Israël en guerre - Jour 424

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Les résultats de l’élection présidentielle parmi les Français d’Israël

Les franco-israéliens ont voté majoritairement pour le président sortant, après avoir plébiscité le candidat d'extrême-droite Eric Zemmour au premier tour

Le président français et candidat du parti libéral français La République en Marche (LREM) à sa succession Emmanuel Macron s'adresse aux médias lors d'une visite de campagne d'une journée dans la région Grand-Est, à Mulhouse, dans l'est de la France, le 12 avril 2022. (Crédit : Ludovic MARIN / AFP)
Le président français et candidat du parti libéral français La République en Marche (LREM) à sa succession Emmanuel Macron s'adresse aux médias lors d'une visite de campagne d'une journée dans la région Grand-Est, à Mulhouse, dans l'est de la France, le 12 avril 2022. (Crédit : Ludovic MARIN / AFP)

Dimanche, les Français ont réélu Emmanuel Macron, faisant le choix de la continuité, au centre, mais le pays en ressort fragmenté et l’extrême droite un peu plus légitimée, selon les analystes.

En Israël également, les Français qui résident dans le pays ont voté majoritairement pour le président sortant.

Pour les quelque 60 000 Français inscrits sur la liste électorale consulaire de Tel Aviv et Haïfa, 13 bureaux de vote ont été ouverts dans six villes : Tel Aviv (5 bureaux), Haïfa (2 bureaux), Netanya (2 bureaux), Ashdod (2 bureaux), Beer Sheva (1 bureau) et Eilat (1 bureau).

Ce lundi matin, l’ambassade de France a publié les résultats provisoires :

Tel Aviv :

  • Emmanuel Macron : 91,11 %
  • Marine Le Pen : 8,89 %

Haïfa :

  • Emmanuel Macron : 87,13 %
  • Marine Le Pen : 12,87 %

Netanya :

  • Emmanuel Macron : 79,01 %
  • Marine Le Pen : 20,99 %

Ashdod :

  • Emmanuel Macron : 77,45 %
  • Marine Le Pen : 22,55 %

Beer Sheva :

  • Emmanuel Macron : 82,22 %
  • Marine Le Pen : 17,78 %

Eilat :

  • Emmanuel Macron : 81,25 %
  • Marine Le Pen : 18,75 %

La participation sur les circonscriptions de Tel Aviv et Haïfa s’élève à 10,77 % (9,95 % au 1er tour). Tel Aviv : 10,43 % (8,65 %) ; Haïfa : 8,14 % (5,76 %) ; Netanya : 14,87 % (17,92 %) ; Ashdod : 11,60 % (13,33 %) ; Beer Sheva : 9,11 % (5,10 %) ; Eilat : 12,90 % (14,04 %).

À Jérusalem, Emmanuel Macron a obtenu 86,66 % des voix et Marine Le Pen 13,34 %.

Au premier tour, en Israël, Eric Zemmour avait obtenu 53,59 % des voix, suivi par Emmanuel Macron avec 31,72 %.

Au total, le président sortant a obtenu environ autour de 58 % des voix parmi tous les électeurs selon les estimations, pouvant ainsi se prévaloir d’une nette victoire. Il devra néanmoins savoir composer s’il veut préserver l’unité d’un pays coupé en deux et où les extrêmes ont gagné du terrain.

Il a lui-même placé dimanche soir sa présidence au cœur de ce défi, affirmant dans son allocution de victoire que « la colère et les désaccords » qui ont conduit à voter pour le projet de l’extrême droite « doivent trouver une réponse ».

« Ce sera ma responsabilité et celle de ceux qui m’entourent », a-t-il dit.

En réalisant un score autour de 42 % – le plus haut jamais réalisé par l’extrême droite –, la candidate RN Marine Le Pen, forte d’une campagne de proximité réussie, démontre qu’elle représente désormais une large fraction de la population, sur une posture anti-système et anti-élites, et que l’extrême droite n’a plus l’effet de repoussoir.

Pour Frédéric Dabi, directeur de l’institut Ifop, « le rapport de force n’aura jamais été aussi serré pour un représentant du FN/RN accédant au second tour ».

D’autant plus que c’est la troisième présidentielle sur cinq en 20 ans où un membre de la famille Le Pen, héritière de la droite maurrassienne, accède au second tour.

Mais, contrairement à 2002 et 2017, le « front républicain » n’est plus aussi mobilisateur et le vote en faveur de Mme Le Pen devient « de plus en plus un vote d’adhésion et non protestataire », souligne M. Dabi.

Pour un autre expert de l’Ifop Jérôme Fourquet, « si on se place sur le temps long du FN, on est sur une dynamique extrêmement puissante, qui a été insuffisante ce soir mais qu’elle entend capitaliser instantanément en se projetant sur les législatives ».

A cela s’ajoute le poids des abstentionnistes (28 %), dont certains notamment parmi les jeunes ne se reconnaissent plus dans ce champ politique, ce qui donne une frange importante de la population qui n’aura pas fait le choix d’Emmanuel Macron.

« 35 % du corps électoral soit n’a pas voté, soit a voté blanc et nul, c’est 17 millions d’électeurs sur les 48 millions qui n’ont pas pris part au scrutin », relève le politologue Jérôme Jaffré sur LCI.

Et parmi les jeunes, « 40 % des moins de 25 ans se sont abstenus », ajoute-t-il.

Ces résultats ont fait dire au leader de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, qui s’est aussitôt projeté dans la bataille des législatives en juin, qu’Emmanuel Macron est le « plus mal élu des présidents de la Vème république ».

Le président devra en tenir compte dans sa manière de gouverner au risque sinon d’une explosion sociale.

Selon un sondage Ipsos publié dimanche soir, 77 % des Français disent d’ailleurs s’attendre à des troubles ou tensions dans le pays dans les mois à venir.

Le président français Emmanuel Macron célèbre avec des partisans devant la Tour Eiffel à Paris, le 24 avril 2022. (Crédit : AP Photo/Rafael Yaghobzadeh)

Les législatives en ligne de mire

À tort ou à raison, Emmanuel Macron reste adoubé de l’image d’un président des « favorisés » et la sociologie électorale révèle, de facto, une nette fracture entre deux France, l’une qui s’en sort globalement sans forcément être privilégiée, et l’autre qui se considère comme délaissée, anti-mondialisation.

Le phénomène n’est pas propre à la France et est visible ailleurs en Europe.

M. Macron réussit ainsi ses meilleurs scores dans les grands centres urbains, auprès des personnes âgées et catégories sociales les plus aisées, selon les enquêtes d’opinion. C’est tout le contraire pour Mme Le Pen, qui a en outre réalisé de très bons scores outre-mer.

Au-delà de la bataille des valeurs, il a sans doute aussi bénéficié auprès de cet électorat de sa gestion de la crise du COVID-19 – la santé est citée comme un facteur déterminant chez nombre d’électeurs dimanche –, et, plus globalement, de la peur du vide lié au changement radical qu’aurait représenté une victoire de l’extrême droite.

Mais pour celui qui a dû gérer plusieurs crises au cours de son premier quinquennat, il devra manier dans le second l’art du compromis s’il veut éviter un « troisième tour » social.

« Je pense que ce sera un mandat super compliqué », confiait un cadre de la majorité avant le vote.

Cette fracture sociale, générationnelle, géographique inquiète du côté de la majorité notamment dans la perspective des législatives, certains responsables parlant même de « crise institutionnelle » à venir.

La présidentielle confirme en effet la recomposition (ou décomposition) du paysage politique entamée il y a cinq ans avec deux nouvelles forces politiques représentées par M. Macron et Mme Le Pen, et dans une moindre mesure les Insoumis de M. Mélenchon, et l’effondrement des partis traditionnels de droite comme de gauche.

Les législatives en juin pourraient encore accentuer cette fracture du fait du mode de scrutin majoritaire avec des extrêmes sous-représentés et les partis LR et PS, toujours bien implantés localement, sur-représentés.

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