L’Itinéraire israélo-palestinien du voyage éclair de 28 heures de Donald Trump
D'entretiens avec de hauts dignitaires à des visites de sites religieux importants, un coup d'oeil sur le voyage du président lundi et mardi
Pour le premier voyage de Donald Trump à l’étranger – un déplacement de neuf jours qui couvrira quatre pays – le président se rendra à un sommet du monde musulman à Ryad. Il visitera aussi le mur Occidental à Jérusalem et rencontrera le pape François au Vatican. Ce déplacement intégrera ce qui a été qualifié ‘d’itinéraire inter-confessionnel’ qui comprendra des discours officiels prononcés par le président dans les trois pays.
Trump devrait devenir le tout premier président en exercice à visiter le mur Occidental, et c’est la première fois qu’un président américain effectue un voyage en Israël si tôt dans son mandat. Il devrait s’entretenir également avec le président de l’AP Mahmoud Abbas pour la seconde fois ce mois-ci, oeuvrant en faveur de la conclusion d’un accord israélo-palestinien qu’il aborde avec confiance.
« J’espère que cela pourra survenir plus rapidement que personne ne l’aura jamais imaginé », a-t-il indiqué dans une interview publiée vendredi.
La portion israélienne (et cisjordanienne) de son voyage va commencer le lundi 22 mai, lorsque Air Force One se posera sur la piste d’atterrissage de l’aéroport Ben-Gourion peu de temps avant 12h15. Le président sera accueilli par une cérémonie spéciale sur le tarmac, dont des discours, puis se rendra en hélicoptère à Jérusalem (il y atterrira à 13h10.) Sa première rencontre – une visite au président Reuven Rivlin à la résidence du président à Jérusalem – aura lieu à 13h15.
De là, il se rendra sur les lieux saints de la Vieille Ville, parmi lesquels l’église du Saint-sépulcre (15h30) et le mur Occidental (15h15) – un arrêt sans précédent sur le lieu de prière le plus saint du judaïsme pour un président américain en fonction.
Cette partie du voyage a été qualifiée par la Maison Blanche de visite religieuse privée qui sera consacrée au recueillement et à la promotion de la coexistence inter-confessionnelle. Les responsables américains ont résisté aux demandes israéliennes de voir Netanyahu rejoindre Trump pour cette visite au mur Occidental, même si Trump dans une interview publiée vendredi a semblé cautionné la possibilité que Netanyahu le rejoigne.
A 16h00, il devrait rejoindre le King David Hotel — L’entourage de Trump en a réservé les six étages – puis faire une pause. Selon des responsables du voyage, l’équipe de planification de Trump a intentionnellement placé des moments de repos dans l’emploi du temps du président.
A son âge – 70 ans, il est le président le plus âgé effectuant un premier mandat de toute l’histoire américaine – Trump est connu pour ne pas apprécier les voyages à l’étranger et le rythme frénétique des rencontres et des événements qui sont le lot de tous les présidents américains en déplacement à l’étranger.
Après, à 18h, il rencontrera le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Cet entretien sera suivi par un dîner, à 19h15, à la résidence du Premier ministre où Trump et Netanyahu seront rejoints par leurs épouses Melania et Sara.
A partir de 20 heures, pour sa part, l’entourage du président sera accueilli par le ministre de la Défense Avigdor Liberman lors d’un dîner officiel au King David Hotel.
Dans la matinée de mardi, Trump se dirigera vers Bethléem à 10 heures pour y rencontrer le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Il pourrait visiter l’Eglise de la nativité dans la ville.
La partie israélienne de sa visite reprendra alors par une cérémonie au cours de laquelle Trump déposera une gerbe au musée de l’Holocauste de Yad Vashem à 13h .
A 13h30, Trump devrait prononcer un discours au musée d’Israël, situé de l’autre côté de la rue de la Knesset. Cela devrait être le principal discours de son voyage israélien. Une éventuelle allocution du président américain dans la forteresse du désert de Massada a été un moment envisagée mais cette idée aurait été abandonnée lorsqu’il a été établi que l’hélicoptère présidentiel ne serait pas autorisé à atterrir sur le site inscrit au patrimoine de l’UNESCO, et qu’il devrait emprunter le funiculaire.
Trump retournera alors à l’aéroport Ben Gourion et s’envolera vers l’Italie pour suivre l’étape suivante de son voyage qui le mènera au Vatican, à 15h40.
La police se prépare
La police israélienne s’est engagée à des préparations intenses pour l’arrivée du leader américain. L’opération sécuritaire, appelée « Blue Shield » (bouclier bleu), impliquera des milliers de policiers, de garde-frontières, d’agents du Shin Bet et de bénévoles.
Jeudi soir, la police et les services secrets américains ont organisé une réunion conjointe portant sur l’aménagement d’arrangements sécuritaires. Une vidéo de l’exercice diffusée par la police (en hébreu) a montré l’exercice et les préparations générales.
La police a fait savoir qu’elle avait monté plusieurs centres d’opération le long du parcours du président pour permettre des contrôles efficaces.
Trump et son entourage (qui devrait s’élever, selon des informations, à environ 1 000 personnes) seront logés dans un grand nombre d’ hôtels de la ville. Le président lui-même restera au King David – dans une suite agrémentée de fenêtres aux vitres résistantes aux roquettes.
Des perturbations majeures de circulation sont attendues dans la capitale lundi et mardi. La police a conseillé aux habitants d’utiliser les transports publics, en particulier le tramway de la ville, et de contrôler les informations de circulation remises à jour sur l’application Waze.
Des sites chargés de symboles et d’histoire
L’église du Saint Sépulcre dans la Vieille Ville de Jérusalem est située dans la partie orientale de Jérusalem.
Ce site, le plus saint du christianisme car c’est là que, selon la tradition chrétienne, le Christ a été crucifié avant d’être mis au tombeau et de ressusciter, est partagé par six obédiences : orthodoxe grecque, arménienne, éthiopienne et syriaque, catholique romaine et copte égyptienne.
L’édicule de marbre qui surmonte le tombeau, érigé au XIXe siècle, a récemment été restauré pour un montant de 3,4 millions d’euros.
Le mur Occidental également situé dans la Vieille Ville de Jérusalem, est le dernier vestige du mur soutenant le second Temple juif détruit par les Romains en 70.
Il est de coutume de glisser entre ses pierres des morceaux de papiers renfermant des prières.
Le mur Occidental se trouve en contrebas du mont du Temple sur lequel se dressait le temple, et qui est aujourd’hui encore le site le plus sacré pour les juifs, mais aussi le troisième lieu saint de l’islam.
Son esplanade est divisée en espaces de prière séparés pour hommes et femmes. Les prières y sont menées par le rabbin ultra-orthodoxe Shmuel Rabinovitch, qui accompagnera Donald Trump lors de sa visite.
Perché sur une colline boisée de Jérusalem-Ouest, Yad Vashem, le mémorial de la Shoah est un imposant complexe et est un centre mondial de recherche et de documentation sur l’Holocauste. Il est le deuxième site le plus visité d’Israël après le mur Occidental.
Avec son Hall des noms des victimes du génocide nazi qui a fait durant la Seconde Guerre mondiale plus de six millions de morts et son jardin des Justes parmi les Nations, il est un passage obligé pour responsables et célébrités en visite en Israël.
Yad Vashem a récemment appelé le porte-parole de la Maison Blanche Sean Spicer à visiter son site internet pour revoir ses déclarations sur le fait que le président syrien Bachar al-Assad avait fait pire qu’Adolf Hitler en utilisant des armes chimiques, une comparaison semblant minimiser les crimes du nazisme et vite amendée devant le tollé.
C’est dans le complexe du musée d’Israël, proche de Yad Vashem, que M. Trump doit prononcer un discours, un temps annoncé à Massada.
Il renferme près de 500 000 pièces d’art et archéologiques, dont les manuscrits de la mer Morte, les plus anciennes transcriptions connues de la Bible.
Trump rencontrera son homologue palestinien Mahmoud Abbas à Bethléem, à quelques kilomètres au sud de Jérusalem, en Cisjordanie.
C’est dans la ville de Bethléem, selon la tradition, qu’est né le Christ dans une étable aujourd’hui située dans une crypte sous l’église de la Nativité, bordée par la place de la Mangeoire.
Bethléem est coupée de Jérusalem par la barrière de sécurité israélienne.
Sa construction a commencé en 2002, au cours de la deuxième Intifada, le soulèvement terroriste palestinien, pour protéger le territoire israélien d’attaques. La Cour internationale de justice l’a déclarée illégale en 2004. Achevée aux deux tiers, ce mur alterne tronçons en béton et clôture et doit atteindre à terme environ 712 km, selon l’ONU.