Le cabinet de sécurité vote des mesures visant à « empêcher l’effondrement de l’AP »
Délibérations ministérielles sur les mesures économiques, sécuritaires et de voyage ; beaucoup ont été promises par les gouvernements précédents de Netanyahu sans être concrétisées
Les ministres du cabinet de sécurité de haut niveau ont voté en faveur d’une série de mesures visant à soutenir l’Autorité palestinienne (AP) dimanche, y compris des mesures qui n’ont pas été appliquées dans le passé, et rien ne permet de dire si elles se traduiront par des actions concrètes.
Le ministre des Finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich, s’est abstenu et le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a voté contre, après avoir juré de s’opposer à ces mesures.
Une source politique anonyme a déclaré au quotidien Haaretz que la décision était essentiellement déclaratoire, destinée à envoyer un message à la communauté internationale, et en particulier à l’administration Biden, pour marquer la volonté d’Israël d’aider l’Autorité palestinienne. Il a ajouté qu’une autre discussion aurait lieu dans le courant de la semaine sur les mesures pratiques pouvant être mises en œuvre, compte tenu de l’opposition de certains ministres et de « l’instabilité de la situation en matière de sécurité ».
Selon certains articles de presse, la plupart des mesures discutées ont déjà été promises par les gouvernements précédents dirigés par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, mais n’ont jamais été mises en œuvre.
Dans un communiqué, le gouvernement a déclaré que le vote visait à « empêcher l’effondrement de l’Autorité palestinienne tout en faisant avancer la demande qu’elle cesse ses activités contre Israël dans l’arène juridico-diplomatique internationale, qu’elle mette fin à l’incitation à la haine dans ses médias et ses systèmes éducatifs, qu’elle arrête les paiements aux familles de terroristes et d’assassins ainsi que les constructions illégales dans la zone C ».
Le vote de dimanche fait suite à une importante opération antiterroriste menée par les forces israéliennes la semaine dernière dans la ville de Jénine, au nord de la Cisjordanie, qu’Israël considère comme un foyer de terreur et où l’AP n’a que peu d’autorité.
Selon la presse israélienne, les propositions délibérées dimanche sont soutenues par l’establishment de la sécurité et comprennent des mesures économiques, sécuritaires et relatives aux voyages visant à stabiliser l’AP.
Parmi les mesures discutées par le cabinet figurent l’approbation d’une nouvelle zone industrielle à Tarqumiyah, près de la ville de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, une initiative soutenue depuis longtemps par les responsables de la sécurité israélienne, et la prolongation des heures d’ouverture du poste-frontière d’Allenby avec la Jordanie, a rapporté la Douzième chaîne.
Le cabinet devrait également débattre de mesures économiques, notamment l’assouplissement du calendrier de paiement de la dette de l’AP à Israël et le rétablissement des permis VIP pour les hauts fonctionnaires de l’Autorité palestinienne. Ces permis avaient été annulés par le gouvernement en janvier en réponse à l’approbation par l’Assemblée générale des Nations Unies d’une résolution promue par les Palestiniens demandant à la Cour internationale de justice d’intervenir dans le conflit.
Des responsables de la sécurité ont déclaré à la Treizième chaîne qu’ils ont averti les dirigeants politiques du risque de voir l’Autorité palestinienne s’effondrer et qu’ils ont demandé que les mesures soient prises rapidement.
Ces mesures visent également à contrer l’influence de l’Iran en Cisjordanie, selon Ynet, à la suite d’une série d’attentats revendiqués par le Hamas et le Jihad islamique palestinien, deux groupes terroristes soutenus par Téhéran.
La décision intervient également quelques semaines après la promesse de Netanyahu qu’Israël développerait un gisement de gaz naturel au profit des Palestiniens au large de la bande de Gaza, une proposition maintes fois évoquée depuis plus de vingt ans.
Cette initiative est considérée comme un rameau d’olivier pour les Palestiniens et, si elle se concrétise, devrait rapporter des milliards de shekels à l’Autorité palestinienne.
L’effondrement de l’AP créerait le chaos et un vide politique en Cisjordanie, ce qui constituerait une opportunité pour les groupes terroristes de prendre le contrôle de la région, comme ce fut le cas à Gaza, lorsque le Hamas a violemment chassé l’Autorité palestinienne en 2007. L’AP a de moins en moins de contrôle sur le nord de la Cisjordanie, ce qui renforce les groupes terroristes et incite les forces israéliennes à mener des opérations régulières dans la région.