Marche blanche mercredi en mémoire à Mireille Knoll, retrouvée brûlée chez elle
Le CRIFappelle à un rassemblement à 18h30 de la place de la Nation à l'avenue Philippe Auguste, son lieu de résidence où elle a été retrouvée morte après un incendie criminel
Le jour et l’heure de la marche ont été modifiés par le Crif.
L’émotion est palpable dans la communauté juive suite à la mort, vraisemblablement criminelle, de Mireille Knoll, une femme juive de 85 ans, retrouvée à son domicile, brûlée et lardée de plusieurs coups de couteaux, selon ses proches et la police.
« En sa mémoire et en soutien à sa famille », le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) appelle « tous les Français » à une « marche blanche » qui arpentera Paris de la place de la Nation au 60 avenue Philippe Auguste son lieu de résidence, qui fut également le lieu où les pompiers de Paris l’ont retrouvée inanimée.
L’Union des étudiants juifs de France (UEJF), le bureau français de l’American Jewish Committee (AJC), l’association pro-Israel Haverim ont rejoint l’appel.
Posted by CRIF on Monday, March 26, 2018
Plusieurs personnalités politiques et intellectuelles ont exprimé leur soutien.
Le Grand Rabbin de France, Haïm Korsia, s’est dit sur Twitter « horrifié par la tragique disparition de Mireille Knoll, rescapée de la Shoah, presque un an jour pour jour après le meurtre de Sarah Halimi-Attal ». « L’horreur du crime et la violence des bourreaux sont identiques et renvoient à la négation du visage humain », a-t-il ajouté.
Horrifié par la tragique disparition de Mireille Knoll, rescapée de la Shoah, presque un an jour pour jour après le meurtre de Sarah Halimi-Attal.
L'horreur du crime et la violence des bourreaux sont identiques et renvoient à la négation du visage humain…— Haïm Korsia (@HaimKorsia) March 26, 2018
« Les circonstances » de la mort de Mireille Knoll « doivent être au plus vite établies par la justice », notamment pour savoir s’il est lié à « des motivations antisémites », a souligné la Ligne internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra).
« Profonde tristesse et indignation après le meurtre de Mireille #Knoll, juive, rescapée de la rafle du Vel d’Hiv’, qui a péri poignardée et brûlée à 85 ans. Un acte qui rappelle malheureusement le terrible assassinat antisémite de Sarah #Halimi, » écrit le maire de Nice, Christian Estrosi.
Profonde tristesse et indignation après le meurtre de Mireille #Knoll, juive, rescapée de la rafle du Vel d'Hiv', qui a péri poignardée et brûlée à 85 ans. Un acte qui rappelle malheureusement le terrible assassinat antisémite de Sarah #Halimi. https://t.co/qApCQsUh7V
— Christian Estrosi (@cestrosi) March 26, 2018
Bernard-Henri Levy décrit « une horreur qui ne doit souffrir aucun silence. Nous lui devions protection. Nous avons échoué. Pensées et soutien à ses proches effondrés ».
Mireille Knoll, 85 ans, rescapée de la rafle du Vel’ d’Hiv en juillet 1942, a péri, vendredi, poignardée et brûlée à son domicile. Une horreur qui ne doit souffrir aucun silence. Nous lui devions protection. Nous avons échoué. Pensées et soutien à ses proches effondrés. pic.twitter.com/TzrdgaUx24
— Bernard-Henri Lévy (@BHL) March 26, 2018
Dans l’enquête pour le meurtre de Mireille Knoll, un suspect est en garde à vue depuis samedi et un deuxième y a été placé dans la nuit dimanche, selon une source policière. « Aucune piste n’est écartée », selon des sources proches du dossier. Mireille Knoll. avait déposé des mains courantes contre un riverain qui avait menacé de la faire brûler.
Le corps de l’octogénaire a été retrouvé en partie carbonisé vendredi peu avant 19h dans son appartement du 11e arrondissement, où elle vivait seule, par les pompiers alertés par une voisine après le début de l’incendie.
Le meurtre à Paris d’une femme de confession juive, âgée de 85 ans, survivante de la barbarie nazie, suscite une vive émotion. La LICRA a souhaité réagir immédiatement. Voir le communiqué >> https://t.co/C4fFse1fKV pic.twitter.com/oxPn2PR6TF
— Licra (@_LICRA_) March 26, 2018
Les policiers se sont rapidement orientés vers la piste criminelle, après la découverte de plusieurs départs de feu dans l’appartement, puis de traces de coups de couteau sur le corps de la victime, selon une source proche du dossier.
Sa dépouille a été retrouvée sur son lit par les pompiers quelques minutes après leur entrée dans son appartement, situé au deuxième étage d’une immeuble qui en compte dix. L’incendie, d’ampleur moyenne, a été maîtrisé en une quarantaine de minutes, selon la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP).
A la police, un membre de la famille de Mireille Knoll a dit soupçonner un voisin qui avait l’habitude de venir la voir et était passé dans l’appartement dans la journée. C’est cet homme, né en 1989, qui a été placé samedi en garde à vue.
« Apparemment ma mère le connaissait très bien et le considérait comme un fils », a déclaré à l’AFP le fils de la victime.
Le mobile du meurtre reste pour l’heure inconnu. « Nous sommes vraiment tous sous le choc. Je ne comprends pas comment on peut tuer une femme qui n’a pas d’argent, et vit dans un HLM », a ajouté le fils de la victime.
Cette affaire suscite l’émotion au sein de la communauté juive française, déjà mobilisée ces derniers mois après le meurtre de Sarah Halimi, une juive orthodoxe de 65 ans tuée à Paris par son voisin en avril 2017. Après des mois de bras de fer judiciaire, le caractère antisémite du meurtre a finalement été retenu début mars par la juge d’instruction.
« L’enquête (sur la mort de Mireille Knoll) fait état d’éléments ne relevant pas d’un caractère antisémite, toutefois cette piste n’est pas écartée à date et doit être encore approfondie », a estimé le Service de protection de la communauté juive (SPCJ), un service de sécurité communautaire qui œuvre en lien étroit avec la police.