Les pompiers interdisent aux Chrétiens de célébrer la fête de la Transfiguration
C'est la deuxième année d'affilée que l'église du mont Tabor est privée de fête pour des raisons de sécurité liées au plan de sécurité incendie inadapté
Samedi, les pompiers ont interdit aux Chrétiens de se rassembler sur le mont Tabor à l’occasion de la fête de la Transfiguration, empêchant des milliers de pèlerins de célébrer la fête.
Les autorités ont expliqué que le plan de sécurité incendie était toujours inadapté, manifestement copié sur celui d’une autre installation, sans tenir compte des spécificités des lieux. Il comprenait deux extincteurs et un point d’évacuation, mais à des dizaines de kilomètres de l’église orthodoxe grecque du mont Tabor. Ils ont ajouté que l’église n’avait pas été récemment inspectée, qu’il n’existait qu’une seule issue de secours et un nombre insuffisant de points d’accès à l’eau et de coupe-feu.
Wadia Abu Nasser, l’un des dirigeants de la communauté chrétienne en Israël, a fait savoir à Ynet que des milliers de pèlerins étaient venus en Israël pour l’occasion.
« Il y a de cela quelques jours, une réunion a eu lieu entre le Concile orthodoxe de Nazareth et les autorités. Il avait été convenu que l’événement aurait lieu », a déclaré Nasser à Ynet.
« Nous pensions qu’après l’annulation de l’an dernier, les pompiers nous présenteraient tous les critères de sécurité afin que notre fête, comme celle des autres, puisse avoir lieu. Nous avons été informés à la toute dernière minute que le plan avait de nouveau été refusé. »
« Ce scandale discrédite Israël aux yeux du monde chrétien », a déclaré Eyal Betzer, chef du Conseil régional de la vallée de Jezréel, à Ynet.
« J’ai fait tout ce que j’ai pu pour Israël parce qu’on m’a dit que l’an dernier, l’événement n’avait pas eu lieu, ce qui avait attiré beaucoup de réactions contre le pays. Je voulais préserver Israël de tout cela. »
Betzer a ajouté que la semaine dernière, le ministère de l’Intérieur avait approuvé le plan de sécurité incendie demandé, mais que les services de lutte contre les incendies l’avaient rejeté la veille de la fête.
« Au dernier moment, ils ont fait état de demandes déraisonnables et complètement illogiques, impossibles à satisfaire à si brève échéance », a déclaré Betzer à Ynet.
« C’est un scandale d’une portée internationale et une violation de la liberté de culte. Cette affaire va servir les intérêts de ceux qui, dans le monde, cherchent à ternir le nom d’Israël en disant qu’il cherche à porter préjudice aux Chrétiens », a déclaré à Ynet Yossi Fatael, président de l’Association des voyagistes et tours opérateurs.
« Il y en aura pour lier cette affaire au gouvernement actuel. Ceux qui nous veulent du mal diront que c’est un signe de mépris envers les Chrétiens de Jérusalem », a ajouté Fatael. « Le fait que l’ordre ait été donné le jour-même du pèlerinage au mont Tabor est le signe d’un échec grave des autorités. »
Ces derniers mois, les attaques se sont multipliées contre les Chrétiens dans la Vieille Ville de Jérusalem comme dans tout Israël.
En 2019, un incendie de forêt a menacé l’église catholique romaine de la Transfiguration, qui se dresse au sommet du mont Tabor.
La fête de la Transfiguration célèbre la Transfiguration de Jésus-Christ, moment où, selon les Chrétiens, Jésus a révélé sa nature divine à ses disciples Pierre, Jacques et Jean.
Bien que le Nouveau Testament ne dise pas clairement où la Transfiguration a eu lieu, c’est le mont Tabor, dans le nord d’Israël, qui est considéré comme étant le lieu le plus probable.