Israël en guerre - Jour 501

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Les pourparlers du Caire apporteront au moins quelques semaines de calme

Même si un deal satisfaisant les deux parties apparaît bien lointain, ni le Hamas, ni Israël ne cherchent à reprendre les combats

Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Chef de la délégation palestinienne Azzam al-Ahmed donne une conférence de presse dans un hôtel au Caire - 13 août 2014 (Crédit : Khaled Desouki / AFP)
Chef de la délégation palestinienne Azzam al-Ahmed donne une conférence de presse dans un hôtel au Caire - 13 août 2014 (Crédit : Khaled Desouki / AFP)

Sans faire beaucoup de bruit, une délégation israélienne est arrivée mardi au Caire pour des entretiens de cessez-le-feu indirects avec le Hamas. Alors qu’un accord global à long terme semble actuellement difficile à atteindre, sinon très peu probable, la reprise des hostilités semble, elle aussi, d’une faible probabilité, même si aucun accord n’a été conclu.

Quelques heures après avoir commencé, les négociations, qui sont manifestement destinées à aboutir à une solution à long terme pour la bande de Gaza après l’opération Bordure protectrice de cet été, ont été ajournées jusqu’à la fin octobre en raison des fêtes juives et musulmanes à venir.

Le Hamas cherche à obtenir qu’Israël et l’Égypte se mettent d’accord pour lever le blocus de Gaza et permettre la construction d’un port et d’un aéroport. Ses dirigeants demandent également qu’Israël cesse de poursuivre ses agents en Cisjordanie.

Israël est prêt à discuter des moyens pour permettre la reconstruction de la bande, mais liera les assouplissements sur les restrictions des importations et des exportations à la démilitarisation de Gaza et au désarmement du Hamas. Une demande que le groupe terroriste rejettera certainement. Jérusalem exige aussi le retour des corps des deux soldats tués pendant le conflit de l’été : Hadar Goldin et Oron Shaul.

« Il est très clair que le Hamas n’a aucun intérêt à reprendre le feu » a affirmé lundi le général Michael Herzog, un conseiller de l’équipe de négociation israélienne. « Non seulement ils ont été sévèrement battus pendant la guerre, mais ils sentent aussi que la population n’a aucune envie de retourner dans cette voie-là. Il y a des attentes élevées autour de la reconstruction, il paraît donc tout à fait clair que le Hamas n’est pas intéressé par une nouvelle escalade ».

Depuis l’opération Bordure protectrice qui s’est terminée le 26 Août, il y a eu deux cas où des obus de mortier ou de roquettes ont été tirés sur Israël depuis Gaza. Dans les deux cas, le Hamas a agi rapidement pour arrêter les cellules responsables. « Il semble que ces tirs se soient faits contre la politique du Hamas qui essaie de faire respecter le cessez-le-feu » a encore déclaré Herzog, qui est aussi un membre de l’Institut de Washington pour la politique au Proche-Orient. « Sur le terrain, la situation est stable. Le cessez-le-feu tient la route ».

La délégation israélienne au Caire se compose d’un haut fonctionnaire du ministère de la Défense Amos Gilad, du chef du Shin Bet, Yoram Cohen, et du coordinateur des activités gouvernementales dans les territoires le général Yoav Mordechai.

Les responsables israéliens impliqués dans les pourparlers étaient réticents à discuter de la substance du dossier. Mais dans les conversations privées, certains ont déclaré que plusieurs scénarios étaient possibles pour la poursuite des négociations.

D’une part, les négociations risquent de s’effondrer peu après la reprise parce qu’aucun accord n’est trouvé – dans ce cas, le Hamas et d’autres groupes terroristes dans la bande de Gaza pourraient reprendre leurs tirs sur Israël, provoquant des représailles israéliennes. Cependant, cela est considéré comme plutôt improbable, car aucune des deux parties n’est intéressée à un nouvel incendie. Une autre possibilité, mais très peu probable, c’est qu’Israël et les Palestiniens trouvent un accord sur l’avenir de Gaza.

« Il est impossible de parvenir à un accord là-dessus » a déclaré le ministre des Affaires étrangères Avigdor Liberman lundi lors d’une réunion de son parti Israël Beitenu.

« Je suis le dernier qui soit à la recherche d’aventures militaires. Nous ne cherchons pas la guerre  » a-t-il ajouté. Mais si un conflit militaire force Israël à rentrer en guerre, il doit marquer une victoire décisive et de renverser le Hamas » répétant le mantra qu’il a utilisé pendant le conflit de l’été. « Nous devrons toujours aller jusqu’au bout sans devoir atteindre un nouveau délai d’attente temporaire ».

Beaucoup plus probable qu’une tentative israélienne visant à renverser le Hamas à Gaza, cependant, une longue période de négociations, au cours de laquelle il n’y aurait pas de feu de chaque côté, et à la fin de laquelle les deux parties seraient d’accord sur certaines mesures liées à des questions concrètes pour faciliter la reconstruction de Gaza.

La semaine dernière, les deux parties sont parvenues à un accord qui permettrait le début de cette reconstruction, négocié par le coordinateur spécial au Moyen-Orient de l’Organisation des Nations unies Robert Serry. Selon cet accord, l’Autorité palestinienne serait chargée de veiller à ce que les matériaux envoyés à Gaza pour la reconstruction ne soient pas détournées vers les efforts militaires du Hamas.

Israël craint que le ciment, le fer et d’autres matériaux soient détournés afin de reconstruire l’arsenal de roquettes du Hamas et ses tunnels d’attaque, qui ont été construits pour mener à bien ses frappes contre Israël.

Israël doit trouver un mécanisme qui permettrait de minimiser, autant que possible, l’entrée à Gaza de ces matériaux. Pour Yaakov Amidror, un ancien conseiller à la sécurité nationale, on ne peut pas empêcher complètement un réarmement du Hamas : « Nous ne devons pas nous faire d’illusions ; Israël ne peut empêcher un réarmement de manière absolue ».

C’est la raison pour laquelle l’idée de la démilitarisation complète de Gaza est irréaliste à l’heure actuelle, a indiqué Amidror. « Le véritable test n’est pas savoir si le Hamas continuera à reconstruire sa puissance militaire » écrit-il. Au contraire, Israël doit viser à maintenir le cessez-le-feu et faire en sorte qu’aucun terroriste n’ose tirer sur sa frontière Sud. « Plus le calme persiste, plus l’opération pourra être considérée comme un succès ».

En effet, il semble que ni le Hamas ni Israël ne pourront marquer de points majeurs dans les négociations qui ont débuté mardi. A la fin du processus, Jérusalem ne sera certainement pas en mesure de célébrer la démilitarisation de la bande, ni le Hamas de déclarer la fin du siège de Gaza. Mais les deux parties peuvent probablement s’attendre à au moins quelques semaines de calme.

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