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L’identité d’un Français détenu en Iran dévoilé par ses parents

Décrit comme "un grand voyageur", Louis Arnaud, consultant dans le secteur bancaire, détenu à la prison d'Evin, à Téhéran, "est un simple citoyen du monde", écrivent-ils

Illustration : La prison d'Evin en Iran. (Crédit : CC BY-SA 2.0 Ehsan Iran/Wikipedia)
Illustration : La prison d'Evin en Iran. (Crédit : CC BY-SA 2.0 Ehsan Iran/Wikipedia)

Parmi les sept Français détenus en Iran figure Louis Arnaud, 35 ans, arrêté le 28 septembre alors qu’il visitait le pays, ont révélé jeudi à l’AFP ses parents, soulignant que celui-ci n’est « ni comploteur, ni espion, ni malfaiteur ».

Décrit comme « un grand voyageur », Louis Arnaud, consultant dans le secteur bancaire, « est un simple citoyen du monde, qui souhaite le parcourir pour mieux le connaître et le comprendre », écrivent Jean-Michel et Sylvie Arnaud dans un communiqué. 

Ils racontent que celui-ci avait repris les voyages après la pandémie de COVID-19 le 19 juillet 2022 « en vue de faire un tour du monde ».

« Parti de Paris, il a traversé l’Italie, la Grèce, la Turquie, la Géorgie et l’Arménie pour arriver en Iran le 2 septembre 2022 » avant son « arrestation arbitraire le 28 septembre à Téhéran », ont-ils détaillé.

Louis Arnaud est détenu depuis cette date dans la prison d’Evin (Téhéran). Selon ses parents, il « n’a pris part à aucune manifestation, ni exprimé d’idées hostiles à l’Iran, à son gouvernement ou à l’islam » qui auraient pu motiver une arrestation.  

Ils déplorent également n’avoir eu que « deux brèves conversations téléphoniques » en octobre. Et leur fils n’a pu recevoir qu’une seule visite de l’ambassadeur français à Téhéran le 11 décembre. « Nous sommes donc sans nouvelles depuis bientôt sept semaines », soulignent-ils.

Ils s’inquiètent de ses conditions de détention « très rudes et (du) manque de communication », redoutant « de très lourdes répercussions physiques et psychologiques ».

Jean-Michel et Sylvie Arnaud ont décidé de rendre public le nom de leur fils pour « alerter et mobiliser plus largement le public sur la situation » des détenus français, qualifiés « d’otages » par Paris, estimant que la politique du silence et de la discrétion « ne fonctionne pas ».

Aussi participeront-ils samedi au rassemblement pacifique organisé par les comités de soutien de Fariba Adelkhah, Benjamin Brière et Cécile Kohler, sur le parvis des Droits de l’Homme à Paris.

Parmi les autres détenus figure le franco-irlandais Bernard Phelan qui a suspendu vendredi une grève de la faim et pour la vie duquel le ministère français des Affaires étrangères s’est dit « extrêmement inquiet ».

La France est favorable à une action coordonnée au sein de l’Union européenne pour faire libérer les Européens détenus en Iran et qualifiés « d’otages d’Etat », a indiqué jeudi la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

« La France n’est pas seule malheureusement dans cette situation », a souligné Anne-Claire Legendre lors d’un point presse, expliquant que la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna avait abordé la question d’une action coordonnée lundi lors d’un conseil des Affaires étrangères à Bruxelles.

L’objectif est de « partager les différentes analyses pour travailler ensemble à trouver des réponses appropriées pour obtenir une libération immédiate » de tous les Européens emprisonnés, a expliqué Anne-Claire Legendre.

Sept ressortissants français sont actuellement détenus dans des prisons iraniennes. Ils font partie de dizaines d’Occidentaux détenus en Iran.

Leurs soutiens les décrivent comme des personnes innocentes utilisées par les Gardiens de la révolution comme levier de pression. Certains n’ont pas été jugés et n’ont pas pu s’entourer d’un avocat.

Elle a souligné que la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna avait réitéré à son homologue mercredi « l’exigence d’une libération de la totalité des otages d’État français et la cessation de cette politique d’État par l’Iran ».

Le ministère est « tout particulièrement inquiet » pour Bernard Phelan en « grande fragilité ».

Le refus d’accès aux soins est « absolument inacceptable » et Paris tient « pour responsables les autorités iraniennes de la santé » de son ressortissant.

Un rassemblement est prévu samedi à Paris pour dénoncer les conditions de détention de ces prisonniers.

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