L’OMS veut enquêter sur des abus au droit à la santé en Israël
L’Angleterre, la France et l’Allemagne font partie des 107 pays à avoir voté en faveur d'une enquête en Cisjordanie, à Gaza et sur le Golan
Raoul Wootliff est le correspondant parlementaire du Times of Israël
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé mardi à une enquête sur des abus présumés des droits à la « santé mentale, physique et environnementale » commis par Israël, le seul pays à être ainsi isolé par l’assemblée annuelle de l’institution des Nations unies.
La motion, co-parrainée par le groupe des états arabes et les Palestiniens, mandate une délégation pour enquêter et rapporter les « conditions sanitaires dans les Territoires palestiniens occupés » et dans « le Golan syrien occupé », et place le résultat de cette enquête au programme de la réunion de l’année prochaine.
Le rapport doit se concentrer sur « l’impact d’une occupation prolongée et de violations des droits de l’Homme sur la santé mentale, physique et environnementale ».
Le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne faisaient partie des 107 pays qui se sont prononcés en faveur de la proposition pendant le rassemblement d’une semaine à Genève. Huit pays ont votés contre la résolution et huit pays se sont abstenus. Cinquante-huit autres pays de l’assemblée étaient absents pour le vote.
Israël n’a été rejoint que par les Etats-Unis, le Canada, l’Australie, le Paraguay, le Guatemala, la Micronésie et la Papouasie Nouvelle-Guinée dans son opposition à la motion.
Pendant le débat sur la motion, le ministre israélien de la Santé Yaakov Litzman a accusé la délégation palestinienne de prendre en otage la conférence pour des raisons politiques.
« L’OMS est censée être une organisation professionnelle, et je suis très déçu que le délégué palestinien ait choisi d’utiliser ce forum pour attaquer Israël », a-t-il déclaré selon le journal ultra-orthodoxe Hamodia.
« Israël fournit une assurance santé à tous ses résidents. Nous garantissons des plans d’assurance santé qui sont complets et équitables. Ces services, qui sont inscrits dans la loi, garantissent un haut niveau de soin pour tous. »
Selon UN Watch, une association basée à Genève, la condamnation d’Israël a été la seule résolution spécifique à un pays adoptée parmi les 24 sujets qui ont été débattus et votés pendant l’assemblée.
« L’ONU a atteint un nouveau pic d’absurdité aujourd’hui, a déclaré Hillel Neuer, directeur exécutif de UN Watch, en promulguant une résolution qui accuse Israël de violer les droits à la santé des Syriens dans le Golan, même si en réalité les hôpitaux israéliens continuent à sauver les vies des Syriens fuyant vers le Golan les attaques barbares du régime d’Assad. »
L’assemblée n’a pas traité d’autres abus présumés dans d’autres pays du Moyen Orient, comme la Syrie, l’Arabie saoudite ou le Yémen.
« Honte au Royaume-Uni, à la France et à l’Allemagne qui encouragent la prise en otage de l’assemblée mondiale annuelle de la santé, et détournent du temps, de l’argent et des ressources précieuses des priorités sanitaires mondiales, afin de mener une persécution politique d’Israël, particulièrement quand, en réalité, quiconque est déjà entré dans un hôpital ou une clinique en Israël sait qu’ils fournissent des soins de première qualité à des milliers d’arabes palestiniens, ainsi qu’à des Syriens fuyant Assad », a ajouté Neuer.
Le mois dernier, l’UNESCO, institution culturelle de l’ONU, avait également condamné Israël en critiquant ses récentes actions au mont du Temple, à Jérusalem, et en refusant de reconnaitre les liens du peuple juif à cet emplacement.