L’une des victimes d’Elad a combattu l’agresseur permettant à d’autres de s’échapper
Les veuves de Yonatan Havakuk, Boaz Gol et Oren Ben Yiftah pleurent leur perte : "Pourquoi cela nous est-il arrivé ?"
La veuve de Yonatan Havakuk, l’un des trois hommes tués dans l’attaque terroriste à Elad jeudi soir, a déclaré que son mari avait combattu l’un des assaillants, permettant aux autres de fuir les lieux.
« Mon cœur refuse de croire que je me retrouve seule avec cinq orphelins. Mon cœur brûle sachant que mon tendre enfant a vu son père dans ses derniers instants », a écrit Linor Havakuk dans un message publié dans un groupe Facebook destiné aux habitants d’Elad.
« Mon mari s’est battu contre eux avec un grand héroïsme et a sauvé de nombreuses vies. Il s’est battu pendant de longues minutes, ce qui a permis à beaucoup de fuir la scène », a-t-elle écrit. « Que Dieu te bénisse, mon cher mari bien-aimé. Tu nous manqueras beaucoup. »
Galit Gol, la veuve de Boaz Gol, une autre des victimes de l’attaque, a déploré la perte de sa famille.
« Comment ai-je pu le perdre ? Mon Dieu, pourquoi cela nous est-il arrivé ? Qu’avons-nous fait pour mériter cela ? », a-t-elle crié devant la maison familiale à Elad, a rapporté le site d’information Ynet.
« En un jour, ma vie s’est arrêtée. En un jour, tout a basculé. »
La belle-sœur de Boaz Gol a déclaré qu’il se rendait à une leçon de Torah lorsqu’il a été tué.
« Ses filles, qu’elles se portent en bonne santé, ont dit qu’elles ne pouvaient pas vivre sans leur père, de même que sa femme… J’ai dit aux filles que papa était allé chercher le messie. Je crois de tout cœur qu’il est parti à la recherche du messie », a déclaré Rozie Levy à Ynet.
L’un des fils de Gol a déclaré qu’il étudiait à la yeshiva lorsqu’il a entendu parler de l’attaque.
« J’ai appelé à la maison et on m’a dit que papa ne répondait pas », a déclaré Or Hahayim Gol aux journalistes, précisant qu’il n’avait pas non plus pu joindre son père. « On m’a dit de rentrer à la maison. »
« Je suis arrivé à la maison et on m’a informé que papa avait perdu beaucoup de sang et qu’il n’avait pas survécu », a-t-il expliqué. Il a ajouté que la famille « n’a aucun autre soutien », précisant que son père s’occupait des courses et de toutes sortes de tâches ménagères.
La troisième victime de l’attaque meurtrière, Oren Ben Yiftah, a été enterré à Lod, où il vivait, vendredi après-midi. Il travaillait à Elad comme chauffeur sur un événement, selon les membres de sa famille.
Les funérailles de Havakuk et Gol étaient également prévues pour vendredi après-midi. La municipalité d’Elad a annoncé que les cortèges funéraires des trois hommes partiraient du lieu de l’attaque.
Le frère jumeau d’Oren, Lior Ben Yiftah, a déclaré qu’il avait été anéanti par cette nouvelle dévastatrice.
« Il avait un cœur en or, il ne faisait que le bien autour de lui et voulait aider tout le monde », a déclaré Lior à Ynet, précisant qu’il avait vu son frère quelques heures seulement avant l’attaque alors qu’ils célébraient ensemble Yom HaAtsmaout autour d’un barbecue.
Lior a déclaré : « Je ne fais que souffrir. Ma fleur est partie, mon cœur est parti avec lui… Je ne peux pas croire que mon frère ne soit plus là. »
Les trois hommes, qui ont été tués lorsque deux terroristes ont attaqué une foule de personnes dans un parc et dans une rue voisine avec un couteau et une hache, laissent derrière eux 16 orphelins.
Au moins trois autres personnes ont été grièvement blessées dans l’attaque de jeudi soir dans la ville religieuse d’Elad, dans le centre d’Israël, qui est survenue à la fin des festivités de Yom HaAtsmaout.
L’un des hommes blessés dans l’attaque était dans un état critique vendredi matin, suite à de « profondes blessures à la hache » à la tête. Il était stable mais inconscient.
L’homme de 20 ans a été soigné au service d’urgence de neurochirurgie de l’hôpital Sheba.
Le fils d’un autre homme blessé dans l’attaque a déclaré qu’il avait vu son père se faire poignarder.
« Papa a dit ‘où est maman’ et [m’a dit] de rentrer à la maison », a déclaré le garçon dans une vidéo qui circule dans les médias israéliens. « Je pensais que les méchants ne tueraient pas de Juifs, mais j’ai vu qu’ils avaient effectivement poignardé mon père. »
« J’ai vu deux personnes, l’une d’entre elles avait un couteau. Je me suis dit que cela ne nous arrivera pas à nous aussi », a-t-il ajouté.
Les forces de sécurité israéliennes ont lancé une vaste chasse à l’homme pour retrouver les auteurs de l’attaque, qui étaient toujours en fuite vendredi en début d’après-midi.
Selon la police, les services de sécurité pensent que Asad Alrafaani, âgé de 19 ans, et Sabhi abu Shakir, âgé de 20 ans, tous deux originaires de Rumana, sont les deux terroristes qui ont perpétré l’attaque à Elad.
Ils ont appelé le public à fournir toute information sur l’endroit où se trouvent les deux hommes.
Selon les médias israéliens, les deux hommes sont entrés illégalement en Israël par une brèche dans la barrière de sécurité de Cisjordanie. On pense qu’ils connaissaient bien la ville du centre d’Israël et qu’ils y ont peut-être travaillé.
Elad, une ville de 50 000 habitants, est située non loin de la barrière de sécurité de Cisjordanie, qui a été fréquemment franchie par des terroristes en vue de commettre des attentats.
Outre les suspects de l’attaque d’Elad, les auteurs des récents attentats meurtriers de Bnei Brak et de Tel Aviv étaient également originaires de Jénine et de ses environs.
L’attentat de jeudi fait suite à une vague d’attaques terroristes en Israël et en Cisjordanie ces dernières semaines, et aux menaces répétées des groupes terroristes palestiniens sur le Mont du Temple à Jérusalem.
Il s’agit de la sixième attaque anti-israélienne depuis le 22 mars dernier. Ces attaques, dont certaines ont été perpétrées par des Arabes israéliens et d’autres par des Palestiniens, ont fait 19 morts au total en incluant ceux de jeudi soir à Elad.
Emanuel Fabian et Aaron Boxerman ont contribué à cet article.