Les rappels COVID, absents d’une grande partie du monde, sont importants – Étude
Aujourd'hui, les pays occidentaux ont majoritairement délivré la 3e dose ; le rappel est déterminant pour améliorer la qualité et la quantité des anticorps, selon une étude
Alors qu’une grande partie du monde n’a pas encore bénéficié d’une injection de rappel contre le coronavirus, une nouvelle étude israélienne de grande envergure souligne l’urgence de procéder à l’administration de la troisième dose.
L’étude, évaluée par des pairs, montre que la quantité et la qualité des anticorps sont grandement améliorées après l’injection d’une troisième dose du vaccin Pfizer. Bien que l’étude ne concerne pas Israël ou d’autres pays occidentaux, qui ont organisé l’administration de cette dose de rappel il y a longtemps déjà, elle revêt une importance mondiale.
De par le monde, on estime que 24 % des gens ont reçu la dose de rappel – avec une sur-représentation des habitants des pays riches.
En Afrique, 1,6 % seulement des habitants ont reçu le rappel ; en Inde, où les doses de rappel ne sont disponibles que depuis le mois dernier, le taux est de 2 % et en Russie, il est de 9,7 %. Dans la plupart de ces régions, les résidents sont nombreux à avoir reçu il y a longtemps le vaccin initial.
La nouvelle étude, publiée dans la revue Nature Immunology et fondée sur le suivi de 12 413 employés du plus grand hôpital d’Israël, l’hôpital Sheba, a révélé que les niveaux d’IgG – l’un des principaux anticorps – augmentaient de 1,7 fois en moyenne après la dose de rappel, comparés au niveau suivant la deuxième dose. Les plus fortes hausses sont enregistrées chez les populations jeunes et en bonne santé.
Elle a également constaté que la force – ou l’avidité – des anticorps était significativement plus élevée après la troisième injection qu’après la deuxième. L’étude fournit également des preuves tangibles soutenant l’hypothèse d’une protection plus efficace contre les infections grâce à des anticorps plus élevés, confirmant que la mesure des niveaux d’anticorps est un bon indicateur des niveaux de protection. Elle montre que les infections post-vaccinales, survenues après la vaccination ou après la guérison, étaient plus fréquentes chez les personnes dont les niveaux d’anticorps avaient chuté.
Les auteurs de l’étude, avec à leur tête la docteure Gili Regev-Yochay, directrice de l’unité d’épidémiologie et des maladies infectieuses de Sheba, écrivent que « administrée au moins 5 mois après la deuxième dose, [une troisième dose] renforce en toute sécurité la protection contre l’infection par le SRAS-CoV-2 en induisant de fortes réponses humorales et cellulaires ». Les réponses humorales sont relatives aux liquides organiques.
Selon le professeur Cyrille Cohen, immunologiste de l’Université Bar Ilan qui n’a pas participé aux travaux, il s’agit d’une étude importante.
« Bien que plusieurs études aient documenté l’efficacité d’une troisième dose de vaccin ARNm par rapport aux deux premières doses, cette nouvelle étude fournit des données directes et réelles sur les niveaux d’anticorps chez des centaines de personnes suivies », a-t-il indiqué au Times of Israel.
« Elle fournit des informations mécaniques sur le fonctionnement de ces vaccins, montrant par exemple que non seulement le nombre d’anticorps augmente après une troisième dose, mais que c’est également le cas de leur qualité ou de leur avidité, ce qui est important et utile à comprendre lorsque les autorités sanitaires planifient leur stratégie vaccinale. »