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L’Iran condamne un rassemblement de l’opposition en exil en France

Zarif a dénoncé la présence "d'une personne qui est le créateur d'Al-Qaïda et des Talibans et qui a joué un rôle particulièrement honteux dans l'histoire du régime saoudien dans la région"

Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif pendant une conférence de presse à l'Institut de Lausanne (à l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne), le 2 avril 2015. (Crédit : AFP/Fabrice Coffrini)
Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif pendant une conférence de presse à l'Institut de Lausanne (à l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne), le 2 avril 2015. (Crédit : AFP/Fabrice Coffrini)

L’Iran a vivement condamné mardi la tenue récente en France du rassemblement annuel du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI, opposition en exil) qualifié de « corps puant ».

Avoir accueilli ce rassemblement « d’un groupe terroriste anéanti et détesté (en Iran) et avoir donné de l’air à un corps puant est un signe de faiblesse et d’incapacité », a déclaré le porte-parole de gouvernement iranien, Mohammad Bagher Nobakht, en réponse à une question sur cette réunion en France, selon l’agence de presse officielle Irna.

« La République islamique d’Iran continuera à combattre ce groupuscule hypocrite et condamnera tout gouvernement (…) le soutenant », qu’il soit « européen ou de la région », a-t-il ajouté.

Cité par l’agence de presse Tasnim, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a déclaré que ce rassemblement du CNRI donnait lieu « chaque année à des discours d’individus de différents pays (…) qui soutiennent les terroristes ».

Il a en particulier dénoncé la présence « d’une personne qui est le créateur d’Al-Qaïda et des Talibans et qui a joué un rôle particulièrement honteux dans l’histoire du régime saoudien dans la région ».

M. Zarif, qui était interrogé alors qu’il se trouvait à Astana au Kazakhstan, n’a pas cité de nom.

Turki al-Fayçal en 2012 (Crédit : Capture d’écran YouTube)
Turki al-Fayçal en 2012 (Crédit : Capture d’écran YouTube)

Des médias iraniens ont affirmé que Turki al-Fayçal, ancien chef des services de renseigements d’Arabie saoudite – grand rival régional de l’Iran -, avait assisté au rassemblement annuel du CNRI qui a eu lieu le 9 juillet au Bourget, près de Paris.

L’Arabie Saoudite sunnite a rompu toute relation avec l’Iran chiite, après le saccage de missions diplomatiques saoudiennes par des manifestants iraniens. Mais plus globalement, les deux pays s’opposent sur les crises régionales, notamment la Syrie ou l’Irak, où Téhéran a envoyé des « conseillers » militaires.

L’opposition en exil dresse un sombre bilan de l’accord sur le nucléaire

Le CNRI, basé en France, est une coalition politique de groupes d’opposants iraniens, dont les plus connus sont les Moudjahidine du peuple (MEK), une organisation considérée comme « terroriste » par l’Union européenne jusqu’en 2008 et par les Etats-Unis jusqu’en 2012.

L’opposition iranienne en exil a dressé samedi un constat « d’échec » un an après l’accord historique sur le nucléaire iranien, estimant que le pays s’était depuis enfoncé dans la récession, coupé de ses voisins et durci en interne.

« L »économie du pays devait se remettre sur pied, mais elle est encore plus enfoncée dans la récession qu’auparavant, le système bancaire est en faillite et les entreprises ferment à foison », a déclaré la présidente du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), Maryam Radjavi.

C’est ce mouvement d’opposition qui avait révélé en 2002 l’existence d’un programme nucléaire iranien. Dans un accord signé le 14 juillet 2015, Téhéran a accepté de limiter ce programme en échange de la levée des sanctions économiques occidentales contre le pays.

Un an plus tard, « une grande partie des sanctions a été levée et les exportations de pétrole ont augmenté, mais l’argent a été englouti dans le brasier de la guerre en Syrie », a estimé Mme Radjavi.

Avec cet accord, les dirigeants « disaient vouloir améliorer leurs relations avec le monde, mais à la place ils ont intensifié leurs ingérences dans les autres pays et finalement au moins six pays voisins et de la région ont rompu leurs relations avec le régime », a-t-elle ajouté.

Enfin, en interne, Mme Radjavi a dénoncé une « farce électorale ». Malgré la progression des réformateurs aux législatives en début d’année, l’ayatollah Ali Khamenei, 76 ans, a maintenu sa « mainmise sur les deux chambres », a-t-elle estimé, en évoquant une augmentation des « exécutions » dans le pays.

« Ni la fable de la modération ni le tapage sur l’accord nucléaire n’ont pu ouvrir une voie au régime », a-t-elle conclu.

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