Les lycéens palestiniens célèbrent les résultats de leurs examens finaux
Des feux d'artifice et des tirs ont retenti dans toute la Cisjordanie et à Jérusalem-Est pendant des heures, entraînant 41 arrestations ; le Hamas interdit les coups de feu festifs
Dans un contexte de pandémie en expansion et d’une crise économique de plus en plus virulente, les Palestiniens de Cisjordanie, de Jérusalem-Est et de la bande de Gaza ont fêté la diffusion des résultats des examens finaux du lycée, samedi.
« Mon bonheur et le bonheur de mes amis sont indescriptibles », s’est exclamée Sarah Idrees, élève dans un lycée de Jérusalem-Est, arrivée quatrième sur des dizaines de milliers d’élèves Palestiniens, auprès de l’agence de presse Maan.
Les familles ont acheté des douceurs pour honorer les nouveaux diplômés et organisé des célébrations pour accueillir amis et proches dans leurs habitations. Les fêtards ont lancé des quantités significatives de feux d’artifice, entraînant des centaines de plaintes déplorant du bruit.
ِLe ministère de l’Education de l’Autorité palestinienne avait fait parvenir les résultats des examens par texto à huit heures du matin, samedi.
Presque immédiatement, feux d’artifice et tirs festifs ont retenti dans toute la Cisjordanie et à Jérusalem-Est, entraînant une vague d’appels téléphoniques transmis par les habitants de Jérusalem à la police. Il y a eu un si grand nombre de feux d’artifice lancés à Naplouse et à Ramallah que leurs fumées ont formé des nuages épais au-dessus des deux villes.
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Samedi soir, la police israélienne avait arrêté 41 résidents de Jérusalem-Est pour utilisation illégale de feux d’artifice (c’est le gouvernement israélien qui a l’autorité à Jérusalem-Est mais de nombreuses écoles y enseignent le programme palestinien). Toutefois, le ciel, au-dessus de la ville, a continué à être éclairé par des étincelles colorées jusque tard dans la nuit, et les tirs ont résonné jusqu’à une heure avancée.
Le groupe terroriste du Hamas, basé à Gaza, avait émis des mises en garde contre les tirs festifs dans les jours ayant précédé la diffusion des résultats des examens. Le ministère de l’Intérieur du Hamas avait averti que les contrevenants devraient répondre pénalement de leurs actes.
Le Hamas a salué le succès remporté par cette politique dans un communiqué, disant que « seuls 18 tirs ont été enregistrés dans le secteur de toute la bande de Gaza… sans faire de blessés, ni de dégâts ».
L’examen final – le tawjihi – se divise en deux filières : Les arts libéraux et les sciences. Le test détermine la voie qui sera empruntée par l’élève, une note élevée dans la section scientifique étant un prérequis pour obtenir une place dans les écoles de médecine, dentaire et du génie, très convoitées.
En raison de la pandémie de coronavirus, les élèves palestiniens n’ont pas eu une journée de lycée normale depuis le mois de mars.
Les écoles ont été brièvement ouvertes, toutefois, pour permettre aux élèves de passer les examens terminaux en respectant les directives de distanciation sociale. Dans les secteurs placés sous confinement, une autorisation spéciale a été délivrée aux élèves passant des examens pour qu’ils puissent se rendre dans les établissements scolaires.
« Alors que les élèves du monde entier sont privés d’enseignement, nous avons persévéré de manière à ce que l’examen final puisse avoir lieu au moment prévu et conformément aux mesures sanitaires adoptées », avait déclaré le Premier ministre de l’AP, Mohammad Shtayyeh, pendant une visite dans une école où les lycéens passaient leurs examens, fin mai.
Les résultats des examens, cette année, marquent le triomphe des Palestiniennes. Les femmes occupent les 13 premières places sur les territoires palestiniens en arts libéraux et elles représentent les deux-tiers du Top Ten dans les sciences – arrachant notamment la première place.
Salsabil Beshawy, à la seconde place en sciences, a déclaré à l’agence de presse officielle WAFA qu’obtenir son diplôme durant la pandémie avait renforcé son désir de faire carrière dans la médecine.
« Tout ça, cette frustration, l’épuisement, cette rupture avec l’école et ce passage à distance des examens – tout ça m’a fait m’attacher davantage à la nécessité de réaliser enfin mon rêve en étudiant la médecine, pour devenir active dans la lutte contre ces maladies », a dit Beshawy, qui vit à Naplouse et qui a obtenu une note de 99,6 sur 100 à l’examen.
Ceux qui ont raté leurs examens ou qui désirent simplement améliorer leurs notes pourront repasser leurs tests au cours d’une nouvelle session des examens qui sera organisée début août.