Les terroristes de Dolev auraient été arrêtés, selon Liberman et Shaked
Selon les ex-ministres, les terroristes sont en détention ; le Shin Bet affirme que l'enquête est toujours en cours. De multiples arrestations auraient eu lieu
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.

Deux éminents politiciens ont déclaré lundi que les forces de sécurité avaient appréhendé les terroristes responsables de l’attentat à la bombe meurtrier commis vendredi en Cisjordanie. Un communiqué des services du Shin Bet, rendu public dans la foulée, a démenti l’information.
Israël n’a cessé de rechercher depuis vendredi les coupables de l’explosion qui a tué une adolescente de 17 ans et grièvement blessé son père et son frère.
C’est l’ancien ministre de la Défense Avigdor Liberman qui a publié l’information sur Twitter avant de supprimer sa publication, qui contrevenait à un embargo décidé par le tribunal sur l’avancée du dossier.
« Félicitations aux forces de sécurité et aux soldats de l’armée qui ont attrapé les vils terroristes qui ont assassiné Rina Shnerb – que sa mémoire sa bénie – et blessé son père, le rabbin Eitan, et son frère Dvir », avait-il écrit.
Une porte-parole de Liberman a endossé ultérieurement la responsabilité de ce cafouillage, confiant devant les caméras de la Treizième chaîne qu’elle avait eu une information incorrecte portant sur une autorisation qui aurait été donnée par le censeur de publier la nouvelle.

La cheffe du parti Yamina et ex-ministre de la Justice Ayelet Shaked a également tweeté que « nous avons appris la capture des meurtriers au moment où je me trouvais avec [la mère de Rina] Shira Shnerb et sa famille. »
Initiative rare, le Shin Bet a contredit les affirmations des ex-ministres, disant que les recherches étaient toujours en cours.
« Les déclarations concernant la capture des terroristes responsables de l’attentat de Dolev ne reflètent pas l’opinion du Shin Bet, qui dirige l’enquête, pas plus que nos services ne les ont approuvées », a fait savoir l’agence de sécurité.
« L’enquête consacrée à l’attentat terroriste suit son cours et il faut attendre sa conclusion, ainsi que les communiqués officiels et certifiés qui seront consacrés à ses résultats », a ajouté le Shin Bet.
Une experte en médias et politique a aussi fustigé lundi les politiciens israéliens qui se sont empressés de féliciter les services de sécurité qui auraient attrapé les terroristes à l’origine de l’attentat à la bombe de vendredi, en Cisjordanie, qui a coûté la vie à une jeune fille.
Le docteur Tehilla Schwartz Altshuler, experte en médias et en droit à l’Institut israélien de la démocratie et à l’université Hébraïque estime que cette attitude équivaut à une violation des lois de la censure militaire, dans le seul but de marquer des points en politique.
« Il est monnaie courante, lors des élections israéliennes, d’assister à des violations de la censure. C’était vrai dans le passé, et ça reste vrai aujourd’hui », a-t-elle dit.
« Profiter de l’immunité pour enfreindre la censure pourrait être justifier s’il était question de dévoiler des manquements au sein des services de sécurité, mais pas [pour que les politiciens] se fassent mousser en période électorale », a-t-elle regretté.

A environ 10 heures, dans la matinée de vendredi, le dispositif explosif a été actionné aux abords d’une source naturelle connue sous le nom d’Ein Bubin, à proximité de l’implantation de Dolev, au nord de Ramallah, alors que les trois membres de la famille Shnerb, originaires de Lod, dans le centre du pays, s’y promenaient.
La mort de Rina Shnerb avait été prononcée sur les lieux de l’explosion. Son père, Eitan, un rabbin de Lod, et son frère Dvir, âgé de 19 ans, avaient été pris en charge par un hélicoptère militaire et amenés dans un hôpital de Jérusalem, avec de graves blessures.
Leur état s’est amélioré pendant le week-end et ils devraient quitter bientôt l’unité des soins intensifs, a expliqué dimanche un médecin aux médias.
Les sapeurs-pompiers ont déterminé que la bombe – un engin artisanal – avait été installée plus tôt sur le site de l’explosion et qu’elle avait été actionnée à distance quand la famille s’était approchée.
L’armée israélienne, les services de sécurité du Shin Bet et la police israélienne ont depuis lancé une chasse à l’homme pour retrouver les coupables en établissant des barrages routiers, en collectant les images filmées par les caméras de surveillance et en plaçant d’éventuels suspects en détention.

Les médias palestiniens ont fait savoir que de nombreuses personnes avaient été arrêtées dans le secteur de Ramallah lundi matin, aux premières heures de l’aube, dont deux frères — Aysar et Talat Marouf — originaires du village d’Ein Qiniya, à proximité de Dolev. Un troisième membre de la fratrie, un homme lui aussi, aurait été appréhendé vendredi après l’attaque dans le cadre de la chasse à l’homme.
Dimanche, l’armée a saisi une voiture correspondant à la description faite d’un véhicule qui avait fui pendant l’attentat.
Les funérailles de Rina Shnerb ont eu lieu dans sa ville natale de Lod, vendredi après-midi. Ses amis ont rendu hommage à une « jeune fille heureuse et douce, plaisante, chaleureuse, avec une énergie positive ».

Les officiels militaires israéliens ont mis en garde, ces dernières semaines, contre une hausse des activités terroristes et de la violence en Cisjordanie et dans la bande de Gaza en amont des élections israéliennes prévues le mois prochain.
Le vendredi précédent, un terroriste palestinien avait projeté son véhicule en direction de deux adolescents, deux frères, blessant grièvement l’un d’entre eux, aux abords de l’implantation d’Elazar, dans le centre de la Cisjordanie et au sud de Jérusalem.
Le véhicule s’était retourné après l’attentat et, lorsque le terroriste avait tenté d’en sortir, il avait reçu une balle mortelle tirée par un agent de police hors-service qui conduisait derrière lui.
Une semaine encore auparavant, un étudiant en séminaire religieux, Dvir Sorek, a été retrouvé poignardé à mort aux abords de l’implantation de Migdal Oz. Les forces israéliennes de sécurité ont alors traqué les tueurs présumés pendant environ 48 heures, arrêtant finalement deux cousins palestiniens, Nasir Asafra, 24 ans et Qassem Asafra, âgé de 30 ans, originaires du village de Beit Kahil dans le sud de la Cisjordanie.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.