L’opposition annule le débat à la Knesset qui aurait exigé la présence de Netanyahu « compte tenu de la situation sécuritaire »
Les élus ont voté en faveur du projet de loi prolongeant les pouvoirs de l'armée et l’agence de sécurité intérieure qui va maintenant être soumis à la commission des Affaires étrangères et de la Défense

Dans une déclaration conjointe, les dirigeants des factions d’opposition à la Knesset ont annoncé mercredi que « compte tenu de la situation sensible en matière de sécurité », ils retiraient de l’ordre du jour un débat prévu pour la semaine prochaine et qui aurait nécessité 40 signatures.
Un débat dit « des 40 signatures » est une discussion à la Knesset que l’opposition peut convoquer une fois par mois et à laquelle le Premier ministre est légalement tenu d’assister. Il est généralement convoqué pour discuter des critiques à l’égard du gouvernement, de ses politiques et de son programme législatif.
Malgré leurs critiques virulentes à l’égard des politiques du Premier ministre Benjamin Netanyahu sur toute une série d’autres questions, d’importants politiciens de l’opposition se sont ralliés à la campagne israélienne contre l’Iran.
S’adressant lundi à l’Associated Press, le chef de l’opposition Yaïr Lapid a déclaré : « Ce n’est pas le moment de faire de la politique. »
« Oui, ce gouvernement doit être renversé, mais pas au milieu d’un combat existentiel », a-t-il ajouté.
Le chef du parti HaMahane HaMamlahti, Benny Gantz, qui dirige un autre grand parti centriste de l’opposition, avait également déclaré lundi à la chaîne britannique Iran International que « la décision d’agir de manière préventive contre l’Iran était justifiée et nécessaire, et que sur ce point, l’opposition israélienne était pleinement unie avec la coalition ».

« Le peuple d’Israël est totalement uni pour atteindre nos objectifs, et les désaccords que nous pouvons avoir devront attendre un autre moment », avait-il ajouté.
Les députés ont par ailleurs voté mercredi à 5 contre 0 en faveur de la première lecture d’un projet de loi prolongeant de six mois les pouvoirs de l’armée israélienne et de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet pour pirater secrètement les systèmes de caméras de sécurité civiles. La Knesset compte 120 députés au total.
À la suite du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 , la Knesset avait approuvé une mesure temporaire autorisant Tsahal et le Shin Bet à pirater la technologie des caméras de sécurité afin d’empêcher ou de contrecarrer l’accès à ces dernières par des acteurs malveillants.
Cette mesure d’urgence temporaire autorise l’armée et l’agence de sécurité intérieure à accéder aux caméras uniquement si les images compromettent la sécurité nationale ou les opérations de Tsahal liées à la guerre en cours.
Dans ses notes explicatives, le texte indique que les agences de sécurité israéliennes estiment qu’une prolongation supplémentaire est nécessaire « compte tenu de la poursuite des combats ».
Le projet de loi sera maintenant débattu par la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset.
La commission des Finances de la Knesset a, pour sa part, approuvé mercredi un mécanisme permettant au gouvernement de prendre en charge une plus grande part du budget des conseils religieux dans les régions où les autorités locales ont des difficultés à les financer.

Alors que les députés de l’opposition refusaient de débattre de cette question, estimant qu’il était inapproprié de traiter ce sujet pendant la guerre en cours avec l’Iran, un représentant du ministère des Affaires religieuses a déclaré que cette mesure était nécessaire dès maintenant. En effet, si le mécanisme n’est pas approuvé dans un délai déterminé, le taux de participation de toutes les autorités au budget des conseils religieux serait automatiquement fixé à 60 %, ce que les petits conseils pourraient avoir du mal à financer.
Le député Yitzhak Pindrus (Yahadout HaTorah), qui présidait la réunion, a présenté ses excuses pour ne pas avoir consulté l’opposition au préalable, affirmant que le président de la commission, le député Moshe Gafni (Yahadout HaTorah), avait des réserves sur cette question.
Les conseils religieux fournissent des services religieux publics, tels que la supervision de la casheroute et les mikvaot – ou bains rituels -, aux communautés au niveau des conseils municipaux et régionaux. Ils sont financés à la fois par les autorités locales et le gouvernement national.