Liberman : Israël n’arrêtera pas l’AP si elle choisit la dissolution
Jérusalem ne s'attend pas à ce que le parti de Naftali Bennett quitte la coalition gouvernementale
Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Israël n’interférera pas avec Ramallah si elle choisit de démanteler l’Autorité palestinienne, a déclaré le ministre des Affaires étrangères Avigdor Liberman mardi, face aux menaces brandies par les Palestiniens – sur lesquelles ils sont revenus peu après.
Liberman a déclaré qu’Israël était prêt à continuer à négocier un accord de paix sur le statut final, mais a condamné l’AP pour avoir annoncé de nouvelles demandes et proféré d’autres menaces.
« C’est leur affaire; nous n’avons pas l’intention de nous y impliquer, d’aucune manière », a déclaré Liberman lors d’une conférence de presse au ministère des Affaires étrangères à Jérusalem, lorsqu’il a été interrogé sur les menaces de dissolution de l’AP en cas d’échec des négociations de paix.
« Ce sont des adultes, et quoi qu’ils décident – nous sommes prêts à tous les scénarios. Nous sommes également prêts pour les négociations. Nous sommes prêts à négocier à Jérusalem, à Ramallah, à New York, Londres ou Vienne. Mais nous avons besoin de bonne volonté de la part de l’autre partie. Il n’est pas possible de lancer de nouvelles menaces chaque jour qui passe – ce n’est pas de cette façon qu’on négocie. Par conséquent, nous sommes ouverts à toutes évolutions, à toutes les options, et dont beaucoup dépendent de l’autre côté. »
Saeb Erekat, négociateur en chef des pourparlers, a démenti mardi les propos relatifs à un démantèlement de l’AP, rapportés plus tôt cette semaine par le quotidien israélien Yedioth Aharonoth.
Liberman mardi a également dissipé les craintes d’une crise imminente au sein de la coalition. Il a par conséquent évoqué les élections qui pourraient découler de la démission de Habayit Hayehudi, au cas où Israël déciderait de libérer plus de prisonniers palestiniens pour prolonger les pourparlers de paix au-delà de leur date limite du 29 avril.
Le président du parti, ministre de l’Economie Naftali Bennett, a en effet menacé de quitter la coalition si Jérusalem allait au devant d’une libération des prisonniers palestiniens.
« Il n’y a absolument aucun risque que Habayit Hayehudi quitte la coalition », a déclaré Liberman.
« Je suis sûr à ce sujet. Et il n’est pas nécessaire de créer une connexion entre les déclarations à la réalité sur le terrain. Je ne voudrais pas prendre ces menaces de notre ami Naftali Bennett, de quitter la coalition trop au sérieux. »
S’adressant aux journalistes lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre autrichien des Affaires étrangères Sebastian Kurz, actuellement en visite en Israël, Liberman a réitéré ses critiques contre la politique étrangère de l’Union européenne, incarnée par Catherine Ashton, qui la semaine dernière a condamné la décision israélienne de déclarer une zone proche du bloc Etzion au sud de Bethléem comme terres de l’État et d’avoir approuver une nouvelle colonie juive dans la ville sud de Hébron, selon un communiqué de presse de son bureau.
Vendredi, Liberman avait raillé Ashton pour avoir critiqué Israël sur ces questions alors qu’elle semble négliger les atrocités commises dans d’autres endroits à travers le Moyen Orient.
Le même jour où Ashton a condamné Israël, « 874 personnes ont été […] tuées dans des actes terroristes tout autour de nous », a déclaré Liberman.
« Mais elle a condamné l’achat d’une maison à Hébron. Je pense que c’est vraiment une façon très déséquilibrée d’aborder le problème du Moyen Orient … Nous nous attendons à une plus grande compréhension et à un plus grand soutien [pour] la seule petite démocratie dans cet immense océan de terreur et de sang. »