Des parents bloquent l’entrée d’employées palestiniennes dans une crèche à Holon
L'organisation qui régit la garderie fustige un racisme et une discrimination "honteux" ; une mère dit qu'elles n'ont pas de qualifications et qu'elles ne parlent pas hébreu
Des parents ont bloqué l’arrivée de quatre employées palestiniennes d’une crèche de Holon, mardi. Ils affirment que ces femmes, originaires de Jérusalem-Est, ne sont pas suffisamment qualifiées pour leur travail et qu’elles ont été embauchées sans qu’ils n’en soient avertis au préalable.
L’organisation Naamat, qui régit la garderie Odem dans la ville près de Tel Aviv, a estimé que l’action des parents était révélatrice d’un racisme « honteux ».
L’incident a été signalé dans un premier temps dans un groupe Facebook appelé le Forum de Holon, qui a compris une réponse de l’organisation Naamat ainsi qu’une intervention de l’un des parents opposés à la présence de ces employées.
Les parents sont arrivés à la crèche dans la matinée et ils sont restés pendant des heures devant l’établissement pour empêcher les Palestiniennes d’y pénétrer. Selon le post, ils n’avaient pas eu connaissance de l’embauche des quatre femmes.
« C’est une honte », a déclaré Hagig Peer, qui préside Naamat, ajoutant que les employés de la garderie s’étaient senti si menacés par les parents qu’ils avaient appuyé sur un bouton de détresse pour appeler à l’aide.
« Le racisme et les discriminations quels qu’ils soient – pas dans notre école », a ajouté Peer qui s’est engagée à protéger les droits de tous les employés de Naamat, indépendamment de leur ethnie ou de leur religion.
« Il est sidérant qu’il soit seulement nécessaire de clarifier cela en Israël, en 2022 », a-t-elle continué.
Noy Levi, une mère qui a pris part au mouvement de protestation contre la présence des quatre Palestiniennes, a déclaré que ces dernières avaient été amenées dimanche à la garderie, selon le post publié sur Facebook.
Levi a affirmé que les quatre femmes ne parlaient pas l’hébreu et qu’aucune vérification n’avait été effectuée en matière de sécurité sur leurs antécédents. Elle a ajouté qu’elles n’avaient aucune qualification pour la garde d’enfant et que leurs compétences n’avaient jamais été évaluées.
Selon Levi, le gérant de la crèche et les parents n’ont pas été avertis de leur embauche au préalable.
« On nous a simplement informés qu’elles avaient passé une journée entière avec nos enfants dans la garderie », a-t-elle expliqué.
Levi a dit que, dimanche, les quatre femmes « ont discuté toute la journée à voix basse dans les toilettes et elles ont ri de tout ce que les personnels de la crèche leur demandaient de faire ».
Elle a ajouté que quand les parents avaient rencontré le responsable de la garderie et qu’ils avaient fait part de leurs inquiétudes, ils s’étaient heurtés « à son impassibilité, avec zéro empathie ».
Levi a déclaré que les parents étaient parvenus à empêcher les femmes d’entrer dans l’établissement et qu’ils avaient l’intention de continuer à monter la garde « parce que nous craignons qu’elles soient ramenées dès que nous tournerons le dos ».
Walla a fait savoir que Naamat avait expliqué que les Palestiniennes seraient formées pour leur travail comme l’organisation le fait déjà avec ses autres employés, notant que certains d’entre eux ne parlaient pas l’hébreu – notamment ceux qui ont été recrutés après avoir fui l’Ukraine.