Malgré les menaces de Netanyahu, « l’Iran restera en Syrie »
Les propos du commandant des gardiens de la révolution ont été tenus après que le Premier ministre a dit à l'Iran de "partir vite", menaçant de frappes aériennes
Le chef des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique du régime iranien, a affirmé mercredi que les forces iraniennes ne se retireraient pas de Syrie, après qu’Israël a exhorté Téhéran à quitter ce pays en guerre.
« Tous les conseillers révolutionnaires et militaires, ainsi que les équipements et armes nécessaires pour la formation (…) des combattants islamiques et pour soutenir le peuple opprimé de Syrie (…) seront maintenus là-bas », a dit le général Mohammad Ali Jafari, le commandant des Gardiens de la Révolution, cité par l’agence Fars.
Ces propos sont une réaction apparente à une déclaration du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a demandé mardi à l’Iran de partir « vite » de Syrie.
« Laissez-moi leur donner ce conseil : partez vite, parce que nous allons poursuivre énergiquement la même politique d’attaque comme nous l’avons promis et comme nous le faisant sans crainte et sans relâche », a déclaré Netanyahu lors de l’investiture du nouveau chef d’Etat-major de l’armée israélienne, le lieutenant-général Aviv Kochavi.
Le responsable iranien a qualifié les menaces israéliennes, sans les citer explicitement, de « ridicules ».
« Sachez juste que vous êtes en train de jouer avec le feu », a-t-il déclaré.
« Vous devriez avoir peur du jour où les missiles de précision de l’Iran gronderont au-dessus de votre tête en vengeance à tout le sang de musulmans innocents que vous avez versé dans la région », a-t-il encore affirmé.
Il a cependant assuré que l’Iran se retiendrait d’avoir recours à une telle action en raison de sa « patience révolutionnaire ».
L’armée israélienne a frappé à de multiples reprises ces dernières années des cibles de l’Iran et de son allié, le Hezbollah libanais, en Syrie. Ces deux grands ennemis d’Israël ont aidé le régime de Bachar al-Assad à prendre le dessus sur les rebelles et les jihadistes au cours de la guerre civile.
Netanyahu proclame inlassablement qu’il ne laissera pas l’Iran se servir de la Syrie comme tête de pont contre Israël.
L’Iran dément envoyer des soldats de l’armée régulière se battre en Syrie, affirmant qu’il s’agit seulement de conseillers militaires ou de « volontaires » iraniens ou afghans.
Lors de la prestation de serment de Kochavi, le Premier ministre a ajouté que le pays était prêt à combattre et à remporter une « guerre multi-fronts », se référant apparemment aux tensions sur les frontières sud et nord de l’Etat juif.
Dimanche, Netanyahu a publiquement reconnu qu’Israël avait bombardé des cibles iraniennes ce week-end. La frappe a détruit un certain nombre de caches d’armes à l’aéroport de Damas, a-t-il déclaré .
Israël s’abstient généralement de commenter les frappes aériennes individuelles en Syrie, mais reconnaît que le pays mène des raids contre des cibles liées à l’Iran et au Hezbollah sur ce territoire ravagé par la guerre.
Au cours du week-end, le chef d’état-major sortant, Gadi Eizenkot, a déclaré pour la première fois qu’Israël avait largué des milliers de bombes sur des cibles iraniennes en Syrie, brisant le silence sur l’ampleur de la campagne.
En réponse à la déclaration de Netanyahu concernant le bombardement de l’aéroport de Damas, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahram Qasemi, a déclaré lundi que l’Iran n’avait aucune base ou présence militaire en Syrie, et n’y était présent que « à la demande du gouvernement syrien pour une mission consultative et pour combattre les terroristes » selon un communiqué de l’agence de presse officielle iranienne, IRNA.
Israël accuse l’Iran de chercher à établir une présence militaire en Syrie qui pourrait menacer la sécurité israélienne et de tenter de transférer des armes perfectionnées à l’organisation terroriste du Hezbollah, au Liban.