L’Irak veut (encore) poursuivre Israël pour le bombardement d’Osirak
35 ans après le bombardement du réacteur nucléaire, l'Irak déclare qu'il demandera compensation à Israël via une résolution de l'ONU
Dov Lieber est le correspondant aux Affaires arabes du Times of Israël
Un haut-gradé de l’administration irakienne a déclaré mardi que son pays avait l’intention d’obtenir une compensation financière pour la destruction par Israël du réacteur nucléaire Osirak il y a 35 ans.
Des avions de chasse de l’armée de l’air israélienne, des F-16 et des F-15, avaient frappé le réacteur de fabrication française, situé à 16 kilomètres de Bagdad, le 7 juin 1981. L’attaque, au nom de code Opération Opéra, avait détruit le réacteur du régime hostile de Saddam Hussein : Israël craignait que celui-ci soit rapidement en capacité de produire des armes nucléaires.
Human Hamoudi, premier président-adjoint du Parlement irakien, a déclaré dans un communiqué publié par l’agence de presse irakienne Al Sumaria : « L’Irak est déterminé à attaquer Israël en justice pour le bombardement du réacteur en juin 1981, et à forcer [l’Etat hébreu] à payer une compensation financière pour l’attaque ».
Hamoudi a ajouté qu’il y avait un besoin d’attirer l’attention sur ce problème, suite au 35e anniversaire de l’opération.
L’officiel irakien a appelé les Nations unies à activer la résolution 487 du Conseil de sécurité, qui condamne l’Opération Opéra.
Hamoudi explique que la décision de l’ONU « donne à l’Irak le droit d’exiger une compensation d’Israël pour l’attaque sur le réacteur, réacteur qui devait servir au développement et à l’avancée du pays.
Dans cette résolution, adoptée le 13 novembre 1981, le Conseil de sécurité demande que « Israël, vu sa responsabilité internationale pour cet acte d’agression, paie une rapide et adéquate compensation pour les dommages matériels et les pertes humaines causées par cet acte ».
Hamoudi n’est pas le premier officiel irakien à clamer que son pays allait poursuivre Israël pour l’Opération Opéra. En 2010, le législateur irakien Mohammed Naji Mohammed avait déclaré que le Premier ministre irakien et son ministre des Affaires étrangères avaient approché les Nations unies avec une demande pour une compensation.