Bezalel Smotrich gèle les fonds de l’AP en raison des soutiens du Hamas
Le ministre des Finances émet une liste de responsables palestiniens soutenant le groupe terroriste et appelle à réviser a politique de transfert de fonds vers Ramallah
Carrie Keller-Lynn est la correspondante politique et juridique du Times of Israël.
Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a déclaré lundi qu’il avait demandé au ministère d’interrompre le transfert de fonds à l’Autorité palestinienne (AP) et qu’il exhortait le cabinet à réévaluer sa politique concernant ces fonds, à la lumière de ce que Smotrich qualifie de « soutien » de l’AP à l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre.
Ces fonds font partie des droits de douane qu’Israël perçoit au nom de l’AP. Israël a déjà procédé à de telles déductions par le passé, à la suite d’une loi de 2018 concernant le paiement par l’AP d’allocations aux terroristes et à leurs familles. Mais il n’applique que partiellement cette politique, car les responsables sont parfaitement conscients que l’AP est dangereusement proche de l’effondrement financier.
Smotrich a fréquemment annoncé des coupes dans les transferts de fonds, mais n’a pas fourni de chiffres clairs sur les montants supprimés. Il n’a pas été possible de savoir si la décision du ministre d’extrême-droite avait été coordonnée au préalable avec Netanyahu.
« Je voudrais vous informer que j’ai demandé au ministère des Finances d’arrêter les transferts de paiements ce mois-ci », a écrit Smotrich au Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Le ministre des Finances a également demandé que le cabinet discute de la politique israélienne de transfert des fonds collectés au nom de l’AP – comme le prévoient les Accords d’Oslo – à la lumière du « soutien des hauts fonctionnaires de l’Autorité palestinienne aux massacres horribles du groupe terroriste nazi du Hamas ».
Il a accompagné sa demande d’une liste de 12 déclarations incendiaires faites depuis que le Hamas a brutalement assassiné 1 400 personnes, pour la plupart des civils, et a enlevé au moins 239 otages au cours de son déchaînement dans les communautés du sud, le 7 octobre. Israël a répondu par des frappes intensives sur Gaza et une incursion terrestre qui s’étend progressivement, déclarant son intention d’éradiquer le groupe terroriste palestinien qui dirige la bande de Gaza.
La liste de Smotrich comprend une déclaration diffusée par la chaîne officielle de l’AP, Palestine TV, le jour du massacre : « Aujourd’hui, Gaza a porté un coup que l’occupation n’oubliera pas (…) aujourd’hui, nous nous sommes réveillés unis. »
Dans un autre commentaire cité le 8 octobre, le Premier ministre de l’AP, Mohammad Shtayyeh, a refusé de condamner l’attaque dévastatrice, ajoutant « qu’Israël est responsable de la situation ».
« L’Autorité palestinienne a une fois de plus prouvé ce que nous disons haut et fort depuis des années, qu’elle est une organisation soutenant le terrorisme », a écrit Smotrich dans sa lettre.
« Par conséquent, au-delà du lien entre ces fonds et la bande de Gaza et ses habitants, ces fonds sont utilisés pour des activités contre l’État d’Israël et ses citoyens », a-t-il ajouté. « Il est inconcevable que dans cette réalité, nous continuions à transférer ces fonds comme si rien ne s’était passé. »
Le gouvernement s’est abstenu de prendre des sanctions sévères à l’encontre de l’AP, de peur que son effondrement ne crée le chaos et une vacance du pouvoir en Cisjordanie et que celle-ci ne donne l’occasion à des groupes terroristes de prendre le contrôle, comme ce fut le cas à Gaza où le Hamas a violemment éjecté l’AP en 2007.
Malgré des relations acrimonieuses, Israël continue de coopérer avec Ramallah sur les questions de sécurité, une coopération qui, selon les responsables de la Défense, a contribué à prévenir le terrorisme. L’agence de sécurité intérieure du Shin Bet, Washington et l’Union européenne (UE) auraient tous averti Israël que la Cisjordanie est en ébullition.
L’AP perd de plus en plus le contrôle du nord de la Cisjordanie, ce qui donne du pouvoir aux groupes terroristes et incite l’armée israélienne à mener des opérations régulières dans la région.
En août, le cabinet de sécurité avait envisagé des mesures visant à soutenir l’AP, craignant son effondrement, notamment l’annulation d’une décision visant à rediriger les recettes fiscales perçues par Israël au profit de l’AP vers les familles des victimes du terrorisme israélien, mais il avait retardé la prise d’une décision finale.
En juillet, le cabinet de sécurité avait voté en faveur d’une série de mesures visant à soutenir l’AP, dont l’approbation d’une nouvelle zone industrielle à Tarqumiyah, près de la ville de Hébron au sud de la Cisjordanie, une initiative soutenue depuis longtemps par les responsables de la sécurité israélienne, et l’extension des heures au poste frontière d’Allenby avec la Jordanie.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.
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