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Les scènes « ouvertement juives » de la série Netflix « Nobody Wants This »

Cette série sur les relations interconfessionnelles est basée sur la conversion au judaïsme de la réalisatrice avant son mariage avec son mari juif

Kristen Bell en tant que Joanne et Adam Brody en tant que Noah dans 'Nobody Wants This.' (Crédit : Stefania Rosini/Netflix)
Kristen Bell en tant que Joanne et Adam Brody en tant que Noah dans 'Nobody Wants This.' (Crédit : Stefania Rosini/Netflix)

JTA — « Nobody Wants This », une comédie romantique produite par Netflix, dans laquelle Adam Brody campe un charmant rabbin de Los Angeles qui tombe amoureux d’une podcasteuse blonde et agnostique incarnée par Kristen Bell, est basée sur une histoire vraie. En quelque sorte.

Erin Foster, la créatrice de la série, est une blonde originaire de Los Angeles qui a épousé un juif, même s’il n’est pas un rabbin – son mari est le propriétaire d’un label de disques Simon Tikhman – et elle s’est convertie pour lui. Comme sa protagoniste Joanne (Kristen Bell), elle a également eu la nausée lorsque son petit ami juif de l’époque a tenté d’impressionner sa mère avec un bouquet de tournesols surdimensionnés.

En d’autres termes, Foster est une « shiksa » pour l’éternel gentil garçon juif. « Shiksa« , comme Joanne le découvre rapidement dans « Nobody Wants This », est un terme péjoratif d’origine yiddish utilisé par les Juifs pour décrire les femmes blanches non juives plus ou moins blondes. « Shiksa » était également le titre initial de cette série de 10 épisodes, qui a été diffusée pour la première fois sur Netflix jeudi.

Les réactions à cette série très attendue ont été diverses et variées. Après la diffusion de la bande-annonce au début du mois, les fans de Brody se sont émerveillés de son interprétation d’un « rabbin sexy », et un des premiers critiques a salué la série comme « une histoire intelligente et sexy où les juifs sont l’intrigue, et non la chute ». D’autres ont décrié ce qu’ils considèrent comme des stéréotypes sur les femmes juives.

Steve Leder, ancien grand rabbin du temple de Wilshire Boulevard à Los Angeles, a prodigué ses conseils aux acteurs et à l’équipe en tant que rabbin consultant. Il avait son propre lien avec cette histoire d’amour réelle : Foster s’est convertie au judaïsme dans sa synagogue. (« Aller au temple peut être très ennuyeux », a récemment déclaré Erin Foster au New York Magazine, mais elle a fait l’éloge de la série de cours « Choisir le judaïsme » de huit semaines qu’elle a suivi avec son mari avant leur mariage).

Leder a été chargé de vérifier les éléments juifs à l’écran, de l’emploi du temps du très sérieux rabbin Noah (Brody) à la prononciation des mots en hébreu, en passant par la commande de bougies, de vin et de pain pour le shabbat. Brody s’est fait connaître en incarnant des personnages juifs à l’écran, notamment Seth Cohen dans « The O.C. » et, plus récemment, Seth Morris dans « Fleishman Is in Trouble ». Mais dans la vraie vie, il dit avoir « à peine fait sa bar mitzva et n’en avoir rien retenu ». Il a bénéficié de l’aide de Leder tout au long de son parcours, par le biais de livres, de podcasts et de documentaires sur le judaïsme.

Steve Leder, grand rabbin du temple de Wilshire Boulevard à Los Angeles, a été consultant pour la série « Nobody wants this ». (Autorisation)

« Tout ce qui, dans la série, est, pour ainsi dire, ouvertement juif, j’ai fait de mon mieux pour que ce soit fait avec authenticité et respect », a déclaré Leder à la Jewish Telegraphic Agency.

L’intrigue centrale de la série, à savoir si Noah peut épouser une non-juive tout en poursuivant sa vocation de rabbin, est également réaliste, a déclaré Leder. Si certains rabbins des courants libéraux épousent des non-juifs, il est plus fréquent que leurs partenaires finissent par se convertir. La loi juive traditionnelle, connue sous le nom de halakha, interdit le mariage entre juifs et non-juifs.

Et pourtant, « Nobody Wants This » sort à une époque où les institutions juives américaines acceptent de plus en plus de rabbins en couple mixtes. L’Hebrew Union College (HUC), le séminaire rabbinique du mouvement réformé, a annoncé en juin qu’il renonçait à interdire les relations interconfessionnelles aux étudiants en rabbinat. Le mouvement réformé est de loin la mouvance la plus importante aux États-Unis, et quatre membres sur dix sont mariés à des non-Juifs. Les rabbins réformés n’ont jamais eu l’interdiction de se marier avec des personnes d’autres religions.

Les jeunes mariés Marilyn Monroe, à droite, et Arthur Miller, après leur mariage civil à White Plains, New York, le 29 juin 1956. (Crédit : AP Photo)

La décision de l’HUC fait suite à des changements similaires au sein du Reconstructionist Rabbinical College et du Hebrew College, un établissement pluraliste. Les deux séminaires du mouvement massorti continuent d’interdire les relations interconfessionnelles, une position que le mouvement a réaffirmée cette année conformément à l’engagement de la mouvance envers la halakha, mais depuis 2018, ses rabbins sont autorisés à assister à des mariages interconfessionnels. (Dans « Nobody Wants This », la mouvance à laquelle appartient Noah est laissée ambiguë, mais ses pratiques suggèrent que sa synagogue est très probablement affiliée au courant réformé).

Ces institutions s’alignent à la tendance observée chez les Juifs américains, dont les mariages mixtes se sont multipliés au cours des dernières décennies, selon une enquête Pew réalisée en 2020. Les mariages interreligieux sont en augmentation dans l’ensemble des États-Unis, et les Juifs sont beaucoup moins religieux que l’ensemble des adultes américains, si l’on s’en tient aux normes conventionnelles de participation aux offices religieux et de croyance en Dieu.

Les dirigeants juifs s’inquiètent depuis longtemps de la pérennité de la communauté, considérée comme menacée par les mariages mixtes et le déclin démographique, mais la recherche sur la manière dont les familles mixtes élèvent leurs enfants a également permis d’atténuer cette inquiétude. L’enquête Pew a révélé que la plupart des parents mariés élèvent leurs enfants en leur inculquant une certaine forme d’identité juive.

La productrice exécutive Erin Foster et Adam Brody dans le rôle du rabbin Noah Roklov dans ‘Nobody Wants This’ de Netflix. (Crédit : Stefania Rosini/Netflix)

Mais cette tendance à l’acceptation ne se devine pas dans le cercle juif de Noah. S’il craint d’être rejeté par sa congrégation, il est presque aussi effrayé par le jugement de sa propre famille – principalement les femmes, et surtout sa mère Bina (interprétée par la star de Broadway Tovah Feldshuh, qui a également interprété une mère juive dans « Crazy Ex-Girlfriend »). Bina réconforte celle qui vient de devenir l’ex-petite amie juive de Noah lorsqu’elle lui dit : « Tout le monde sait que les shiksas ne servent qu’à s’entraîner ».

Bina est autoritaire, exigeante et tente d’embrasser son fils sur la bouche. Esther (Jackie Tohn), la belle-sœur de Noah, est tout aussi inflexible : elle exerce une forme de domination sur son mari Sasha (Timothy Simons) et établit un contraste saisissant avec Joanne, qu’elle appelle « la salope n°1 » (Morgan, la sœur de Joanne, interprétée par Justine Lupe, est « la salope n° 2 »). La seule femme juive qui accepte immédiatement Joanne est une rabbin qu’elle a brièvement rencontrée dans l’ancien camp de vacances de Noah et qui, comme par hasard, est également blonde.

Les stéréotypes sur les femmes juives peuvent parfois tourner à la comédie, car ils sont nécessaires au contraste comique de la série entre la shiksa amusante, franche et sexuellement épanouie, et les femmes juives sévères et retenues qui la considèrent comme une menace. Mais Leder a expliqué que si le trait a été grossi pour les besoins de la comédie, les femmes juives, elles, étaient de la partie.

« Fondamentalement, ces personnages sont basés sur des personnes réelles », a déclaré Leder. « Vous savez, il y a cette vieille blague sur les Juifs… ‘Les Juifs sont comme tout le monde, mais en mieux.’ C’est un peu ça la télévision : c’est réel, mais en mieux. »

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