Les organisateurs de la Gay Pride de Jérusalem refusent le contrôle d’identité
Si les autorités affirment que la mesure vise à protéger les manifestants après le meurtre de 2015, les organisateurs soulèvent des questions de confidentialité
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Les organisateurs de la Gay Pride de Jérusalem ont indiqué lundi qu’ils refusaient la proposition de la police consistant à vérifier l’identité de tous les participants à leur entrée à la manifestation de la semaine prochaine.
« La demande de carte d’identité à la parade soulève d’importantes questions de confidentialité, même si les intentions sont bonnes », a déclaré le groupe de défenses des droits LGBT à dans la capitale, Jerusalem Open House, dans un communiqué, au sujet des initiatives mises en oeuvre par les autorités pour garantir que le rassemblement se déroule en toute sécurité, quatre ans après le meurtre d’une participante de 16 ans, Shira Banki, qui a été poignardée par un extrémiste ultra-orthodoxe homophobe.
« Personne ne nous effraiera et personne ne nous empêchera de défiler », a indiqué le communiqué de Open House.
La proposition de la police n’a jamais été appliquée à d’autres gay pride ni aucune autre manifestation publique ces dernières années.
Les détracteurs de cette proposition se demandent si la police souhaitera simplement demander aux participants leurs papiers ou si d’autres informations seront répertoriées, ce qui inquiète particulièrement les participants qui ne souhaitent pas dévoiler leur identité sexuelles aux autres.

Le groupe de défense LGBT a clarifié qu’il n’était pas chargé de gérer les arrangements sécuritaires pour la marche de jeudi prochain, mais a fait savoir qu’il collaborerait avec la police pour garantir que cela se déroule de la manière la plus fluide possible.
Un communiqué de la police israélienne indique que « nous nous préparons de façon ordonnée et professionnelle à la parade, afin de garantir qu’elle ait lieu, nous préparons de vérifications de sécurité à l’entrée, notamment l’obligation de présenter une pièce d’identité, comme prévu par la loi ».
La députée Michal Rozin a réagi à ce projet de la police et reconnu que les autorités à Jérusalem avaient « la lourde responsabilité de garantir la sécurité personnelle des participants… notamment après l’horrible meurtre de Shira Banki en 2015. »
« Cependant, il est tout aussi important d’adapter cette réponse sécuritaire aux sensibilités de la communautés LGBT, notamment leur crainte d’être « outés » par l’identification des participants », a-t-elle dit, ajoutant que cette mesure mettant notamment en danger les Palestiniens de Jérusalem Est et les personnes transgenres.

Ce vendredi marquera le début du mois des Fiertés en Israël, avec la parade de la ville de Kfar Saba. Une cinquantaine d’autres marches auront lieu dans l’ensemble du pays dans les semaines à venir, principalement dans les écoles et universités.
Le plus grand évènement sera l’annuelle parade de Tel Aviv, qui devrait attirer des centaines de milliers de participants venus du monde entier. Ce rassemblement, généralement perçu comme une fête géante, devrait prendre des tournures de protestations. En effet, les organisateurs souhaitent sensibiliser à la discrimination subies par la communauté LGBT, dont les membres font face à des obstacles juridiques dès qu’il est question de mariage ou de fonder une famille en Israël.