Les noms de soldats SS découverts sur un monument de l’Holocauste néerlandais
La municipalité située à proximité de La Haye supprimera les trois noms du monument principal érigé à la mémoire des centaines de victimes juives de l'Holocauste et des combattants de la résistance

AMSTERDAM (JTA) — Les responsables d’une municipalité néerlandaise à proximité de la Haye ont déclaré qu’ils ôteraient du principal monument consacré aux victimes juives de l’Holocauste les noms de trois soldats nazis qui s’y trouvent également honorés.
L’inclusion des noms des soldats allemands a été découverte à travers les recherches réalisées par l’association d’histoire de Leidschendam-Voorburg locale, a rapporté mercredi le quotidien Algemeen Dagblad.
Le monument, qui comprend également le nom d’un criminel local, a été dévoilé il y a dix ans et contient approximativement 400 noms de Juifs victimes de l’Holocauste et de combattants de la résistance, explique l’article.
Hubert Berkhout, chercheur pour l’Institut néerlandais d’études de la guerre, de l’Holocauste et du Génocide, a indiqué au quotidien qu’il n’avait jamais vu auparavant l’inclusion de noms nazis dans des monuments construits récemment.
« Ce genre de choses est survenu sur des monuments érigés peu de temps après la guerre où les informations n’étaient pas si nombreuses », dit-il.

De plus, un monument de trois mètres à la mémoire d’enfants juifs assassinés a été rendu public jeudi lors d’une cérémonie dans la ville de Laren, au nord du pays. Consistant en des blocs de métaux ordonnés autour d’un trou, le monument, qui a été dévoilé en présence du grand rabbin néerlandais Binyomin Jacobs, rend hommage à 48 enfants et à quatre de leurs enseignants.
Ces dernières années les groupes juifs néerlandais ont protesté contre ce qu’ils ont décrit comme une tendance émergente : ainsi, les commémorations ne s’étendent dorénavant plus seulement aux victimes des forces alliées et aux morts de la Shoah mais également à la mémoire des soldats allemands. Les organisateurs de tels événements ont pour leur part rétorqué qu’il s’agissait de promouvoir la réconciliation.
En 2012, les organisateurs d’une cérémonie nationale de commémoration à Amsterdam avaient abandonné leur programme dans un contexte de protestations contre la lecture d’un poème par le descendant – un adolescent de 15 ans – d’un soldat SS néerlandais décédé sur le front oriental, en hommage à ce dernier.
Cette année-là, un tribunal néerlandais avait émis une injonction interdisant à la ville de Vorden de commémorer les soldats allemands aux côtés des victimes juives de l’Holocauste.
Et dans la ville de Geffen, la municipalité avait également programmé de dévoiler un monument avec les noms des membres des deux groupes. L’indignation avait coupé court au projet mais les noms avaient toutefois été lus à voix haute dans une église de la ville.
Le Centre d’information et de documentation sur Israël, l’observatoire mis en place par la communauté juive sur l’antisémitisme, a depuis averti que cette pratique vient troubler la ligne qui sépare la victime du bourreau.