L’Iran salue ses mandataires impliqués dans l’attaque contre Israël
Alors que Téhéran lançait ses projectiles sur Israël, le groupe terroriste libanais, les Houthis au Yémen et les milices irakiennes se sont joints à lui dans l'attaque
Dimanche aux premières heures, les mandataires de l’Iran ont participé à la première attaque directe du pays contre Israël, en tirant des projectiles sur l’État hébreu en même temps que la République islamique lançait ses batteries de drones et de missiles.
Les médias iraniens ont décrit l’attaque contre Israël comme une opération « complexe », à laquelle ont participé ses alliés au Yémen, au Liban et en Irak.
« L’Iran n’a pas attaqué seul. Le châtiment de ce régime [Israël] lui est tombé dessus de tous les côtés », a souligné l’agence de presse Tasnim.
L’attaque, qui a débuté samedi en fin de journée, est venue concrétiser les menaces répétées de l’Iran de se venger d’Israël à la suite de l’attaque meurtrière contre le bâtiment consulaire de Téhéran à Damas, le 1er avril dernier. Une énorme salve de quelque 300 drones de combat et missiles a déclenché des sirènes d’alerte aérienne dans tout le pays tôt dimanche, alors que l’armée s’efforçait d’intercepter les projectiles iraniens.
L’opération constitue un développement critique dans la guerre secrète que se livrent depuis longtemps les ennemis régionaux. Elle s’inscrit dans le cadre de la guerre actuelle entre Israël et les terroristes palestiniens du Hamas dans la bande de Gaza, depuis laquelle les mandataires iraniens ont lancé leur attaque sur l’État hébreu en signe de solidarité avec les Palestiniens.
Le Hamas et le Jihad islamique, un autre groupe terroriste palestinien basé à Gaza, sont tous deux soutenus par l’Iran.
Le Hezbollah libanais a en effet revendiqué des dizaines de tirs de roquettes sur des positions de l’armée israélienne sur le plateau du Golan, déclenchant des sirènes d’alerte dans la ville de Snir, dans le nord du pays, à peu près au même moment où l’Iran annonçait son opération.
Quelques heures plus tard, le groupe terroriste libanais annonçait une deuxième salve de tirs.
Selon la société de sécurité Ambrey, des drones auraient également été lancés par les Houthis yéménites en direction d’Israël, en coordination avec l’Iran, pour que tous les projectiles frappent Israël en même temps.
« Des drones ont été lancés par les Houthis en direction d’Israël, en coordination avec l’Iran », a indiqué la société. « Les ports israéliens sont considérés comme des cibles potentielles », a-t-elle ajouté, mettant en garde contre les « dommages collatéraux » causés au transport maritime.
Des drones auraient également été lancés depuis l’Irak, mais, tout comme les drones en provenance du Yémen, ils n’auraient pas réussi à atteindre Israël, selon le porte-parole de Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari.
Dans un communiqué publié dimanche, le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah a salué l’attaque iranienne contre Israël, la qualifiant de décision « courageuse » qui ouvre une « nouvelle phase » dans le conflit contre Israël et pour la cause palestinienne, tout en affirmant que Téhéran n’a fait qu’exercer son droit, malgré « les menaces, les intimidations et les pressions ».
« L’opération a atteint ses objectifs militaires limités et précis, malgré l’implication des États-Unis, de leurs alliés et de leurs alliés régionaux dans la réponse à cette attaque éclair », a déclaré le Hezbollah dans un communiqué. « Les objectifs politiques et stratégiques à long terme de ce développement très important seront réalisés au fil du temps.
Le ministre des Affaires étrangères de la Syrie, pays membre de « l’axe de la résistance » dirigé par l’Iran, a décrit l’opération iranienne contre Israël comme « un acte de légitime défense » lors d’un appel téléphonique dimanche avec son homologue iranien, selon les médias d’Etat syriens.
Plus tôt dans la journée, Tsahal a annoncé avoir frappé un « important site de fabrication d’armes » appartenant au Hezbollah dans la région de Nabi Chit, près de Baalbek, dans le nord-est du Liban, d’où une quarantaine de roquettes auraient été tirées par le groupe terroriste soutenu par l’Iran sur le nord d’Israël, au moment où l’Iran lançait son attaque nocturne.
La région de Baalbek, qui a été reconnue par le passé comme un bastion du Hezbollah, se trouve à une centaine de kilomètres de la frontière israélienne.
L’armée a déclaré avoir également frappé des sites appartenant à la force d’élite Radwan du Hezbollah dans la région de Jbaa, dans le sud du Liban, ainsi que des bâtiments utilisés par le groupe terroriste à Khiam et Kafr Kila, en réponse aux tirs de roquettes de la nuit.
Depuis le 8 octobre, le Hezbollah dirige des attaques quotidiennes sur les communautés israéliennes et les postes militaires situés le long de la frontière, au moyen de roquettes, de drones, de missiles antichars et d’autres moyens. Israël a menacé le Hezbollah de guerre pour le forcer à s’éloigner de la frontière s’il ne battait pas en retraite et continue de menacer les communautés du nord, d’où quelque 70 000 personnes ont été évacuées pour éviter les combats.
Jusqu’à présent, les escarmouches à la frontière ont causé la mort de huit civils du côté israélien, ainsi que celle de dix soldats et réservistes de Tsahal. Plusieurs attaques ont également été lancées depuis la Syrie, sans faire de blessés.
Le Hezbollah a identifié 274 de ses membres tués par Israël au cours des accrochages actuels, la plupart au Liban et quelques-uns en Syrie. Au Liban, 53 autres membres d’autres groupes terroristes, un soldat libanais et au moins 60 civils, dont trois journalistes, ont été tués.
Emanuel Fabian a contribué à cet article.