L’histoire judéo-marocaine sera enseignée dans les écoles du Maroc
La démarche visera notamment à promouvoir les valeurs de tolérance et de coexistence au sein de la jeune génération
L’histoire et la culture judéo-marocaine seront enseignées aux jeunes Marocains et inscrites dans les manuels éducatifs, a rapporté ces derniers jours la presse marocaine.
La démarche visera ainsi notamment à promouvoir les valeurs de tolérance et de coexistence au sein de la jeune génération.
Saaid Amzazi, ministre de l’Education nationale marocain, a signé en ce sens une convention de partenariat avec le Centre de Recherche et d’Etude sur le droit hébraïque au Maroc et l’Association Essaouira-Mogador.
La convention a été signée au « Bayt-Addakira », la Maison de la mémoire d’Essaouira, consacrée à la « coexistence sereine » des communautés juives et musulmanes dans la ville, et qui « témoigne d’une période où islam et judaïsme ont eu une proximité, une complicité et une intimité exceptionnelles », selon André Azoulay, conseiller du roi Mohammed VI, à l’origine du projet mémoriel de « Bayt Addakira ».
Présente depuis l’Antiquité, la communauté juive marocaine a crû au cours des siècles, avec notamment l’arrivée de ceux que les rois catholiques avaient expulsés d’Espagne à partir de 1492.
Dans les années 1940, ils étaient environ 250 000, soit 10 % de la population. Mais beaucoup sont partis après la fondation d’Israël en 1948. Aujourd’hui, la communauté juive marocaine compte entre 2 500 et 3 000 personnes et reste la plus importante d’Afrique du Nord.
Les autorités marocaines mettent souvent en exergue cet héritage judéo-marocain, avec différents programmes de réhabilitation de cimetières, de synagogues et de quartiers historiques juifs. Deux musées sont consacrés à la communauté, à Casablanca et Fès.
Si ce pays de 35 millions d’habitants n’entretient officiellement aucune relation avec Israël, des milliers de Juifs d’origine marocaine viennent chaque année – y compris en provenance de l’Etat hébreu – retrouver la terre de leurs ancêtres ou célébrer des fêtes religieuses.
Le Maroc a une position encore plus particulière puisque le préambule de sa constitution évoque son « affluent hébraïque », que des juifs marocains ont occupé des postes de ministres, et que Mohammed VI, comme son père avant lui, en compte un parmi ses conseillers – André Azoulay. C’est sous l’impulsion royale qu’ont été menés ces dernières années des programmes de rénovation des cimetières juifs et des quartiers urbains où vivait autrefois cette communauté qui comptait 200 000 à 300 000 membres avant les vagues de départ liées à la création de l’Etat hébreu en 1948 puis à l’indépendance du pays en 1956.