Les Palestiniens vont interdire des produits israéliens sur leurs marchés
L'AP réagit à la décision d'Israël de déduire 500 millions de shekels d'impôts suite à la persistance de Ramallah à verser des allocations aux prisonniers et terroristes tués
Les dirigeants palestiniens basés à Ramallah ont formé un comité chargé de créer une liste de produits israéliens pour en interdire l’accès sur les marchés palestiniens, a déclaré jeudi le vice-président du Fatah Mahmoud al-Aloul.
Cette initiative fait suite à la décision prise dimanche par le cabinet de sécurité israélien d’approuver la retenue de 500 millions de shekels (125 millions d’euros) de recettes fiscales de l’Autorité palestinienne, a déclaré Aloul à Voice of Palestine, la radio officielle de l’AP.
La décision du cabinet de sécurité a été de commencer à mettre en œuvre une nouvelle loi qui permet à Israël de déduire de l’argent des impôts de Ramallah le montant que l’AP verse aux prisonniers de sécurité et aux familles des terroristes abattus.
Israël perçoit les taxes de ventes, de douane et les droits de timbre [taxe d’accise] au nom des Palestiniens chaque mois, et les transfère dans les caisses de l’Autorité palestinienne.
Lors d’un appel téléphonique, Wasel Abu Yousef, membre du Comité exécutif de l’OLP, a confirmé les déclarations d’Aloul.
M. Aloul a déclaré que le comité chercherait à identifier les produits israéliens qui ont des alternatives locales. La majorité des produits importés en Cisjordanie et dans la bande de Gaza proviennent d’Israël.
Samir Abdullah, chercheur principal à l’Institut de recherche sur la politique économique palestinienne et ancien ministre de l’AP, a déclaré qu’il n’existe pas d’alternatives locales pour la plupart des produits israéliens importés sur le marché palestinien.
« Il existe des substituts palestiniens pour un certain nombre de produits alimentaires, laitiers et vestimentaires israéliens », a-t-il déclaré au Times of Israel. « Mais les substituts palestiniens n’existent pas pour la plupart des produits israéliens comme le ciment, les matériaux de construction et d’autres choses ».
Aloul a également déclaré que l’AP avait décidé d’envoyer une lettre de protestation au président français Emmanuel Macron concernant la décision d’Israël de retenir les impôts. La France a parrainé les négociations entre Israël et l’Organisation de libération de la Palestine dans les années 1990 qui ont abouti à la signature du Protocole de Paris, l’annexe des Accords d’Oslo qui définit les relations économiques entre l’État juif et l’AP.

Les déclarations d’Aloul sont arrivées un jour après que le président de l’AP, Mahmoud Abbas, a déclaré que les Palestiniens n’accepteraient aucune des taxes collectées par Israël au nom de l’AP si la totalité du montant ne lui était pas transféré à Ramallah.