Israël en guerre - Jour 366

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Liberman : Kerem Shalom rouvrira mardi si le calme se maintient

Le ministre de la Défense a précisé que l'Etat juif tolérera "zéro ballon incendiaire, zéro roquette ou coups de feu" après la mort d'un soldat tué par un sniper du Hamas

Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.

Le ministre de la Défense Avigdor Liberman visite le poste-frontière de Kerem Shalom, le 22 juillet 2018 (Crédit : Ariel Hermoni/ministère de la Défense)
Le ministre de la Défense Avigdor Liberman visite le poste-frontière de Kerem Shalom, le 22 juillet 2018 (Crédit : Ariel Hermoni/ministère de la Défense)

Le ministre israélien de la Défense Avigdor Liberman a annoncé dimanche la réouverture mardi du seul point de passage de marchandises entre Israël et la bande de Gaza, à condition qu’un calme total règne au cours des deux prochains jours.

« Hier a été sans doute la journée la plus calme depuis le 30 mars », a expliqué Liberman. « Si aujourd’hui et demain la situation qui prévalait hier (samedi) reste inchangée, nous permettrons mardi au terminal de Kerem Shalom de reprendre son activité normale et nous réélargirons également la zone de pêche à ce qu’elle était auparavant ».

Le ministre de la Défense a fait cette déclaration alors qu’il se trouvait au poste-frontière de Kerem Shalom, seul point de transit des produits commerciaux à l’entrée et à la sortie de la bande de Gaza, qui a été fermé depuis le 9 juillet sauf au passage de produits alimentaires, de médicaments et occasionnellement de carburant.

Liberman a souligné qu’un retour au calme impliquait également la nécessité de mettre un terme à des mois de lancement vers le territoire israélien de cerfs-volants et de ballons transportant des bombes artisanales visant à anéantir les terres agricoles israéliennes.

Ces dernières semaines, les autorités israéliennes ont fait état d’une vingtaine d’incendies par jour et de près 3 000 hectares brûlés depuis le 30 mars.

Selon le journal Haaretz, ce plan d’incitations économiques a été proposé par le chef d’Etat-major de l’armée israélienne, qui avait également le premier recommandé la fermeture de Kerem Shalom.

Aviv Levi (Crédit : armée israélienne)

« Les résidents de la bande de Gaza doivent comprendre que tant qu’il y aura des ballons incendiaires et des feux chez nous, leurs vies ne pourront pas revenir à la normale et à la routine », a ajouté Liberman.

Le ministre de la Défense s’est rendu sur le site accompagné du directeur-général du ministère de la Défense, le général de division Udi Adam, et du responsable des liaisons militaires avec les Palestiniens (COGAT), le général de division Kamil Abu Rokon.

« La clé de tout cela est le calme, zéro ballon incendiaire, zéro affrontement à la clôture de sécurité et zéro roquette ou, Dieu nous en préserve, zéro coup de feu », a dit Liberman.

Le ministre de la Défense Avigdor Liberman visite le poste-frontière de Kerem Shalom, le 22 juillet 2018 (Crédit : Ariel Hermoni/Defense Ministry)

« J’espère qu’il y aura deux jours de calme devant nous », a-t-il poursuivi.

Le ministre de la Défense a précisé que dans l’intervalle, les produits alimentaires et les médicaments continueront à entrer dans l’enclave côtière via Kerem Shalom.

« Actuellement, ce sont approximativement 140 à 143 camions qui pénètrent, par jour, dans la bande de Gaza en moyenne. Au pic des activités du poste-frontière, environ 1 000 à 1 100 camions le traversaient quotidiennement. C’est là la différence, et tout le monde, de l’autre côté, devrait faire ces calculs », a dit Liberman.

Vendredi soir, un sniper palestinien a tué un soldat israélien, le sergent d’infanterie Aviv Levi, 21 ans, le long de la clôture de sécurité qui entoure l’enclave côtière – le premier mort israélien depuis la guerre de 2014.

En réponse, l’armée israélienne a lancé des raids contre des douzaines de cibles du Hamas dans la bande de Gaza. Quatre personnes, dont trois hommes du Hamas, ont été tuées côté palestinien lors de ces frappes.

Aviv Levi (Crédit : armée israélienne)

Un cessez-le-feu a été trouvé quelques heures plus tard, un grand nombre d’observateurs israéliens affirmant que la rapidité avec laquelle l’accord a été accepté et l’absence de représailles significatives de la part du Hamas est le signe que le groupe terroriste à la tête de l’enclave côtière n’est pas intéressé par une guerre ouverte avec l’Etat juif.

Ce nouveau plan annoncé par Liberman semble ancrer cette trêve décidée à l’issue de cette nouvelle flambée de violences.

Depuis son adoption, aucune roquette palestinienne n’a été tirée samedi vers le territoire israélien et seul un cerf-volant incendiaire a été lancé vers le sud d’Israël.

Dimanche matin, le chef d’Etat-major Gadi Eizenkot s’est rendu à l’endroit où Levi a été tué.

Le chef d’Etat major Gadi Eisenkot, à droite, se rend sur les lieux de la mort du sergent Aviv Levi, qui a été pris pour cible par un sniper palestinien le long de la frontière avec Gaza, le 22 juillet 2018 (Crédit : Armée israélienne)

« Le chef d’Etat-major a salué les actions des commandants au cours des derniers mois dans leur gestion des défis sécuritaires et des activités terroristes du Hamas », a fait savoir l’armée dans un communiqué.

Après les frappes aériennes de vendredi, le Hamas a paru penser que l’Etat juif était prêt à entrer en guerre pour mettre un terme à la vague de cerfs-volants et de ballons incendiaires depuis Gaza, ainsi qu’aux manifestations violentes récurrentes sur la frontière. Le groupe terroriste estime qu’un tel conflit – le quatrième en quatre ans – pourrait signifier la fin de sa gouvernance à Gaza, ont déclaré de hauts-responsables du secteur de la Défense au quotidien Haaretz.

Le siège d’un bataillon du Hamas à Gaza City qui a été détruit par Israël lors d’une frappe de représailles après la mort d’un soldat israélien le long de la frontière avec Gaza, le 20 juillet 2018 (Crédit : Armée israélienne)

Un haut-responsable diplomatique israélien a expliqué aux médias en hébreu que le Hamas a juré de mettre un terme aux attaques incendiaires. Mais des sources proches du Hamas citées par le radio israélienne, dans l’après-midi de samedi, ont démenti cette information.

Samedi a été toutefois la journée où il y a eu le moins de cerfs-volants et de ballons incendiaires envoyés vers l’Etat juif depuis des semaines.

La bande de Gaza est soumise à un blocus israélien et égyptien qui, selon les deux pays, vise à empêcher le groupe terroriste du Hamas de faire entrer clandestinement des armes au sein de l’enclave côtière.

Le ministre de la Défense Avigdor Liberman visite le poste-frontière de Kerem Shalom, le 22 juillet 2018 (Crédit : Ariel Hermoni/ministère de la Défense)

L’escalade des violences, ce week-end, a retenu l’attention à l’international. Le secrétaire-général des Nations unies Antonio Guterres a appelé le Hamas dans la journée de samedi à mettre un terme aux attaques incendiaires transfrontalières pour éviter « un autre conflit dévastateur » à Gaza.

Des proches palestiniens réagissent à leur arrivée à la morgue de l’hôpital al-Shifa de Gaza City où a éyé amenée la dépouille de Mohammed Badwan qui a été tué par les forces israéliennes durant les manifestations le long de la frontière, à l’est de la ville (Crédit : AFP PHOTO / ANAS BABA)

« Je suis excessivement inquiet face à l’escalade dangereuse des violences à Gaza et dans le sud d’Israël », a indiqué Guterres dans un communiqué. « Il est impératif que toutes les parties fassent très rapidement marche arrière pour éviter de tomber dans le gouffre d’un autre conflit dévastateur ».

« J’appelle le Hamas et les autres militants palestiniens à mettre un terme au lancement de roquettes, de dispositifs incendiaires et autres provocations » le long de la frontière séparant l’Etat juif et Gaza, a ajouté Guterres, qui a noté qu’Israël « doit faire preuve de retenue pour éviter d’attiser davantage la situation ».

Il a encouragé toutes les parties à travailler avec l’ONU pour trouver une solution pacifique à la crise, disant qu’elle mettait des vies en péril des deux côtés tout en aggravant la « catastrophe humanitaire » à Gaza.

Israël a pour sa part statué n’être pas intéressé par une autre guerre contre le Hamas, avertissant toutefois que le pays ne tolérera plus la campagne de lancement de dispositifs incendiaires sur le territoire de l’Etat juif.

Le coordinateur de l’ONU pour les affaires humanitaires dans les territoires palestiniens, Jamie McGoldrick, a tiré la sonnette d’alarme dimanche.

« Avec des coupures d’électricité qui durent près de 20 heures par jour, si les livraisons de fioul ne reprennent pas immédiatement, la vie des gens sera en danger. Les risques sont très grands, notamment pour les patients souffrant de problèmes cardiaques, sous dialyse ou les nouveaux-nés », a-t-il souligné.

L’AFP a contribué à cet article.

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