Londres et Washington s’opposent à une résolution de l’OMS critiquant Israël
Pour les critiques, il est hypocrite que l’institution de l’ONU soutienne cette mention, co-écrite par la Syrie, qui parle du besoin d’améliorer les services des Palestiniens

Le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont rejoint quatre autres pays qui ont voté contre une résolution de l’Assemblée mondiale de la Santé pointant du doigt Israël pour le critiquer.
La résolution, adoptée vendredi par une écrasante majorité pendant la 70e Assemblée mondiale de la Santé à Genève, en Suisse, se concentre principalement sur le besoin d’améliorer les services fournis aux Palestiniens et aux habitants du plateau du Golan. Elle mentionne également les besoins sanitaires des « prisonniers et des détenus » en Israël.
La Syrie, l’Autorité palestinienne, le Venezuela, Cuba, l’Equateur, le Pakistan, l’Afrique du Sud et cinq pays arabes ont proposé cette résolution cette année.
Des critiques comme l’association UN Watch ont jugé qu’il était hypocrite que l’Assemblée mondiale de la Santé soutienne une résolution sur Israël qui a été co-écrite par la Syrie, où des centaines de milliers de personnes sont mortes dans la guerre civile qui a commencé en 2011.
« Dans le vrai monde, la Syrie largue des bombes sur ses propres hôpitaux. Dans le monde de l’ONU, la Syrie co-écrit des résolutions de l’OMS qui visent aujourd’hui Israël », a écrit sur Twitter Hillel Neuer, président d’UN Watch.
La délégation britannique a voté contre la résolution, comme les Etats-Unis, le Canada, l’Australie, le Guatemala, le Togo et Israël. Le Royaume-Uni a été le seul membre de l’Union européenne à s’opposer à la résolution, qui est un point permanent des réunions de l’Assemblée mondiale de la Santé. Israël est le seul pays qui fait l’objet d’un point permanent, selon UN Watch, qui souligne que cette pratique est discriminatoire.
Intitulée « Conditions sanitaires dans les Territoires palestiniens occupés, dont Jérusalem Est, et le Golan syrien occupé », la résolution finale n’est pas encore disponible sur le site de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). La version préliminaire de la résolution est cependant une version très adoucie des précédentes résolutions de l’OMS condamnant Israël.
Contrairement à la résolution de 2016, la version actuelle ne condamne pas « les barrières à l’accès à la santé en Territoires palestiniens occupés », et « la destruction des infrastructures médicales » par Israël.
Le Royaume-Uni avait voté en faveur de la résolution de 2016.
En votant contre la résolution cette année, le Royaume-Uni « a rejeté la politisation du sujet important qu’est la santé et le parti pris inacceptable contre Israël dans les institutions de l’ONU », a dit à JTA Richard Verber, vice-président du Conseil des représentants des Juifs britanniques.