Malgré les roquettes, Israël étend la zone de pêche autorisée à Gaza
Les pêcheurs pourront aller jusqu'à 15 milles nautiques ; le COGAT indique qu'Israël "discerne le terrorisme des populations non impliquées"
Israël a annoncé lundi l’allègement des restrictions imposées aux pêcheurs palestiniens de la bande de Gaza, étendant jusqu’à un maximum de 15 milles nautiques (27,7 km) leur zone de pêche autorisée au large de l’enclave, la plus grande distance accordée depuis des années, et ce, en dépit des tirs de roquettes ayant émané du territoire palestinien dimanche.
Selon un communiqué du Coordinateur des activités gouvernementales dans les territoires (COGAT), l’organisme du ministère de la Défense supervisant les activités civiles israéliennes dans les Territoires palestiniens, l’assouplissement des restrictions vise à « empêcher une dégradation » des conditions humanitaires dans l’enclave. Il est aussi le résultat d’une politique qui « discerne le terrorisme des populations non impliquées. »
Les pêcheurs gazaouis pourront désormais opérer dans une zone allant jusqu’à 15 milles nautiques maximum, a indiqué lundi une porte-parole du Cogat.
Elle n’a pas précisé quelle partie des quelque 40 km de côte gazaouie sur la Méditerranée était concernée.
La pêche est une source de revenus considérables pour l’enclave. La superficie de la zone de pêche a évolué au fil des ans. Initialement fixée à 20 milles nautiques par les Accords d’Oslo dans les années 1990, elle a été diminuée par les autorités israéliennes.
Les limites au-delà desquelles la marine israélienne arraisonne varient en fonction des tensions. Elles ont été réduites jusqu’à trois milles nautiques (5,5 km) ces dernières années.
Quinze milles est la plus grande distance autorisée par Israël depuis des années. Mais Miriam Marmur, une porte-parole de Gisha, ONG défendant la liberté de mouvement des Palestiniens et notamment des Gazaouis, a noté que cela restait inférieur aux 20 milles convenus par les accords d’Oslo.
Le communiqué ajoute que tout dépassement de la zone « sera géré comme il se doit par les forces de sécurité. »
Lundi, une petite manifestation menée par le parti d’extrême droite HaBayit HaYehudi, une faction qui se présente dans l’Union des partis de droites aux élections de la semaine prochaine, a bloqué l’entrée du point de passage de Kerem Shalom, vers la bande de Gaza. Trois personnes ont été interpellées et interrogées, a indiqué la police
Dimanche matin, Israël a rouvert Kerem Shalom et Erez, les points de passage entre son territoire pour les biens et les personnes, après six jours de fermeture.
Ils avaient été fermés lundi dernier après un tir de roquette depuis la bande de Gaza vers le village israélien de Mishmeret, qui a détruit une maison et fait sept blessés.
Israël s’est engagé à alléger les restrictions imposées à l’enclave après que le Hamas a freiné une émeute de masse dimanche, en vertu d’un cessez-le-feu informel négocié par les médiateurs égyptiens après une semaine violente dans l’enclave côtière.
Ce nouvel engagement au calme a été fragilisé dans la nuit de samedi à dimanche par l’envoi de cinq roquettes vers Israël, ont fait savoir les responsables. Les sirènes ont retenti dans la région d’Eshkol vers 00 h 40. Aucun blessé ni dégât n’a été signalé.
Les avions de l’armée israélienne ont ciblé des sites du Hamas à la frontière en riposte, même si les responsables israéliens ont déclaré, selon les médias israéliens, que les roquettes ont probablement été lancées par l’organisation terroriste du Jihad islamique soutenu par l’Iran.
Les sirènes ont retenti une fois de plus dimanche après-midi, envoyant les résidents des communautés dans les abris. L’armée israélienne a déclaré qu’elles ont été activées par le lancement d’un obus de mortier depuis la bande de Gaza, lequel est retombé dans l’enclave.
La réouverture des points de passage de Kerem Shalom et d’Erez dimanche matin suggèrent qu’Israël et le Hamas sont détérminés à faire régner le calme, et que les biens pourront de nouveau entrer à Gaza depuis Israël.
Les deux parties se sont dit satisfaites du peu de violence relative durant les émeutes frontalières de samedi.
Judah Ari Gross et l’AFP ont contribué à cet article.