Les négociateurs israéliens reviennent du Caire et attendent la réponse du Hamas
Le bureau de Netanyahu salue les efforts de médiation de l'Égypte, suggère que le Qatar pourrait faire plus, une source dit qu'un accord pourrait être conclu
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël
L’équipe de négociateurs israéliens est rentrée mardi du Caire, où Jérusalem poursuit ses efforts pour parvenir à un accord qui permettrait de libérer les otages détenus par le groupe terroriste palestinien du Hamas dans la bande de Gaza.
« Au cours des négociations, sous les auspices avisés de l’Égypte, les médiateurs ont élaboré une proposition actualisée qui sera présentée au Hamas », a annoncé le bureau du Premier ministre au nom du Mossad, qui dirige les pourparlers.
« Israël compte sur les médiateurs pour adopter une position plus ferme à l’égard du Hamas afin de faire avancer les négociations vers un accord », a ajouté le bureau du Premier ministre.
La formulation du message, qui fait l’éloge de l’Égypte et suggère que le Qatar devrait en faire plus, reflète la frustration dont ont fait part au Times of Israel des responsables israéliens face à la réticence du Qatar à faire pression sur le Hamas pour qu’il accepte un compromis.
L’équipe de négociation était composée de représentants du Mossad, du Shin Bet et de Tsahal.
Un responsable israélien a indiqué au Times of Israel que les récentes rumeurs selon lesquelles aucun progrès n’avait été réalisé au Caire étaient des « conneries ».
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a autorisé la délégation israélienne à reprendre les négociations indirectes vendredi.
Alors que des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues d’Israël dimanche soir, accusant le Premier ministre d’avoir abandonné les otages, Netanyahu a déclaré lors d’une conférence de presse qu’il comprenait « le désespoir et le désir de faire tout ce qui est possible pour récupérer [les otages] », ajoutant qu’il « partageait ce désir à 100 % ».
« En tant que Premier ministre d’Israël, je fais tout et je ferai tout pour ramener nos proches à la maison », a-t-il déclaré.
Alors que les pourparlers semblent au point mort, Netanyahu a déclaré qu’Israël faisait preuve de flexibilité dans les négociations alors que le Hamas durcissait sa position. À titre d’exemple, le Premier ministre a cité la demande du Hamas d’un retour incontrôlé des habitants de Gaza dans le nord de la bande de Gaza, « y compris les terroristes du Hamas ».
Il a ajouté que les demandes du Hamas auraient des implications en matière de sécurité, mais qu’il ne pouvait pas en discuter publiquement.
« Si nous cédons à une nouvelle demande tous les deux jours, cela nous conduira-t-il à un accord ? », a demandé Netanyahu de façon rhétorique. Il a ajouté qu’une telle approche ne ferait que compliquer le retour des otages.
Haaretz a cité samedi une source israélienne anonyme affirmant que les pourparlers étaient dans l’impasse parce que le Hamas avait refusé de faire preuve de souplesse sur sa demande que tous les résidents du nord de Gaza soient autorisés à rentrer chez eux et que toute nouvelle libération d’otages soit conditionnée à un engagement israélien de mettre fin à la guerre et de retirer toutes les forces de Tsahal de la bande de Gaza.
Israël a catégoriquement rejeté ces deux demandes.
La semaine dernière, le Hamas a rejeté le compromis élaboré à Doha entre Israël, l’Égypte, le Qatar et les États-Unis, à la suite de quoi Jérusalem a rappelé la plupart des membres de son équipe de négociation.
Le chef du Mossad, David Barnea, et le chef du Shin Bet, Ronen Bar, n’étaient pas présents lors des négociations, mais ils devraient participer aux consultations ultérieures si le Hamas répond positivement à la dernière proposition.
Selon un communiqué de son bureau qui annonçait le départ de la délégation pour le Caire, Netanyahu aurait donné aux chefs de la sécurité « une certaine marge de manœuvre » dans leurs négociations.
Le Hamas a annoncé la semaine dernière être revenu à ses exigences initiales, à savoir un cessez-le-feu permanent, le retrait des troupes israéliennes de Gaza, le retour des Palestiniens déplacés et un « véritable » échange de « prisonniers », exigences qu’Israël a rejetées à maintes reprises en les qualifiant de délirantes.
Barnea aurait informé le cabinet de guerre qu’un accord sur les otages était encore possible si Israël était prêt à se montrer plus conciliant sur le retour des Gazaouis du nord de l’enclave chez eux. Le gouvernement israélien refuse toutefois cette solution, car il ne veut pas voir le Hamas reprendre le contrôle des zones qu’il a déjà nettoyées du groupe terroriste.
Outre Barnea, le ministre du cabinet de guerre Benny Gantz et les observateurs du cabinet de guerre Gadi Eisenkot et Ron Dermer se seraient ralliés à la position du chef du Mossad, selon la Douzième chaîne.
Le ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef d’état-major de Tsahal Herzi Halevi s’opposent à l’approche de Barnea, estimant que ce n’est pas le moment de faire preuve d’indulgence dans les négociations. Les deux hommes estiment au contraire que Tsahal devrait se préparer à une invasion de Rafah, mais discrètement, afin de donner aux États-Unis l’occasion de négocier un accord.
Netanyahu a également rejeté la proposition de Barnea et a préféré annoncer ouvertement que Tsahal se préparait à envahir Rafah.
Alors que le Hamas a subordonné toute nouvelle libération d’otages à un engagement israélien de mettre fin à la guerre, Israël insiste sur le fait que sa campagne militaire visant à détruire les capacités militaires et de gouvernance du groupe terroriste reprendra dès qu’un accord de libération d’otages sera mis en œuvre.
Selon la proposition de compromis acceptée par Israël la semaine dernière, Jérusalem aurait libéré deux fois plus de prisonniers sécuritaires palestiniens que le nombre initialement envisagé en échange de 40 otages – femmes, enfants, malades et personnes âgées – dans le cadre de la première phase d’un accord de trêve portant sur une période de six semaines.
130 otages se trouvent encore à Gaza. Ils se trouvent captifs depuis le massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre, au cours duquel les terroristes ont tué près de 1 200 personnes et en ont enlevé 253 autres, pour la plupart des civils. Des dizaines d’otages ont été libérés lors du précédent accord de trêve, en novembre, et quelques autres ont été secourus par Israël.
Tsahal a confirmé qu’au moins 34 des otages étaient morts.
L’Égypte, le Qatar et les États-Unis ont tenté de réduire les divergences entre Israël et le Hamas sur la forme que pourrait prendre un cessez-le-feu. Les Nations unies ont mis en garde contre l’aggravation de la crise humanitaire, en particulier dans le nord de la bande de Gaza, où les quelque 300 000 personnes qui y vivent encore sont confrontées à une famine imminente.
Jacob Magid a contribué à cet article.