Lettres de menaces à Bennett : Une sympathisante de Netanyahu suspectée
Âgée de 65 ans et originaire d’Ashkelon, la militante Ilana Sporta Hania a été interpelée cette semaine ; elle est soupçonnée d'être l'auteure des courriers contenant des balles
L’identité de la personne soupçonnée d’avoir envoyé des lettres de menaces accompagnées de balles au Premier ministre Naftali Bennett et à sa famille a été révélée jeudi. Il s’agit d’Ilana Sporta Hania, 65 ans, originaire d’Ashkelon.
Fervente partisane de l’ex-Premier ministre Benjamin Netanyahu, l’identité d’Hania a été rendue publique suite à la décision du tribunal de lever son anonymat. Soupçonnée d’avoir envoyé deux lettres contenant des balles, à la femme et au fils de Bennett, assorties de menaces si le Premier ministre ne démissionnait pas, elle a été interpelée lundi et placée en détention provisoire le lendemain.
Quelques informations concernant l’activisme d’Hania contre le gouvernement actuel et en faveur du Likud ont été rendues publiques jeudi. Elle a déjà fait l’objet d’une enquête, par le passé, pour avoir menacé des politiciens avec lesquels elle était en désaccord. En septembre dernier, Hania avait été filmée en train d’invectiver le député de Tikva Hadasha, Bennie Begin – un ancien membre du Likud –, lui conseillant d’aller « se noyer dans l’océan ».
La police a déclaré, au moment de l’arrestation, qu’Hania était soupçonnée de menaces d’extorsion, port ou transport d’armes, menace de terrorisme et complot en vue de commettre un crime. Ordonnant son maintien en garde à vue, le juge Erez Melamed a déclaré que les documents d’enquête démontraient « un soupçon raisonnable du chef d’inculpation de menaces ».
La police a déclaré au tribunal qu’Hania avait, par le passé, traité le Premier ministre de « meurtrier », « traître » et « escroc » sur les réseaux sociaux. Sur sa page Facebook – vierge de publications depuis dimanche soir – Hania insulte Bennett et le ministre de la Justice Gideon Saar de « traîtres sous stéroïdes », appelant à l’arrestation du Premier ministre. Elle affirme également que le gouvernement est illégitime et que le parquet est une organisation criminelle.
Elle a écrit que le ministre des Affaires étrangères, Yair Lapid,
« comptait plus de kilomètres qu’une boîte noire – mais quand ne restera-t-il que la boîte noire ? », et que le ministre de la Sécurité publique, Omer Barlev, devrait « boire l’eau du Kishon », la rivière polluée qui a empoisonné certains soldats. Elle a également publié un message affirmant que la ministre des Transports, Merav Michaeli, portait des bottes comme celles que « les nazis portaient dans les camps de concentration ».
Posted by אילנה חניה on Monday, April 25, 2022
L’image de profil d’Hania sur Facebook et Instagram est une photo d’elle avec le député de Yamina, Amichai Chikli, qui a refusé de rejoindre la coalition gouvernementale, demeurant dans l’opposition.
Elle a affirmé lors d’une audience, cette semaine, avoir été contrainte aux aveux sous la menace d’un enquêteur, laissant entendre que son mari et ses enfants seraient, sinon, arrêtés. La police a démenti.
La police a indiqué, au moment de l’interpellation, que les deux lettres contenaient des « menaces de mort précises » contre les Bennett. Les responsables des services de sécurité pensent que l’auteur des lettres avait « recueilli des informations » sur la famille.
La première lettre de menace, destinée à Bennett et son épouse Gilat, a été envoyée, avec une balle, à une adresse proche de la demeure du Premier ministre, là où se trouve le bureau de Gilat. Deux jours plus tard, une lettre adressée au fils de Bennett, Yoni, 15 ans, parvenait au domicile familial du Premier ministre à Raanana. Cette lettre contenait également une balle de revolver.
Les deux lettres font état d’une menace directe à l’encontre de Bennett, lui conseillant de se démettre de ses fonctions pour éviter que « du mal » soit fait à sa famille.
Bennett a déclaré à l’époque des faits que les différends politiques ne devraient pas se transformer en « violence, intimidation ou menaces de mort ».
« Je suis le Premier ministre et une personnalité politique, mais je suis aussi un mari et un père, et c’est mon devoir de protéger ma femme et mes enfants », avait-il écrit sur Facebook.
Il a invité « tout le monde, de tous les partis politiques, et en particulier les personnes actives sur les réseaux sociaux », à « apaiser le discours politique ».
La police a l’habitude d’enquêter sur des menaces proférées contre le Premier ministre, généralement sur les réseaux sociaux.