L’ONU enquête sur les allégations de mauvais traitements de détenus palestiniens
Alice Jill Edwards dit avoir évoqué les atrocités commises par le Hamas avec la mission palestinienne à Genève et avoir reçu une réponse "décevante" qui ne montrait aucune empathie pour les victimes
L’experte des Nations unies sur la torture a déclaré vendredi qu’elle enquêtait sur les allégations de torture et de mauvais traitements infligés à des détenus palestiniens en Israël et qu’elle était en pourparlers pour se rendre dans le pays.
S’adressant à Reuters en marge du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU à Genève, la Dr. Alice Jill Edwards a déclaré avoir récemment reçu des allégations de torture et de mauvais traitements de Palestiniens détenus en Cisjordanie ou à la suite du conflit à Gaza, où Israël combat le groupe terroriste palestinien du Hamas au pouvoir.
« Je suis en train d’examiner la question en ce moment même et de mener une enquête pour établir les faits », a déclaré Edwards, rapporteuse spéciale de l’ONU sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
« J’appelle le Hamas, l’État de Palestine et Israël à déposer leurs outils de torture, à se concentrer sur la paix et sur la perspective de vivre côte à côte en tant que voisins à l’avenir. »
La mission diplomatique israélienne à Genève a confirmé qu’elle avait reçu la demande d’Edwards de se rendre en Israël, qui a été transmise à Jérusalem pour un examen plus approfondi.
Le Bureau des droits de l’Homme de l’ONU déclare avoir reçu de nombreux rapports faisant état de détentions de masse, de mauvais traitements et de disparitions forcées de Palestiniens dans le nord de la bande de Gaza du fait de l’armée israélienne, et avoir enregistré l’arrestation de milliers de personnes en Cisjordanie.
Tsahal a déclaré que son opération à Gaza visait à « démanteler les capacités armées du Hamas » et à sauver les otages capturés par le le groupe terroriste palestinien lors de l’attaque contre le sud d’Israël le 7 octobre, qui a déclenché la guerre.
« Israël nie les allégations généralisantes et infondées concernant les mauvais traitements infligés aux détenus dans les centres de détention de l’armée israélienne. Les mauvais traitements infligés aux détenus pendant leur détention ou leur interrogatoire violent les valeurs et les ordres de Tsahal et sont donc absolument interdits », a déclaré la mission diplomatique israélienne à Genève dans un communiqué transmis à l’agence Reuters.
Edwards a indiqué qu’elle avait également fait part aux autorités palestiniennes, par l’intermédiaire de la mission permanente palestinienne auprès de l’ONU à Genève, d’allégations de meurtres et de mutilations en masse d’otages, ainsi que de violences sexuelles à leur encontre.
Elle a cependant reçu « une réponse décevante » qui « ne montrait aucune empathie pour les personnes qui ont été victimes de terribles atrocités le 7 octobre ».
La mission palestinienne n’a pas encore répondu à une demande de commentaire.
Lundi, le New York Times a rapporté qu’une enquête non publiée de l’Office controversé de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) accuse Israël de maltraiter les détenus palestiniens. Le rapport de l’agence onusienne affirme que les détenus ont été « battus, déshabillés, volés, ont eu les yeux bandés, ont subi des abus sexuels et se sont vu refuser l’accès à des avocats et à des médecins, souvent pendant plus d’un mois ».
L’armée israélienne a nié ces accusations, affirmant qu’il était strictement interdit de maltraiter les détenus et que Tsahal enquêtait sur tous les cas de maltraitance signalés.
Les terroristes du Hamas ont enlevé 253 otages lorsqu’ils ont attaqué Israël le 7 octobre, massacrant et tuant 1 200 personnes, pour la plupart des civils.
130 otages enlevés par le Hamas lors de l’assaut terroriste du 7 octobre sont encore à Gaza – mais certains ne sont plus en vie – après que 105 civils ont été libérés de la captivité du Hamas lors d’une trêve d’une semaine fin novembre, et que cinq otages ont été libérées avant cela.
Trois otages ont été secourus par les troupes, et les corps de onze otages ont été retrouvés, dont trois ont été tués par erreur par l’armée.
Lundi, Pramila Patten, représentante spéciale de l’ONU chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, a déclaré que les otages encore détenus à Gaza étaient probablement victimes de « violences sexuelles, notamment de viols, de tortures sexuelles et de traitements cruels, inhumains et dégradants », et que son bureau pensait que ces traitements étaient toujours en cours.
Des otages libérés en novembre ont déclaré avoir été témoins ou victimes d’abus sexuels de la part de terroristes du Hamas.
Plus de 31 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
Tsahal dit avoir éliminé 13 000 terroristes palestiniens dans la bande de Gaza, en plus d’un millier de terroristes qui ont pris d’assaut Israël le 7 octobre.
L’équipe du Times of Israel et Amy Spiro ont contribué à cet article.