Les propos d’Obama sur les sanctions et le S-300 choquent
"C’est la nouvelle Amérique. Nous ferions mieux de nous y habituer", a dit un commentateur TV suite aux déclarations d’Obama sur les sanctions et la vente russe
Les analystes israéliens ont été stupéfaits vendredi soir devant l’ouverture américaine face à la demande iranienne de levée immédiate de toutes les sanctions économiques, sa défense de l’accord russe visant à fournir un système de défense aérien sophistiqué à l’Iran, exprimées par le président Barack Obama.
Aucune réponse officielle israélienne immédiate n’a été émise aux commentaires du président, prononcés après l’entrée du Shabbat en Israël, alors que les politiciens israéliens ne travaillent généralement pas.
« Des mâchoires sont tombées » dans le studio, a déclaré le commentateur diplomatique Ben Caspit, devant l’empathie d’Obama envers la décision du président russe, Vladimir Poutine, de fournir à Téhéran le système de défense antimissile S-300.
« Obama est autre chose », a ajouté Caspit. « Il a décidé de sortir l’Amérique des guerres… »
Le présentateur, Alon Ben David, a renchéri : « Il est étonné que les Russes aient respecté un accord avec lui [pendant si longtemps] ? C’est cela qui est très étonnant. »
Caspit répond : « C’est la nouvelle Amérique. Nous ferions mieux de nous y habituer ».
La Dixième chaîne a également cité de hauts responsables diplomatiques israéliens anonymes, disant que la perspective qu’Israël fasse dérailler l’accord qui se dessine sur le programme nucléaire iranien était désormais nulle. « La question iranienne est close », auraient affirmé les responsables.
Vendredi, Obama a également laissé la porte ouverte à des
« négociations créatives », en réaction à la demande iranienne que les sanctions soient immédiatement levées dans le cadre d’un accord sur le nucléaire, même si les États-Unis ont affirmé que l’accord-cadre conclu à Lausanne au début du mois prévoit un retrait graduel des sanctions.
« Comment réduire les sanctions, comment les appliquer en cas de violation, il existe différents mécanismes et moyens de le faire », a déclaré Obama.
Une partie du travail du Secrétaire d’Etat John Kerry et des représentants des cinq autres nations « est de trouver parfois des formules répondant à nos principales préoccupations tout en permettant à l’autre partie de présenter son corps politique de manière plus acceptable ».
Le Guide suprême l’ayatollah Ali Khamenei et le président Hassan Rouhani ont maintenu la semaine dernière qu’ils ne signeraient pas d’accord à moins que toutes les sanctions ne soient levées immédiatement après sa signature.
Obama avait déclaré de prime abord que ces déclarations reflétaient la pression politique interne, tout en soulignant que l’accord-cadre prévoit une suppression progressive des sanctions après le contrôle des observateurs internationaux que Téhéran respecte les limitations.