclaré que Rome était disposée à envoyer des troupes à Gaza dans le cadre d’une mission de maintien de la paix dirigée par des pays arabes.
« La paix est une priorité politique pour l’Italie », a déclaré Tajani. « Nous sommes prêts à la soutenir par la coopération, l’assistance économique et l’envoi de nos femmes et de nos hommes en uniforme à Gaza s’il y avait une mission de paix internationale dirigée par les puissance arabes. »
L’Italie est l’un des principaux pays contributeurs de troupes à la FINUL, la mission de maintien de la paix de l’ONU dans le Sud-Liban, avec plus de 1 000 soldats.
Tajani s’est également engagé à renforcer l’initiative « Food for Gaza », qui fournit une aide humanitaire à la bande de Gaza en coordination avec les autorités israéliennes. Le ministre a indiqué qu’une nouvelle cargaison arriverait dans la région dans les prochaines semaines, comprenant 15 camions spécialement équipés pour acheminer l’aide offerte par l’Italie.