Mandelbit approuve le parti électoral de la femme de l’assassin de Rabin
Le procureur général a répondu à une pétition visant à exclure Mishpat Tzedek, le parti politique qui réclame la libération d'Yigal Amir
Un parti politique fondé par la femme de l’assassin du Premier ministre Yitzhak Rabin ne devrait pas être interdit de se présenter à la Knesset, a déclaré le procureur-général Avichai Mandelblit à la commission centrale électorale mardi.
Yigal Amir a assassiné Rabin lors d’un rassemblement, il y a 24 ans.
Mandelblit répondait à une pétition déposée par le député travailliste Itzik Shmuli, visant à interdire Mishpat Tzedek, dirigé par Larissa Trimbobler-Amir et qui demande un nouveau procès pour son mari condamné et « toutes les autres personnes innocentes injustement incarcérées ».
Chaque parti autorisé à se présenter reçoit des spots publicitaires à la radio et à la télévision financés fonds publics, ce qui, pour Shmuli est inacceptable quand il est question d’Amir. Il a accusé le parti de tenter de « le faire sortir de prison et de disséminer sa haine empoisonnée ».
Il a affirmé que sa plateforme viole l’article 7A de la loi fondamentale « La Knesset », qui disqualifie les partis qui soutiennent « la lutte armée, par un pays hostile ou une organisation terroriste, contre l’Etat d’Israël ».
Mandelblit a exprimé son désaccord face à la position de Shmuli, indiquant à la commission que Trimbobler-Amir avait signé une déclaration sous serment que le parti ne se voulait pas comme une justification du meurtre de Rabin, mais qu’il cherchait à obtenir la libération d’Amir par le biais d’un nouveau procès.
Amir, aujourd’hui âgé de 49 ans, purge une peine de prison à vie pour l’assassinat d’Yitzhak Rabin. Il est toujours en isolement, bien qu’il se soit marié en prison en 2004 après une longue bataille juridique.
Le cas d’Amir est clair : il a été filmé en train de braquer une arme sur le Premier ministre. Il a calmement avoué à la police, a reconstitué le crime pour eux et n’est jamais revenu sur son témoignage.
Cependant, des théories du complot marginales ont émergé, proposant un certain nombre de scénarios autres que celui où Amir apparaît comme l’assassin. Ces théories s’appuient sur des faits prétendument ambigus entourant la nuit du meurtre : des affirmations selon lesquelles les balles étaient à blanc, des témoins qui disent n’avoir pas vu de sang sur les lieux, un trajet anormalement long pour se rendre à un hôpital très proche.
Les tentatives précédentes de faire libérer Amir sur la base de ces théories ont échoué.
Tant le tribunal qui a condamné Amir que la commission Shamgar créée par la suite pour enquêter sur la chaîne des événements ayant conduit à l’assassinat ont rejeté les accusations de complot et conclu qu’Amir était bien coupable du meurtre.
Mme Trimbobler-Amir, qui fait depuis longtemps campagne pour la libération de son mari, a déclaré mardi que « nous seuls pouvons le faire, pas les responsables politiques, ils s’en fichent. »