Israël en guerre - Jour 562

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Malgré la menace d’une guerre, les Israéliens gardent leur calme

Alors que la frontière nord est en proie aux affrontements, les habitants affirment faire confiance à l’armée pour réussir à contrer la menace que représente l'Iran en Syrie

Un homme à l'entrée d'un abri anti-aérien du plateau du Golan, dans le nord d'Israël, le 8 mai 2018 (Basel Awidat / Flash90)
Un homme à l'entrée d'un abri anti-aérien du plateau du Golan, dans le nord d'Israël, le 8 mai 2018 (Basel Awidat / Flash90)

TEL AVIV (JTA) – Lorsque la guerre a éclaté à la frontière nord d’Israël en 2006, Avigdor Guy est resté calme. Il vivait dans la ville portuaire de Haïfa, dans le nord du pays, mais ne pensait pas que la guerre frapperait à sa porte… jusqu’à que ce soit le cas.

« Il y a douze ans, ils m’ont demandé si j’étais inquiet, et j’ai dit que non, bien sûr, je n’étais pas inquiet », a déclaré Guy. « Et puis les missiles ont commencé à tomber à Haïfa, et c’était vraiment pas bon. »

Maintenant, alors que les craintes d’une guerre à la frontière nord d’Israël s’accentuent à nouveau, Guy se sent toujours confiant et serein. Mais cette fois, il affirme que cette confiance est justifiée. Guy, 50 ans, pense qu’Israël est davantage préparée sur son front nord qu’en 2006, quand le conflit d’un mois avec le Hezbollah a conduit Israël à se replier, ce qui a été considéré comme un échec par la plupart des Israéliens. Récemment, dit-il, Israël s’est concentré de manière appropriée sur les menaces en provenance de Syrie.

« Je suis assez optimiste sur le fait que tout se calmera », ​​a-t-il déclaré. « Je pense que, dans l’ensemble, notre gouvernement prend au sérieux la présence de l’Iran en Syrie. »

Les Israéliens qui ont échangé avec l’agence de presse JTA ce mercredi faisaient écho aux sentiments de Guy, au lendemain de la décision du président Donald Trump de se retirer de l’accord nucléaire iranien – ce qui a suscité des craintes accrues de conflit entre Israël et les forces iraniennes présentes en Syrie. Les Israéliens n’ont exprimé aucune volonté de guerre mais ont déclaré que, si un conflit se déclarait, ils feraient confiance à leur armée pour les protéger.

(Ces citoyens israéliens s’exprimaient avant que 20 missiles ne soient tirés sur Israël peu après minuit ce jeudi. Il n’y a pas eu de blessés dans l’attaque, qu’Israël a attribuée aux forces iraniennes présentes en Syrie. Les tirs ont conduit les habitants du Golan à se réfugier dans des abris anti-aériens.)

Alors que Trump se préparait mardi à se retirer de l’accord nucléaire, qui réduisait drastiquement le programme nucléaire de l’Iran en échange d’un allégement des sanctions, Israël a alerté les autorités locales du plateau du Golan afin qu’elles ouvrent les abris anti-aériens. Le Golan, qu’Israël a annexé à la Syrie lors de la guerre des Six Jours en 1967, a déjà enduré le feu de forces présentes en Syrie, et pourrait être vulnérable si l’Iran ou ses mandataires attaquaient Israël.

« Je crois en notre armée, notre force », a déclaré Gracia, qui a refusé de donner son nom de famille, résidente de la ville de Nahariya, âgée de 52 ans, qui a été durement touchée en 2006. « Nous sommes plus forts. Même si ça mène à une guerre, tout ira bien. Nous allons nous entendre. Nous ne sommes pas faibles et ça ira. »

Mercredi, le chef d’état-major des Forces de défense israéliennes, Gadi Eizenkot, s’est rendu dans le nord d’Israël pour une évaluation de la situation. La première page du quotidien Yediot Aharonot, l’un des principaux journaux d’Israël, affichait en une un titre qui laissait songeur : au-dessus d’une photo de Trump, il était écrit : « Il a claqué la porte. » A côté, au-dessus d’une photo d’un abri anti-aérien, on pouvait lire : « Ouverture des abris. »

La première page du Yediot Aharonot, l’un des principaux journaux israéliens, a juxtaposé le 9 mai 2018 des images du président Donald Trump se retirant de l’accord avec l’Iran et une famille assise dans un abri antiaérien (Ben Sales / JTA)

Mais le gouvernement a exhorté les Israéliens à garder leur calme et à continuer à vivre paisiblement. Les écoles du Golan ont ouvert leurs portes mercredi. Et à Tel Aviv, loin des menaces du nord, on ne pouvait déceler aucun signe de conflit imminent : les gens se promenaient sur les boulevards, sirotaient leur café et se baladaient à vélo.

Les craintes de conflit ont émergé il y a des mois. L’Iran est l’un des principaux alliés du gouvernement syrien, et étant donné qu’il a retranché ses forces dans ce pays, il se trouve menacé d’affrontements avec Israël. En février, un drone iranien a été abattu sur le territoire israélien. Et Israël aurait mené d’innombrables frappes aériennes en Syrie, dont une signalée mardi soir. Les dirigeants israéliens ont juré d’empêcher l’Iran d’établir une base militaire de l’autre côté de la frontière du Golan.

Une batterie de missiles anti-aériens sur une montagne du nord d’Israël, le 9 mai 2018 (David Cohen / Flash90)

« On a l’impression que quelque chose va se passer », a déclaré Amit Hagin, 30 ans, originaire de Haïfa qui vit à Berlin depuis trois ans. « Evidemment, ce n’est pas encore au point [de la guerre du Liban], mais ça peut certainement arriver à ce point. Si c’est une guerre contre l’Iran, ça va devenir fou. »

Malgré les tensions, la plupart des Israéliens qui ont échangé avec la JTA ont affirmé qu’ils soutenaient la décision de Trump. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a fait de son opposition à l’accord – et aux ambitions nucléaires de l’Iran – la pièce maîtresse de son mandat. Lorsque l’accord a été signé en 2015, la coalition gouvernementale israélienne et son opposition se sont tous deux opposés à ce projet.

« Même s’il y a des tensions, il est important pour nous d’être en sécurité », a déclaré Yogev Yosef, 56 ans, de Tel Aviv. « Je pense que nous devions annuler l’accord. Je ne fais absolument pas confiance à Bibi, mais l’opinion de Bibi n’est pas importante sur le fait de savoir si oui ou non il devait y avoir un accord. »

Les Israéliens ont également déclaré que les menaces de guerre n’étaient pas nouvelles. Des groupes terroristes sont présents à la frontière israélienne depuis des décennies, de sorte que la possibilité d’un conflit a toujours été présente. Ce qui se passe actuellement, affirment-ils, n’est qu’un nouvel évènement.

« Nous sommes déjà habitués aux tensions, donc cela n’a pas franchi le point où je commence vraiment à m’inquiéter », a déclaré Moria, 34 ans, résidente de Tel Aviv qui a refusé de donner son nom de famille. « De temps en temps, il semble que nous devrions nous inquiéter, mais nous sommes devenus blasés à ce sujet. Donc à certains égards, oui, c’est troublant, mais je ne ressens pas d’angoisse existentielle. »

L’équipe du Times of Israël a contribué à cet article.

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