Israël en guerre - Jour 346

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Les résidents de Netiv Haavot luttent contre la démolition imminente de leur avant-poste

Les manifestants demandent au gouvernement de bloquer une décision de la Cour Suprême, imposant la démolition de 15 logements dans l’implantation illégale d’Elazar, au sud de Jérusalem

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Manifestation des résidents de Netiv Haavot contre la démolition de 17 structures de leur avant-poste devant la Knesset, le 17 juillet 2017. (Crédit : Jacob Magid/Times of Israël)
Manifestation des résidents de Netiv Haavot contre la démolition de 17 structures de leur avant-poste devant la Knesset, le 17 juillet 2017. (Crédit : Jacob Magid/Times of Israël)

Près de 60 manifestants se sont réunis devant l’entrée de la Knesset lundi pour protester contre la destruction de 15 unités de logements dans l’avant-poste de Netiv Haavot.

« Nous appelons le Premier ministre [Benjamin] Netanyahu à intervenir et à légaliser ce quartier pour empêcher ce désastre », a déclaré Ami Gvirtzman, un résident de l’implantation et membre de la campagne qui milite contre sa destruction.

Netiv Haavot a été établi en 2001, en tant qu’agrandissement de l’implantation d’Elazar au sud-ouest de Bethléem. Les résidents du village voisin d’al-Khader et le groupe La Paix Maintenant ont déposé une demande à la Cour Suprême, indiquant que la terre sur laquelle cet avant-poste est construit appartient à des Palestiniens.

En septembre 2016, la Cour a statué que 17 immeubles de ce quartier étaient effectivement construits sur des terres palestiniennes privées, et a donc ordonné qu’elles soient détruites d’ici le 8 mars 2018.

Parmi les 17 structures concernées, on compte 15 logements appartenant à des résidents de ce quartier, un magasin d’ébénisterie et un monument à la mémoire de deux soldats tués au Liban.

Lundi, soit 8 mois avant la date prévue pour la démolition, les résidents de Netiv Haavot ont lancé leur campagne, visant à empêcher l’exécution de la décision de la Cour Suprême.

Les manifestants brandissaient des panneaux sur lesquels on pouvait lire « Cette destruction aussi est sous ta responsabilité », et « Bibi, réveille-toi et interviens ! », appelant le Premier ministre par son surnom. Les plus jeunes participants sifflaient en espérant attirer l’attention des automobilistes qui se circulaient à proximité de l’entrée de la Knesset.

Déterminés à ne pas subir le sort des résidents d’Amona et d’Ofra, qui ont vu leurs maisons de Cisjordanie démolies au début de l’année, après des décisions de justice similaires, les résidents de Netiv Haavot ne perdent pas de temps à attendre que le gouvernement ne réagisse à leurs demandes privées.

Photographie aérienne de l'avant-poste de Netiv Haavot. Les zones colorées ont été désignées terres d'État par la Cour Suprême. Les 17 structures en dehors de cette zone devraient être démolies. (Crédit : Autorisation)
Photographie aérienne de l’avant-poste de Netiv Haavot. Les zones colorées ont été désignées terres d’État par la Cour Suprême. Les 17 structures en dehors de cette zone devraient être démolies. (Crédit : Autorisation)

« Nous n’allons pas attendre un mois avant la démolition pour commencer à protester », a déclaré Rachel Bulvik, qui vit dans l’une des maisons qui risque d’être rasée. Elle a ensuite expliqué qu’aucune des maisons concernées par la décision n’est située entièrement sur des terres palestiniennes. « On parle d’un mètre et demi de certaines de ces maisons qui ont été jugées problématiques. Et pour cela, il faut détruire tout le bâtiment ? »

Bien que les résidents d’al-Khader voulaient voir l’ensemble de l’avant-poste démoli, sous prétexte que la terre leur appartenait initialement, la Cour Suprême a statué que seulement deux bandes de terre au milieu du quartier étaient la propriété des Palestiniens. Le reste de l’avant-poste a été rétroactivement désigné comme terre appartenant à l’État.

Néanmoins, les propriétaires terriens palestiniens ont l’intention de déposer d’autres requêtes afin de prendre contrôle de l’ensemble du quartier, selon Hagit Ofran, de La Paix Maintenant.

« Les résidents affirment que les Palestiniens ne se sont souciés de la terre de Netiv Haavot qu’une fois que ‘des organisations de gauche’ s’en sont mêlées. Ce n’est pas vrai », a-t-elle affirmé, indiquant que les propriétaires terriens ont déposé leur requête à la Cour immédiatement après l’établissement de l’avant-poste.

Image de l'une des maisons concernées par la démolition, dans l'avant-poste de Netiv Haavot, dans le Gush Etzion, le 2 septembre 2016. (Crédit : Gershon Elinson/Flash90)
Image de l’une des maisons concernées par la démolition, dans l’avant-poste de Netiv Haavot, dans le Gush Etzion, le 2 septembre 2016. (Crédit : Gershon Elinson/Flash90)

Lors du rassemblent, Gvirtzman, un manifestant, a déclaré au Times of Israel que les résidents de l’avant-poste demandent à Netanyahu de construire de nouvelles maisons à Netiv Haavot, qui pourrait être une solution alternative si le gouvernement n’était pas en mesure de contrevenir à l’ordre de démolition. « La gauche verra que si vous nous trainez devant la Cour Suprême, vous verrez 20 nouvelles constructions en échange », a-t-il dit.

À côté des manifestants, entre deux arbres, une grande bannière invitant Netanyahu à démissionner a été suspendue. L’un des résidents de Netiv Haavot, qui a souhaité conserver l’anonymat, a reconnu l’ironie de la manifestation à côté de cette bannière. « La gauche et nous-même dénonçant l’irresponsabilité de ce gouvernement. Il s’avère juste que les questions que nous soulevons sont différentes », a-t-il dit.

Gvirtzman a ajouté qu’un groupe de résidents qui n’était pas présent au rassemblement étaient en entretien avec Gilad Erdan, ministre de la Sécurité intérieure. « Si Netanyahu ne sera pas Premier ministre, alors nous devons faire pression sur celui qui sera là après son départ », a-t-il dit.

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