Les Juifs autrichiens prévoient de boycotter la commémoration de l’Holocauste
Le président de la communauté juive de Vienne a déclaré que les représentants du Parti pour la Liberté n'étaient pas les bienvenus durant la cérémonie

Un dirigeant associatif juif d’Autriche a déclaré que les responsables communautaires n’assisteraient pas à la cérémonie officielle de commémoration de l’Holocauste si des députés du parti d’extrême droite étaient présents.
« S’il y a des ministres du Parti pour la Liberté, et je suis sûr qu’il y en aura, je ne serai pas en mesure de leur serrer la main et la communauté juive n’y assistera pas », a déclaré ce mardi Oskar Deutsch, président de la communauté juive de Vienne, au quotidien Makor Rishon concernant la cérémonie organisée annuellement le 27 janvier par des organisations juives à l’occasion de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste.
La communauté juive boycotte le Parti pour la Liberté, entré dans le gouvernement le mois dernier et dirigé par Heinz-Christian Strache, désormais vice-chancelier de l’Autriche. Le parti a été fondé dans les années 1950 par un ancien officier SS et plusieurs de ses dirigeants actuels ont fait des déclarations antisémites. Si Strache a déclaré que son parti rejetait l’antisémitisme, Deutsch a qualifié de fantasque cette déclaration.
En 2016, le magazine Aula, affilié au Parti pour la Liberté, a publié un article affirmant que les détenus du camp de concentration de Mauthausen en Autriche, où des milliers de Juifs ont été assassinés, étaient des criminels. L’année dernière, au Parlement, les députés du Parti pour la Liberté ont refusé de se lever avec les autres députés en mémoire des Juifs tués lors des pogroms de la nuit de Cristal en 1938.

Le Parti pour la Liberté a obtenu le troisième plus grand nombre de voix aux élections d’octobre, derrière le Parti populaire de centre-droit et les sociaux-démocrates de centre-gauche. Ils ont été aidés en grande partie par leur position anti-immigrés.
Le mois dernier, Strache et le chef du Parti populaire, Sebastian Kurz, ont annoncé avoir conclu un accord pour que leurs deux partis gouvernent ensemble en tant que partenaires de la coalition.
Le Parti pour la Liberté, qui cherche à limiter l’immigration des populations musulmanes, contrôle les ministères de l’Intérieur, de la Défense et des Affaires étrangères.
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