Madrid dénonce la suspension « unilatérale » par Barcelone des relations avec Israël
La maire de Barcelone Ada Colau, figure de la gauche radicale, avait annoncé le 8 février suspendre ponctuellement ses relations avec Israël et son jumelage avec Tel Aviv
Le gouvernement espagnol a dénoncé vendredi la décision prise par la mairie de Barcelone de suspendre provisoirement ses relations institutionnelles avec Israël et son jumelage avec Tel Aviv, estimant que ce choix « unilatéral » nuisait aux valeurs « d’ouverture » de la ville.
« Je ne crois pas que suspendre, couper, expulser, permettra d’obtenir quoi que ce soit de bon, ni de construire un dialogue entre Israël et la Palestine », a assuré le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albarès, lors d’une rencontre économique à Barcelone.
« Je crois que la vocation de Barcelone est d’être une ville ouverte, comme c’est le cas de l’Espagne » et « je pense que la décision » prise par la maire de la ville « nuit à cette valeur », a ajouté le ministre, poids lourd du gouvernement de gauche espagnol.
Ces propos sont survenus 48 heures après le rejet symbolique, par le Conseil municipal de la ville, de la décision prise par Colau, maire de gauche. Le parti de l’édile a toutefois voté en faveur de cette suspension des liens entre Barcelone et Israël.
Jeudi, le président du FC Barcelone a invité des représentants de l’ambassade israélienne en Espagne au match de football opposant l’équipe au club anglais Manchester United, une démonstration de soutien à l’égard de l’État juif, a annoncé la mission israélienne.
Le communiqué a indiqué que Joan Laporta avait souligné pendant une cérémonie, avant la rencontre, que le FC Barcelone – très populaire parmi les Israéliens – était depuis longtemps déterminé à entretenir de bons liens avec Israël.
« Le geste de l’équipe de football de Barcelone rejoint la vague de protestation à Barcelone, en Catalogne et dans toute l’Espagne contre la décision prise par la maire », a noté l’ambassade.
Agradecemos al @FCBarcelona por un acto de apoyo y solidaridad con el estado de #Israel????????, y celebrar nuestra amistad de muchos años, que está basada en nuestra cultura y valores comunes.#ForcaBarca!#MesQueUnClub ⚽️❤???? pic.twitter.com/QDmypmU2IQ
— Noa Hakim (@NoaHakim) February 16, 2023
La maire de Barcelone Ada Colau, figure de la gauche radicale, a annoncé le 8 février suspendre ponctuellement ses relations avec Israël et son jumelage avec Tel Aviv « jusqu’à ce que les autorités » israéliennes « mettent fin à la violation systématique des droits de l’Homme de la population palestinienne ».
« Nous espérons que cette suspension sera temporaire parce que ce que nous voulons, c’est inviter à la réflexion et à l’action », a précisé l’édile pour expliquer cette décision à valeur symbolique, que réclamaient plusieurs groupes pro-palestiniens barcelonais.
Cette suspension a été saluée par les Palestiniens mais a aussi suscité de vives critiques, notamment de la Fédération des communautés juives d’Espagne (FCJE), qui a dénoncé « l’antisémitisme sophistiqué » de cette décision, ne représentant selon elle « ni sur la forme ni sur le fond ce qu’est Barcelone ».