Israël en guerre - Jour 367

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Des locaux liés à l’AP à la tête de Gaza, « la moins mauvaise » alternative au Hamas, dit Gallant

Ces propos tenus au cabinet de sécurité ont entraîné la colère des membres du Likud ; le ministre de la Défense aurait répondu que "ceux qui paient le prix de l'absence de prise de décision, ce sont nos soldats"

Le ministre de la Défense Yoav Gallant (à droite) rencontre le chef de l'armée israélienne Herzi Halevi lors d'une rencontre avec de hauts-responsables de l'armée, le 11 mars 2024. (Crédit : Ariel Hermoni / Ministère de la Défense)
Le ministre de la Défense Yoav Gallant (à droite) rencontre le chef de l'armée israélienne Herzi Halevi lors d'une rencontre avec de hauts-responsables de l'armée, le 11 mars 2024. (Crédit : Ariel Hermoni / Ministère de la Défense)

Le ministre de la Défense Yoav Gallant a indiqué, pendant une réunion du cabinet qui a eu lieu vendredi, qu’une gouvernance, à Gaza, qui serait assurée par des Palestiniens locaux affiliés à l’Autorité palestinienne serait l’issue la plus tolérable dans l’après-guerre pour Israël – des propos qui ont entraîné un échange furieux avec d’autres ministres du Likud.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui dirige le Likud, a rejeté cette idée, tentant de promouvoir une gestion des affaires civiles, dans la bande, qui serait prise en charge par des clans qui ne seraient liés ni au Hamas, ni à l’Autorité palestinienne. Cette proposition a été toutefois largement accueillie avec un profond scepticisme.

Selon des informations parues dans les médias israéliens – qui ont fait un compte-rendu presque identique de cette rencontre – Gallant a déclaré qu’il y avait « quatre alternatives mauvaises » s’agissant de la gouvernance à Gaza pour l’après-guerre, un conflit déclenché par l’assaut meurtrier lancé par le groupe terroriste du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre. La pire, a-t-il estimé, serait que le régime du Hamas se maintienne au pouvoir si Israël devait s’avérer être dans l’incapacité de démanteler totalement l’organisation terroriste.

La deuxième alternative, légèrement moins mauvaise, serait une occupation permanente de l’enclave par Israël – ce qui, a averti le ministre, « nous coûtera des vies du côté de nos soldats » et ce qui détournera des ressources militaires significatives de la Cisjordanie et des frontières du nord du pays.

Autre scénario potentiel, un chaos absolu à Gaza – tel celui qui a conduit à un incident survenu le mois dernier, lorsque des camions transportant des aides humanitaires ont été pris d’assaut, le désordre régnant sur le terrain entraînant des dizaines de morts. Une perspective qui, a-t-il ajouté, ne manquerait pas de renforcer les pressions exercées par la communauté internationale et qui obligerait Israël à consacrer beaucoup d’énergie à Gaza.

Il a ensuite ajouté que l’option la moins mauvaise serait de confier la gouvernance de l’enclave à des Palestiniens locaux. Mais parce que cette instance dirigeante ne saurait être liée au Hamas, cela impliquera que « de temps en temps, elle examinera ce que dit Ramallah », aurait-il déclaré, en référence à la ville qui accueille le siège du gouvernement de l’Autorité palestinienne en Cisjordanie, qui est placée sous la direction du Fatah, le parti de Mahmoud Abbas.

Un Palestinien avec ses affaires est assis sur une charrette tirée par un âne au milieu des décombres des maisons détruites par les bombardements israéliens à Hamad, près de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 14 mars 2024. (Crédit : AFP)

Ce positionnement a entraîné la colère de la ministre des Transports Miri Regev et du ministre de la Justice, Yariv Levin, eux aussi du Likud, qui ont déclaré qu’il était « inacceptable » et qui ont accusé Gallant de « faire la promotion de l’Autorité palestinienne ».

Gallant a riposté aux ministres – prononçant des paroles qui ont été considérées comme une pique à Netanyahu.

« Tous ceux qui disent qu’ils ne développeront pas d’alternative font, en réalité, le choix de l’une des trois options portant sur une gouvernance non-locale », a-t-il dit.

« Ceux qui paient le prix de l’absence de prise de décision, ce sont nos soldats », a-t-il ajouté. « Les officiers de tout premier plan », a-t-il continué, ont indiqué que « les forces mènent un raid dans un quartier ; ils partent et, au lieu de mettre en place une administration locale, c’est le Hamas qui reprend à nouveau la barre ». « Ce n’est pas ainsi que nous démantèlerons l’organisation », a-t-il poursuivi.

La ministre des Transports, Miri Regev (à droite) et le ministre de la Justice Yariv Levin lors d’une session de la Knesset consacrée à la formation du gouvernement, le 29 décembre 2022. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Les responsables de la sécurité réfléchissent à l’idée d’une gouvernance locale pour Gaza depuis au moins le mois de janvier, lorsqu’il s’était avéré que les responsables de l’armée et du Shin Bet accordaient leur préférence à une prise de contrôle par des clans locaux qui seraient chargés d’administrer les affaires civiles dans la bande. Netanyahu avait d’ailleurs présenté un plan pour le lendemain de la guerre, au sein de l’enclave côtière, reprenant ce principe.

Depuis plus de cinq mois, Netanyahu s’est abstenu d’évoquer la question du « jour d’après » à Gaza au sein du cabinet de sécurité, craignant que le sujet n’entraîne des fractures dans sa coalition de la droite dure. Certains de ses ministres d’extrême-droite réclament notamment une nouvelle présence israélienne dans la bande et le rétablissement des implantations – l’enclave serait alors à nouveau placée sous le contrôle permanent de l’État juif dans ce contexte – des politiques auxquelles le Premier ministre dit s’opposer et qui coûteraient très probablement à Israël ce qui lui reste de soutien dans le monde occidental. Il a fait part, de manière claire, de son rejet d’un éventuel retour de l’Autorité palestinienne à Gaza.

Toutefois, un document qui présentait les principes qu’il souhaitait avancer devant le cabinet de sécurité, le mois dernier, n’a pas mentionné explicitement l’Autorité palestinienne ou exclu sa participation dans la gouvernance de Gaza, au lendemain du conflit.

Le document dit que les affaires civiles, à Gaza, seraient dirigées par « des officiels locaux » ayant « une expérience administrative » et qui n’entretiendraient aucun lien « avec des entités qui soutiennent le terrorisme ».

Les analystes doutent de cette idée de Netanyahu de confier la bande de Gaza à des chefs de clans palestiniens non-affiliés à l’Autorité palestinienne, faisant remarquer la probabilité que ces derniers, en coopérant ouvertement et unilatéralement avec l’État juif, perdent très vite leur légitimité auprès de la population, mettant leur vie en danger. Ils expliquent qu’un effort similaire qui avait été livré par les États-Unis en Irak, il y a deux décennies, avait entraîné un vif retour de flamme.

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