Long-terme et plus de productivité, priorités de la Banque centrale d’Israël
Selon un rapport de la Banque d'Israël, le pays doit investir davantage dans sa population, développer ses infrastructures et moderniser son système financier
Israël doit voir au-delà des contraintes budgétaires à court terme et soutenir les objectifs à long terme du gouvernement, a déclaré mercredi un rapport de la Banque d’Israël, qui a énoncé quatre étapes stratégiques pour aider l’économie à se remettre des conséquences économiques de la pandémie de coronavirus.
Les coûts des étapes stratégiques proposées devraient être financés à la fois par la dette, les impôts et par une réaffectation ou une réduction des dépenses publiques, ont déclaré les auteurs du rapport.
Celui-ci, rédigé par des membres du département de recherche de la Banque centrale, est rendu public trois ans après l’adoption du dernier budget national et alors qu’un nouveau gouvernement a été formé, dirigé par le Premier ministre Naftali Bennett.
Le problème le plus urgent pour le gouvernement, après la pandémie, sera de ramener l’économie à sa pleine activité et d’atténuer les dommages à long-terme. Mais les décideurs politiques devront également regarder au-delà de la crise induite par le coronavirus pour faire face aux défis économiques préexistants, ont déclaré les auteurs. L’un des principaux objectifs, selon le rapport, sera d’augmenter les niveaux de productivité, qui sont inférieurs à ceux d’autres pays développés et qui constituent le principal facteur d’inégalité des revenus en Israël.
Développer le capital humain est la première étape proposée par les auteurs, une « composante critique » de la croissance des économies modernes. Cet objectif devrait être atteint en améliorant la qualité du système éducatif, en mettant l’accent sur les étudiants issus de milieux économiques plus faibles, et en mettant en place des programmes de formation professionnelle pour les adultes.
Encourager les investissements dans les infrastructures et les technologies. La qualité des transports, du logement, des communications et des infrastructures énergétiques, ainsi que l’adoption technologique, ont un impact direct sur la productivité de la main-d’œuvre et sur la qualité de vie, ont déclaré les auteurs. Ainsi, l’investissement en capital doit être encouragé dans tous ces domaines, et l’offre de logements dans les zones de demande doit être augmentée en favorisant la rénovation urbaine et en incitant les autorités locales à absorber de nouveaux résidents.
Développer le système financier. Supprimer les obstacles au développement du système financier et promouvoir le développement de nouveaux produits et d’outils de crédit pour accroître l’efficacité du marché du crédit et l’accès du public aux sources de crédit. Cela permettra d’élargir la gamme d’options de financement pour les épargnants et les investisseurs, de rationaliser l’allocation et la tarification du crédit et de mieux répartir les risques entre les institutions financières.
Améliorer la réglementation et utiliser la technologie pour organiser le travail du gouvernement. Une réglementation et une transparence efficaces et précises facilitent l’activité commerciale, réduisant les coûts directs liés à la conformité et les coûts de bureaucratie pour les entreprises et les entités gouvernementales. L’utilisation accrue de la technologie dans les activités gouvernementales, telles que les systèmes d’information avancés, améliore les processus au sein des services gouvernementaux et améliore les services fournis au public et aux entreprises.
Les recommandations, qui présentent des étapes sur la façon de relever ces quatre défis, impliquent des « coûts budgétaires importants » à moyen terme, ont déclaré les auteurs. Ainsi, il est nécessaire de mettre en place un cadre institutionnel et économique existant « en dehors des contraintes à court terme » qui puisse soutenir les objectifs gouvernementaux à long terme que le plan économique cherche à promouvoir.
Ce plan devrait comporter des règles budgétaires efficaces qui tiendront compte de la volatilité de l’environnement macroéconomique et des recettes fiscales, et un travail approprié pour préparer le budget de l’État, selon le rapport.
Les quatre étapes proposées aideront à résoudre les problèmes stratégiques fondamentaux qui contribueront à une croissance à long terme en créant les conditions d’une augmentation de la productivité dans l’économie réelle, le développement des marchés financiers, et la réduction des écarts salariaux et des capacités entre employés. Les fruits de certaines des mesures proposées ne seront visibles qu’à moyen et long terme, comme dans les domaines des transports et du développement du capital humain, mais « sans activation immédiate, les problèmes s’aggraveront et ne seront pas résolus, même dans de nombreuses années ».