Liberman favorable à la peine de mort pour les terroristes
"Israël renforce constamment leur espoir", a déploré le ministre à propos de la libération des terroristes emprisonnés
Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Avigdor Liberman a appelé mardi à la peine de mort pour les terroristes, critiquant sévèrement les gouvernements israéliens précédents d’avoir accepté de libérer des milliers de prisonniers dits « sécuritaires ».
« Nous devons faire savoir que nous changeons de direction. Plus d’accords [pour libérer les prisonniers], mais plutôt l’inverse : La première loi que nous allons proposer à la prochaine Knesset sera la peine de mort pour les terroristes. Nous ne devons pas leur donner d’espoir », a-t-il déclaré lors d’une conférence à Tel-Aviv.
Étant donné que la peine de mort existe aux États-Unis et que la Jordanie et l’Egypte ont bombardé des objectifs de l’État islamique en réponse à l’assassinat de leurs citoyens respectifs, Israël n’a, d’après le ministre des Affaires étrangères, pas d’autre choix que de commencer à exécuter les terroristes. « Autrement, nous invitons à plus de terreur et encore plus de terreur. »
Liberman a déclaré que le terrorisme mondial est actuellement le principal défi et qu’Israël en particulier devait modifier radicalement la façon dont il traite les terroristes.
« Nous avons créé l’espoir pour les organisations terroristes, pour tous les terroristes qui luttent contre Israël. Au lieu de construire un mur de fer et de leur dire qu’ils n’ont aucune chance [parce que] nous allons nous battre, nous ne faisons que créer et renforcer leur espoir », a-t-il dit.
« Nous libérons à maintes reprises des groupes de terroristes, et chacun d’eux a de l’espoir. Ils n’ont pas peur; ils pensent qu’au bout du compte nous nous rendrons », a ajouté Liberman.
« Nous avons libéré des milliers de terroristes au cours des dernières décennies, des terroristes responsables des attentats les plus horribles. C’est tout simplement un mauvais message. Il encourage le terrorisme et crée plus de terroristes. »
En théorie, la peine capitale existe en Israël (pour les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, de génocide, de trahison et les crimes contre le peuple juif), mais elle n’a pas été appliquée depuis l’exécution d’Adolf Eichman en 1962.
Des hommes politiques de droite ont apporté leur soutien de principe à la peine de mort pour les terroristes, mais une loi qui établirait un peine minimale pour un crime qui est vaguement défini comme « terroriste » serait probablement rejetée par la Cour suprême.
Liberman, qui s’exprimait lors de la conférence annuelle de l’Institut d’Etudes de Sécurité Nationale (INSS), a critiqué la conduite du gouvernement sortant – dont il est membre – lors de l’opération Bordure protectrice de l’été dernier à Gaza, arguant que les résultats ambigus de la guerre invitaient de futures attaques depuis l’enclave palestinienne.
Il est clair qu’au moins un round de plus de violences avec le Hamas à Gaza est inévitable, a-t-il déploré, en disant qu’Israël doit s’efforcer d’atteindre une « victoire décisive » dans chaque campagne militaire. Sinon, a-t-il ajouté, « nous allons tout simplement perdre beaucoup de temps ».
Liberman a salué la volonté de la communauté internationale pour combattre l’État islamique, faisant l’éloge du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et du roi Abdallah II de Jordanie pour avoir lancé des frappes aériennes sur le groupe terroriste, et du président américain Barack Obama pour avoir demandé l’autorisation de lancer une opération terrestre contre elle .
Il a affirmé que les terroristes d’aujourd’hui sont semblables aux nazis en cela qu’ils sanctifient la mort comme une valeur suprême et qu’ils sont intéressés par le martyre et le meurtre d’autant d’innocents que possible.
« C’est l’essence de la terreur moderne. Ils vivent pour mourir et ne sont pas des acteurs rationnels », a déclaré Liberman.
« Le régime nazi n’était pas non plus rationnel ; il était guidé par diverses idéologies folles. Ils étaient prêts à combattre le monde entier. Aujourd’hui, nous sommes confrontés au même principe dans une version différente. »