« Les Méditerranéennes », une plongée dans l’histoire des Juifs d’Algérie
Emmanuel Ruben s’est inspiré de l’histoire de sa famille maternelle, des Juifs berbères de Constantine en Algérie, pour son dernier ouvrage
Après s’être intéressé aux racines de sa famille paternelle protestante dans Sabre (prix des Deux-Magots 2021), Emmanuel Ruben a publié en septembre dernier Les Méditerranéennes, qui s’inspire de l’histoire de sa famille maternelle, des Juifs berbères de Constantine en Algérie.
Le récit démarre en décembre 2017, dans la banlieue de Lyon, quand Samuel Vidouble, le double littéraire de l’auteur, retrouve sa famille maternelle le temps d’un dîner de Hanoukka.
Après avoir observé se consumer les bougies du chandelier, seul objet casé dans la petite valise de Mamie Baya à son arrivée en France et sujet de nombreux fantasmes du roman familial – il aurait appartenu à la Kahina, une reine juive berbère –, il décide de faire le voyage pour Constantine.
Là-bas, il espère aussi retrouver Djamila, qu’il a connue à Paris, la nuit des attentats, et qui est partie faire la Révolution pour en finir avec l’Algérie de Bouteflika.
Dans son roman, le héros retrouve ainsi les lieux où sa grand-mère s’est mariée, où son grand-père s’est suicidé, où sa mère est née, où sa tante s’est embarquée pour Marseille…
De retour en France, il interroge les femmes de sa famille, celles à qui revient d’allumer la Hanoukkia, pour éluder ses mystères, rendant ainsi « la parole à toutes les femmes juives de la famille, à toutes ces Méditerranéennes qui portaient le monde sur leurs épaules », écrit l’auteur.
Les Méditerranéennes avait été sélectionné pour le Prix Goncourt 2022.
Né en 1980 à Lyon, Emmanuel Ruben est l’auteur d’une dizaine de livres – romans, récits, essais. Géographe de formation et historien par passion, il a l’habitude d’entremêler ces deux sciences dans ses livres.