Levy-Abekasis fustige le parti de Gantz dans un enregistrement
Lors d'une conférence à huis-clos, la cheffe de la formation Gesher a estimé que son fils de 12 ans était capable d'écrire un meilleur programme que celui du parti de Gantz
La députée Orly Levy-Abekasis a été enregistrée en train d’éreinter le parti Hossen LeYisrael de Benny Gantz, semblant exclure l’option d’une union – pourtant souvent annoncée – avec l’ancien chef d’Etat-major en amont des élections du 9 avril.
Levy-Abekasis qui, en 2016, avait quitté la formation Yisrael Beytenu d’Avigdor Liberman mais qui avait conservé son siège à la Knesset en tant qu’indépendante, a maintenant fondé le parti Gesher.
Considérée pendant longtemps comme une étoile montante à l’aube du prochain scrutin qui désignera la constitution du nouveau parlement israélien, elle a chuté dans les récents sondages, tombant, dans certains d’entre eux en-dessous du seuil électoral actuellement fixé à 3,25 % des suffrages.
Gantz et Levy se seraient intéressés à fusionner leurs forces mais, dans un enregistrement issu d’une conférence à huis-clos qui a été diffusé jeudi par la Douzième chaîne, la politicienne déclare que le programme du parti de Gantz a été si médiocrement écrit que son fils, lorsqu’il avait douze ans, aurait pu mieux faire.
« Je suis allé voir le programme du parti : il consiste en une ligne et demie. Mon fils pouvait mieux s’exprimer que ça quand il était en sixième », a-t-elle dit. « Ce n’est pas respectueux à l’égard dur public que d’écrire un tel programme de cette manière ».
Levy-Abekasis reconnaît également qu’elle a reçu des offres de la part de différents partis politique, depuis les travaillistes, à gauche, jusq’au mouvement HaYamin HaHadash de Naftali Bennett et d’Ayelet Shaked – en passant par Yisrael Beytenu, la formation qu’elle a quitté.
« Je ne veux pas entrer dans cette hypocrisie », dit-elle aux participants. Elle accuse également dans l’enregistrement les autres partis de ne se préoccuper que de sécurité et du nom du futur ministre de la Défense en négligeant les questions sociales.
« On me demande pourquoi je refuse l’union – c’est là la raison. Je veux que ces problématiques se trouvent au centre de mon parti, pas sur un agenda en marge d’une formation plus importante », explique-t-elle.
Levy-Abekasis a également attaqué le ministre des Finances Moshe Kahlon — lui aussi en difficulté dans les sondages – pour avoir reporté au lendemain des élections, et non annulé la hausse prévue du prix de l’électricité et des produits laitiers .
Elle n’épargne pas non plus le Premier ministre Benjamin Netanyahu, affirmant qu’il « ne peut pas continuer » à diriger le pays en raison des affaires de corruption dans lesquelles il est impliqué.
« Je ne souhaite pas que nous devenions son terrain de jeu expérimental », ajoute-t-elle.
Levy-Abekasis était entrée il y a neuf ans à la Knesset en tant que membre du parti Yisrael Beytenu, de l’ex-ministre de la Défense belliciste Liberman. Elle avait quitté la formation au mois de mai 2016 après son entrée à la coalition au pouvoir, déplorant qu’il ait abandonné son programme social. Elle siège depuis dans l’opposition, en tant qu’indépendante.
Elle s’est fait un nom grâce à son militantisme en faveur des enfants, des personnes âgées et des plus défavorisés. Elle n’a pas encore fait savoir qui d’autre qu’elle représenterait son parti.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.