Les hommes gays et bisexuels pourront faire don de leur sang
Au lieu d'avoir à attendre un an entre leur dernier rapport sexuel et le don de sang, le sang sera doublement analysé par Magen David Adom et congelé avant d'être infusé
Les hommes homosexuels et bisexuels en Israël seront autorisés à faire don de leur sang auprès de Magen David Adom (MDA) exactement comme les autres donneurs de sang, après que le service d’urgence a annoncé mercredi un système de « double test » qui analyse deux fois le sang.
L’an dernier, le ministère de la Santé avait annoncé que les gays pourront faire don de leur sang seulement s’ils n’ont pas eu de rapport sexuel depuis 12 mois.
Mais une coalition de groupes de défense des droits des gays, dont faisait partie l’Israel AIDS Task Force et l’Agudah LGBT Taskorce, MDA, et la députée Merav Ben-Ari, a contesté cette procédure, jugée « inadaptée et pas réaliste ».
Le docteur Eilat Shinar, directrice de département d’hématologie de MDA, a développé une procédure spéciale qui analysera le sang une première fois après le don, et une deuxième fois avant infusion, a indiqué MDA dans un communiqué. Le sang sera conservé dans un congélateur spécifique pendant quatre mois.
Mercredi, le ministère de la Santé a accepté la procédure de double-analyse pour une période d’essai de deux ans, ce qui signifie que les hommes homosexuels et bisexuels n’auront plus à attendre entre les rapports et le don du sang.
Les hommes gays et bisexuels se sont vus interdire le don du sang, par crainte d’une contamination du virus du SIDA. Cependant, ces dernières années, plusieurs pays ont fait évoluer leurs procédures en ce qui concerne les donneurs gays.
Aux États-Unis, les gays n’ont pas eu le droit de faire des dons du sang entre 1985 et 2015. La Food and Drug Administration (FDA) a alors décidé d’autoriser les homosexuels, qui n’auraient pas eu de rapports sexuels dans les 12 derniers mois à faire don de leur sang.
L’agence a accepté d’étudier la question en profondeur après la fusillade dans la boîte de nuit Pulse à Orlando, en Floride, en juin 2016, quand de nombreux hommes gays n’ont pas pu donner leur sang pour leurs amis blessés dans l’attentat.
Le Royaume-Uni a une politique similaire, mais les pré-requis ont été revus à la baisse cet été. Il suffit qu’une période de trois mois se soit écoulée depuis le dernier rapport pour que le don du sang soit accepté.
Ben-Ari (Koulanou), présidente du lobby LGBT à la Knesset, a qualifié cette décision de « mesure importante et historique vers l’égalité pour la communauté homosexuelle ».
« Le refus constant de recevoir des dons du sang de la part des hommes membres de la communauté LGBT, et le fait de les contraindre à mentir, était une insulte, mais cela prend fin », a déclaré Chen Ariely, présidente de l’Agudah-LGBTQ Taskforce.
« Très prochainement, tous les membres de la population seront en mesure de s’inscrire pour sauver des vies, indépendamment de leur orientation sexuelle », a déclaré le directeur de MDA Eli Bin. « Le don du sang est un droit et un devoir pour tous les citoyens d’Israël. »
Près de 300 000 personnes ont fait don de leur sang en 2017 via Magen David Adom.